Vaccination: «La stratégie ne change pas, c’est juste le timing»
Pour Sabine Stordeur et Carole Schirvel, un retour à la vie normale pour cet été n’est pas réaliste.

L’annonce faite par Pfizer ce vendredi de nouveaux retards dans la livraison de son vaccin risque une fois encore de chambouler le planning de la campagne de vaccination. Car c’est bien la disponibilité des doses qui dicte le tempo. Elle ajoute une couche d’incertitude à un dossier qui n’en manque pas. Pas de quoi effrayer Carole Schirvel et Sabine Stordeur, qui ont appris à naviguer à vue. « Parfois, on nous dit qu’on change de stratégie. C’est faux, réagit Sabine Stordeur. Elle reste toujours la même. On avance en vaccinant en priorité les populations les plus vulnérables et celles en première ligne, c’est-à-dire les soignants. C’est le calendrier qui bouge. On doit essayer de louvoyer chaque jour pour avancer vers nos objectifs ».

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En date du 15/01/21, le Danemark a vacciné 2,6 % de sa population. Comme l'Europe a déclaré que chaque pays européen recevait le même nombre de doses par rapport à sa population, la Belgique aurait dû être capable de faire la même chose, soit 2,6 % de 11 millions = 290000 personnes (1ère injection). Or il apparaît que la Belgique n'a vacciné que... 50000 personnes !! Donc, il reste dans les frigos 290000 - 40000 = 240000 doses non utilisées. Alors, questions: 1) à quoi ça sert de parler d'un retard de livraison de quelques milliers de doses? et 2) Qu'attend-on pour administrer ces doses inutilisées? S'il y a une erreur dans mon raisonnement, j'aimerais bien qu'on me l'explique.........
La Belgique a choisi une stratégie où les résidents des maisons de repos sont prioritaires en partie parce que c'est le groupe de personne qui a eu la plus grande contribution relative à la mortalité et à la saturation des hôpitaux. Ainsi la vaccination réduira le plus le risque de saturation des hôpitaux en cas d'augmentation future des contaminations. Le revers de la médaille, c'est que cette population est plus difficile à vacciner : étant dépendantes et peu mobile, ces personnes ne peuvent aller au vaccin. C'est le vaccin qui doit aller à elles. Compte tenu de la fragilité du vaccin et ses contraintes de conservation, cette campagne de vaccination est la plus difficile en terme logistique. Ceci explique pourquoi elle est plus lente. Un fond stock tampon bien utile à la vue des difficultés de Pfizer a pu être constitué. Il permettra de terminer la vaccination de cette cohorte d'ici à la fin du mois. Si mes calculs sont correct, avec les 14000 injections réalisées en wallonie la semaine dernière et les 35000 injections prévues cette semaine (40% des 87000 doses livrées cette semaine), au moins 70% du groupe cible aura reçu la première dose du vaccin. J'espère avoir éclairé votre lanterne. Donc on ne lambine pas en Wallonie du moins.
Quel autosatisfecit de ces 2 personnes :" Les deux responsables se disent satisfaites de la manière dont les deux premières semaines de vaccination se sont écoulées. « On avance à un bon rythme, estime Sabine Stordeur. " Admirable, sachant que chaque heure perdue est dramatique pour les aspects sanitaires, sociaux et économiques, le nombre de personnes vaccinées et le nombre de vaccins dans les surgélateurs indiquent la performance. Et que dire de ;" Nous, sur deux-trois jours, on a dû se précipiter pour pouvoir vacciner dès le 28 décembre." Quelle anticipation sachant depuis 6 mois que les vaccins Pfizer seraient livrées au plus tard fin 2020. Quel exploit.
Cet autosatisfecit est justifié, parce qu'à la fin du mois, la population la plus fragile qui a relativement contribué le plus à la mortalité et à la saturation des hôpitaux et qui a perdu de goût de vivre à cause de l'isolement forcé nécessaire à leur protection, les résidents de maison de repos, auront reçu les deux doses de vaccin. A la mi-février, ces personnes seront toutes protégée. L'impact sur le risque de saturation des hôpitaux sera maximal. Trop subtil pour vous?