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Nathan Clumeck (ULB): «Avec les variants du virus, il faut passer en vaccination d'urgence»

Nathan Clumeck, professeur en maladies infectieuses à l’ULB et au CHU Saint-Pierre, était l’invité du Grand Oral RTBF/Le Soir ce samedi 16 janvier sur La Première.

Temps de lecture: 3 min

Nathan Clumeck est professeur en maladies infectieuses à l’ULB et au CHU Saint-Pierre. A ce titre, il nous donne son avis sur la gestion actuelle du coronavirus, à commencer par la vaccination.

«  Les variants, surtout le variant brésilien, sont de mauvaises nouvelles, et l’épidémie explose dans certains pays d’Europe. Il faut passer en mode urgence avec la vaccination. Cela veut dire clarifier les priorités. La stratégie peut être améliorée. On est en pénurie de doses. Il faut se demander s’il faut garder en réserve la deuxième dose de vaccin. Ma réponse est non. Bien sûr, on revoit le protocole. Mais on n’est pas dans une situation normale. C’est ça l’état d’urgence. Ensuite, ceux qui ont déjà été touchés par le virus et qui ont des anticorps ne devraient pas être vaccinés tout de suite et attendre un petit peu. Il existe des tests de séroprévalence très facilement disponibles. »

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Mais pour lui, malgré cette campagne de vaccination accrue à travers le monde, le virus ne va pas être éradiqué pour autant. «  Le virus ne va pas disparaître avec les vaccinations. On va se retrouver dans un état d’endémicité. Il va continuer à circuler. Alors, tant que nous n’aurons pas atteint des chiffres, qui ont par ailleurs été définis de manière arbitraire, allons-nous continuer à garder tout fermé ? », se questionne Nathan Clumeck, dubitatif quant à la situation actuelle.

Les secteurs qui souffrentNotamment au regard du domaine de la culture, qui est selon lui laissée pour compte, à tort. «  Nous savons d’ailleurs que de nombreuses salles de spectacle ont mis en place des mesures drastiques. Changer de masque lorsque l’on arrive dans la salle, rentrer avec des flux différents, garder un espace de trois mètres entre les personnes, et appliquer une jauge qui permet de ne pas dépasser un certain nombre de personnes en fonction du volume, avec également une ventilation avec filtre… Et malgré tout, qu’est-ce qu’on nous dit, aujourd’hui ? Non, pas de spectacle », déplore-t-il.

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Mais malgré tout, pour ce professeur en maladies infectieuses, il existe des solutions pour certains secteurs en détresse. «  Et pour, par exemple, l’horeca, on peut imaginer des investissements au niveau local. Pour chaque restaurant, en fonction d’une visite d’un architecte, d’un ingénieur, sur les mesures qu’il faut prendre, avec les mesures de la qualité de l’air. De telle sorte que l’on puisse aller manger au restaurant sans risquer de se faire infecter. Et je pense que la ville de Bruxelles va prendre une initiative pour aller dans ce sens-là. »

 

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20 Commentaires

  • Posté par NICODEME CLAUDE, dimanche 17 janvier 2021, 11:48

    Puisqu'on fait face à un manque de vaccins (et/ou seringues), Il me semble que l'idée du Dr./Pr. Clumecq d'affiner la cible via des tests de séroprévalence est tout à fait de bon aloi. De la même manière que les premières personnes visées sont les personnes à risque. Surtout, si comme il le dit, 1) ces tests ont été validés (notamment par le CHU St-Pierre) et qu'ils ne prennent que 15 minutes (en cas de doute, on pourrait faire un second test éventuellement à quelques jours d'intervalle ou un test sérologique via prise de sang) et 2) si la proportion de personnes avec des anticorps est déjà élevée (je l'ai entendu mentionner un taux de 67% de pensionnaires immunisés dans certaines MRS !!! - c'est tout de même 2/3!). Et la population non ciblée au départ (jeunes, bien portants,...) pourrait déjà faire le test (en pharmacie comme en France) pour avoir enfin une évaluation correcte des besoins en vaccin. Par contre, j'aime moins sa vision du futur. Les systèmes de filtrage d'air, pourquoi pas ? Mais ad vitam, les gestes barrières, le port du masque,.. qui deviendraient la norme, même si uniquement dans certaines circonstances (mais lesquelles), il ne faut pas devenir fou. Ce n'est pas CA la vie ! Par contre, tirons les leçons pour adapter notre mode de vie: laissons le monde animal et humain séparé, tentons d'avoir un hygiène de vie meilleure et un système immunitaire renforcé, un environnement moins pollué... Voilà qui me parait plus intelligent.

  • Posté par De greef Olivier, samedi 16 janvier 2021, 20:45

    C'est juste insuportable de voir ces médecins qui se croient obligés de donner leur avis dans les médias.

  • Posté par Robin Agnès, samedi 16 janvier 2021, 22:13

    Pourquoi un scientifique de renommée mondiale n'aurait pas le droit de débattre sur la place publique et de donner un éclairage personnel? Il faut être particulièrement borné pour ne pas comprendre cela! Peut-être devriez-vous (ainsi que tous ceux et celles qui réagissent comme vous) de temps en temps regarder les magazines d'info intelligents sur des sujets sociétaux, du type "C'dans l'air" sur Franc5 ou "28 minutes" sur Arte. Encore faut-il avoir les capacités intellectuelles pour suivre. A lire certains commentaires, j'ai des doutes.

  • Posté par R Peters, samedi 16 janvier 2021, 16:28

    Les soignants et le "vaccin" contre le covid19 Les soignants ont-ils l'intention de se faire vacciner? https://notrebondroit.be/soignants-vaccination-covid19

  • Posté par Mertens André, samedi 16 janvier 2021, 14:13

    Mr Raspe Je suis heureux de lire au moins un avis positif et circonstancié concernant ce sujet. Bonne journée.

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