Etats-Unis: une 13e exécution fédérale sous la présidence Trump, du jamais vu
« Il n’y a jamais eu autant d’exécutions fédérales en un laps de temps aussi court », relève Richard Dunham, le directeur du Centre d’information sur la peine de mort : « Le maximum de civils exécutés par les autorités fédérales était de 16 en 1896 », contre, là, 13 exécutions en six mois.

Les autorités fédérales américaines ont procédé samedi à leur 13e et dernière exécution en six mois, selon des médias, une série inédite qui, là encore, distinguera Donald Trump de ses prédécesseurs dans les livres d’Histoire.
Dustin Higgs, un homme noir de 48 ans, a reçu une injection létale dans le pénitencier fédéral de Terre-Haute dans l’Indiana, a indiqué le New York Times.
Un soir de janvier 1996, il avait invité trois jeunes femmes dans son appartement, près de Washington, avec deux amis. L’une d’elle ayant refusé ses avances, il avait proposé de les reconduire, mais s’était arrêté dans une réserve fédérale isolée. Selon le ministère de la Justice, il avait alors ordonné à l’un de ses amis d’abattre les trois femmes.
En 2000, il avait été condamné à la peine de mort pour enlèvement et assassinat. L’auteur des coups de feu a, lui, écopé d’une peine de rétention à perpétuité.
« C’est arbitraire et inéquitable de punir M. Higgs plus que le tueur », avait estimé son avocat Shawn Nolan dans une demande de clémence adressée à Donald Trump. Comme dans d’autres dossiers, le président républicain, un fervent défenseur de la peine de mort, n’avait pas donné suite.
Au contraire, son administration s’est battue en justice pour pouvoir procéder à l’exécution avant qu’il ne quitte la Maison Blanche, dans quatre jours.
13 exécutions en six mois
« Il n’y a jamais eu autant d’exécutions fédérales en un laps de temps aussi court »,
L’administration républicaine a renoué en juillet avec une pratique suspendue depuis 17 ans, alors qu’au même moment les Etats reportaient toutes les exécutions pour éviter de propager le virus.
Depuis, douze Américains ont reçu des injections létales à Terre-Haute, dont, pour la première fois en près de 70 ans, une femme, exécutée malgré les doutes sur sa santé mentale.
« Il n’y a jamais eu autant d’exécutions fédérales en un laps de temps aussi court », relève Richard Dunham, le directeur du Centre d’information sur la peine de mort : « Le maximum de civils exécutés par les autorités fédérales était de 16 en 1896 », contre, là, 13 exécutions en six mois.
Avec l’exécution de M. Higgs, six ont eu lieu depuis la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre, là encore du jamais-vu, ajoute-t-il.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir23 Commentaires
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Posté par ANCION Martine, dimanche 17 janvier 2021, 9:57
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Posté par Mourmaux Jean-François , samedi 16 janvier 2021, 18:47
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Posté par Van Ryn Charles-axel , samedi 16 janvier 2021, 16:19
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Posté par Meeus Roger, samedi 16 janvier 2021, 16:14
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Posté par Van Obberghen Paul, samedi 16 janvier 2021, 15:02
Plus de commentairesParadoxe du non à l'avortement et oui à la peine de mort !
L'empreinte de Trump dans l'histoire restera à jamais les 400.000 morts (environ) dûs à sa gestion déplorable du Covid-19 pendant sa présidence. Bien plus que les exécutions fédérales.
Le problème est que la peine de mort aux États-Unis est applicable à deux niveaux: soit au niveau de chaque Etat, soit au niveau fédéral. Dans ce dernier cas qui est relatif aux crimes "fédéraux" la peine de mort est effective sur l'ensemble du territoire quel que soit le lieu où le crime a été commis. Et l'exécution de la peine de mort n'a lieu qu'en un seul endroit , dans l'Indiana. Les crimes fédéraux ont des caractéristiques propres qui les distinguent des crimes "fédérés" qui sont du ressort de chaque Etat. Pour les crimes fédéraux c'est l'Attorney General des Usa qui seul a la compétence de requérir la peine de mort. L'ignominie de Trump a consisté à rompre une sorte de moratoire des exécutions qui s'était institué de facto depuis 2003 pour les crimes fédéraux et à reprendre à un rythme diabolique les exécutions depuis juillet dernier: 14/7, 16/7/, 17/7, 26/8,28/8, 22/9, 24/9, et ensuite depuis son échec le 3 novembre: 19/11, 10/12, 11/12, 13/1, 14/1, 15/1. Voilà le tableau de chasse de cet individu dont 6 exécutions depuis son échec électoral alors qu'une tradition séculaire veut qu'on n'exécute pas pendant l'interrègne. Et dans ce sinistre palmarès une femme déficiente mentale, première femme exécutée pour crime fédéral depuis celle d'Ethel Rosenberg en 1953 à qui on reprochait , en pleine ère maccarthyste, d'avoir avec son mari fourni aux Soviétiques les plans de la bombe H !!. Trump savait que Biden entendait à nouveau suspendre voir supprimer la peine de mort fédérale et c'est donc à dessein qu'il a enclenché cette machine infernale à tuer à tours de bras, laissant ainsi une trace immonde supplémentaire de son passage au pouvoir...
Comme il est partisan du peloton d'exécution pourquoi ne pas le fusiller quand il sera condamné pour haute envers le constitution?
@ Olivier Ladeuze "il aura au moins vidé les couloirs de la mort, la perpète incompressible c'est pire à vivre que la mort selon moi." J'imagine que c'est de l'humour. Si celà en est, il serait du genre particulièrement cynique et cruel. Sinon, cela serait une nouvelle occasion de trouver de bon points à distribuer à ce grand humaniste qu'est Donald Trump! Dans l'absolu, il n'y a aucune justification à la peine de mort. Ça n'est pas un dissuasif, puisqu'il est établi qu'il n'y a pas un nombre significatif de crimes dans les états qui pratiquent la peine de mort et ceux qui ne la pratiquent pas. Par ailleurs, il n'est pas rare que des personnes condamnées à de très lourdes peines, finissent par être innocentées bien des années après leur condamnation, ce qui d'évidence, une fois mort n'est plus possible. Je préfère donc croire que votre intervention est une tentative ratée d'humour noir, que de croire que vous êtes un être humain qui pense sincèrement que la peine de mort se justifie et est préférable à la "perpet'". Dans les 2 cas, je suis désolé pour vous.