Anderlecht: quatre chantiers sur la route du Top 4

En dépit de ses innombrables gaspillages, Anderlecht reste en course pour une place en Champions Playoffs. Mais il n’aura bientôt plus droit à l’erreur. Certainement pas ce mardi soir contre les Zèbres. 1 Faire preuve, enfin, d’efficacité Une victoire contre le SC Charleroi, ce mardi soir, rouvrirait à Anderlecht les portes du Top 4. Une énième occasion à saisir, donc, pour les Mauves mais on n’ose plus trop le dire à Neerpede, tant les gaspillages furent nombreux à chaque fois que la bonne affaire était à portée de main. Quoi qu’il en soit, s’il veut espérer signer sa 9e victoire de la saison, le Sporting bruxellois devra enfin faire preuve d’efficacité face à son homologue carolo. Avec à peine 30 buts inscrits en 21 matches, le RSCA présente la plus mauvaise attaque du Top 7, ex aequo avec Ostende. Extrêmement précieux dans le système Kompany en dépit d’être un buteur, Lukas Nmecha a marqué dix buts mais cinq l’ont été sur penalty. Pour le reste, en attendant de voir ce qu’apportera le pari Diaby (voir p. 17), c’est le désert. Aucun autre Anderlechtois n’a plus de deux goals à son actif tandis que les auteurs de la moitié des 30 buts mauves sont soit partis (Doku 2, Tau 4), soit indisponibles (Trebel 2, Lokonga 2, Verschaeren 2), soit non utilisés (Dimata 2, Mykhailichenko 1). « Contre une équipe aussi organisée que le Sporting Charleroi, nous n’aurons certainement pas autant d’occasions que ces dernières semaines », sait Vincent Kompany. « Si nous avons une occasion, on devra la mettre au fond. On connaît nos soucis à ce niveau-là, on y travaille. Je veux croire que cette efficacité, ce sera pour ce mardi. » Avec, à terme, un système à deux attaquants ? Certains imaginent déjà Nmecha dans le dos de Diaby, alors qu’un autre renfort offensif, en plus du Franco-malien, n’est pas à exclure. « Toute évolution tactique devra se faire progressivement, par petites touches », estime Kompany. « Agir dans la précipitation et donner l’impression d’être désespéré serait un très mauvais signal. Depuis notre match à Zulte Waregem, nous nous créons énormément d’occasions et nous n’en concédons pratiquement pas. » 2 Garder son sang-froid en toutes circonstances Quel entraîneur aurait résisté aux frustrations et à la gabegie quasi systématiques dans le chef des Mauves depuis le début de la saison ? Il n’empêche que la colère de Vincent Kompany envers le corps arbitral, observée tant à Louvain que contre Eupen, risque de lui être préjudiciable autant qu’à son club. Elle ne cadre ni avec Anderlecht ni avec les valeurs que l’entraîneur anderlechtois a toujours véhiculées lorsqu’il était joueur. Et même lors de ses premiers matches comme T1. Mais, logiquement, face aux vents contraires, la pression monte à l’ombre de saint Guidon. Les Mauves, à l’image des Lawrence, Sardella ou Wellenreuther, parviendront-ils à garder leur sang-froid dans la course au Top 4 ? Et les attaquants leur assurance au moment de conclure ? Ils ne pourront probablement espérer y parvenir que si leur mentor reste lui-même maître de ses nerfs et veille à ne pas décontextualiser une nécessaire remise en question. « Pas question d’un syndrome Calimero », se défend le T1 des Mauves. « Avec tout ce que j’ai connu dans les derniers instants des matches cette saison, je pense être l’un des coaches les plus calmes de la Pro League. Je connais Anderlecht depuis mes 6 ans. Vendredi, je n’ai pas visé l’arbitre. Je n’ai jamais dit que l’arbitrage était contre le RSCA. Je veux faire progresser et évoluer les choses d’une manière générale. L’intensité est devenue énorme dans le foot moderne et il faut s’adapter. Même chez les jeunes, ça va à du 2000 à l’heure. Je demande une réflexion de la part de tout le monde. Pas uniquement pour Anderlecht mais dans l’intérêt de tous et de tout le football belge. Nous devons travailler tous ensemble dans la même direction et avec un respect mutuel. Joueurs, entraîneurs et arbitres doivent dialoguer comme cela se fait depuis très longtemps en Angleterre. C’est en tout cas mon avis, mais je n’impose rien. Personne n’est obligé d’être d’accord avec moi. » 3 Retrouver un bilan comptable positif Alors qu’on le pensait enfin lancé après sa victoire contre le Beerschot, Anderlecht n’est toujours pas parvenu à aligner trois victoires de rang cette saison. Pire : il reste sur un 3 sur 12 après ses défaites à Charleroi, à Louvain et à Eupen. 32 points sur 63 (50,8 %), ce n’est en aucun cas la moyenne d’un candidat au Top 4. Si l’on déduit les deux premiers matches de la saison sous la houlette de Frankie Vercauteren – un nul à Malines et une victoire contre Saint Trond-, le bilan mathématique de Vincent Kompany comme entraîneur principal du RSCA est tout simplement insuffisant : 28 unités sur 57, soit à peine 49 % des points. Avec seulement 7 victoires en 19 rencontres, 5 défaites et 7 partages sous « Vince The Prince ». Les Bruxellois apparaissent en net progrès, avec par moments un jeu de plus en plus séduisant. C’est évidemment aussi le mérite du coach. Et la perception aurait été nettement plus positive si les Mauves avaient signé le 6 sur 6 qui leur tendait les bras à Louvain et contre Eupen, avec à la clé une deuxième place ex aequo avec Genk. Toute situation chiffrée se doit d’être nuancée. Mais, au décompte final, seules compteront les unités engrangées et le classement au terme de la phase classique. 4 Limiter la casse en attendant renforts et cadors Les circonstances n’aident pas la jeune équipe anderlechtoise, actuellement privée de ses joueurs les plus expérimentés tels que Van Crombrugge – c’est certainement lui qui manque le plus –, Trebel, Lokonga et Verschaeren. Aucun risque ne sera pris avec Trebel qui s’est à nouveau fait mal en amical contre l’Union dimanche et Kompany s’est bien gardé d’envisager le retour du Français vendredi prochain contre Waasland-Beveren. En attendant que ses « cadors » reviennent et que ses renforts soient prêts – Ashimeru, Diaby –, Anderlecht doit faire le gros dos. Et prier pour qu’il n’y en ait plus un qui dérape contre Charleroi. C’était Bundu au Mambourg et Sardella à Louvain. Ce fut Lawrence et Wellenreuther à Eupen. Avec en toile de fond la malédiction du brassard de capitaine, Kompany, Trebel, Van Crombrugge, Lokonga et Lawrence ayant tous succombé en le portant. Avec, aussi, une énorme frustration pour tout le clan mauve : les deux revers à Den Dreef et au Kehrweg ont considérablement réduit la marge de manœuvre des Bruxellois, quasiment contraints de gagner ce mardi contre les Zèbres pour vraiment rester dans le coup.

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