Rechercher un stage en pleine pandémie, un parcours semé d’embûches

Le mois de février approche. Et pour de nombreux étudiants de l’enseignement supérieur, l’inquiétude monte. Il ne leur reste que quelques semaines pour trouver un stage. Si cette recherche est loin d’être une partie de plaisir en temps normal, elle l’est d’autant moins en période covid. Dans certains secteurs d’activité, trouver un lieu d’accueil est presque devenu mission impossible. Les secteurs de la culture et de l’horeca ne sont pas les seuls concernés. Etudiante en 2e année d’assistante sociale à la haute école Hénallux, Laura est à la recherche d’un stage depuis le mois de septembre. « J’avais fini par en trouver un après moult recherches. Sauf que l’institution s’est rétractée à cause de l’évolution de la situation sanitaire. Je suis donc toujours sans stage pour le 1er février ! Certains élèves ont envoyé des centaines de demandes et n’ont obtenu que des réponses négatives. L’école nous a donné la possibilité de débuter notre stage au plus tard le 22 février ou de le réaliser durant l’été. Ce qui n’arrange pas les étudiants qui auront des examens à repasser… » La réussite de leur année peut se retrouver compromise. [scald=27886382:sdl_editor_representation] Le social lourdement impacté Conscient de la difficulté de ses étudiants à trouver un stage, le directeur de la haute école HELMo a dû s’adapter. « Dans le secteur social, on recense 20 % de lieux de stage en moins par rapport aux autres années. Les heures de stages ont été réduites, voire carrément supprimées pour les élèves de 1ère année au profit des étudiants de 2e et 3e année pour qui la pratique du stage est indispensable. » Dans les secteurs économiques et techniques, les stages se maintiennent généralement à distance. « Il ne faut pas se voiler la face. Les conditions d’encadrement sont tout de même assez différentes. Ce n’est pas évident de sentir la dynamique de l’entreprise en télétravail », poursuit Alexandre Lodez. « Je ne me fais toutefois pas d’inquiétude pour leur arrivée sur le marché de l’emploi. Le retard sera rapidement comblé par la suite. » [scald=27886383:sdl_editor_representation] Malgré la difficulté (voire l’impossibilité) de certains à trouver un stage, pas question de faire l’impasse sur cette occasion d’apprentissage. « Nous tenons à ce que les étudiants puissent être évalués en situation. Nous serons moins souples que l’année précédente où tout était à l’arrêt. Surtout que les étudiants sont aidés dans la recherche de stage. Pour ceux qui n’auraient pas trouvé de stage dans les temps, la session pourra être prolongée. Chaque situation sera évidemment appréciée au cas par cas. » Appel à la souplesse La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) a lancé un appel à la souplesse dès le début de l’année académique. « On sait que la situation sanitaire a pu rendre la recherche et la réalisation de certains stages nécessaires à la diplomation – et notamment les stages à portée pratique – très complexe pour certains étudiants », indique le cabinet de la ministre. « C’est pourquoi des alternatives aux stages (activité d’évaluation pratique, travail de groupe) peuvent être mises en œuvre en cette période pandémique. » La ministre encourage aussi les établissements à valider au maximum les heures de stage qui seraient prestées à distance. Une circulaire a d’ailleurs été envoyée à tous les établissements supérieurs en septembre dernier. Les étudiants qui rencontreraient un problème sont invités à prendre contact avec leur établissement pour trouver ensemble une solution adaptée. [scald=27886381:sdl_editor_representation] Pour le député wallon Rodrigue Demeuse (Ecolo), « les étudiants ne doivent pas être victimes d’une situation dont ils ne sont pas responsables. Des alternatives pédagogiques peuvent être mises en place sans nécessairement impacter la formation. L’une des premières pistes serait d’objectiver l’ampleur du problème. » Selon la Fédération des étudiants francophones (FEF), cette directive serait trop peu suivie par les établissements. « Dans un sondage réalisé en novembre, de nombreux étudiants ne se voyaient pas proposer d’alternative. Le stage est alors obligatoire pour réussir son année académique. Il est nécessaire de trouver des solutions pour que les étudiants ne doivent pas refaire une année s’ils ne trouvent pas de stage », insiste la présidente Chems Mabrouk. La FEF plaide pour que la ministre s’assure de l’effectivité de la circulaire sur le terrain. Parmi les établissements contactés, tous nous assurent que ces prolongations de cursus feront office d’exceptions.

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