Fin d’une quarantaine stricte en Australie: le tennis mondial revit

1 Une vraie «crise de la quarantaine» qui a divisé plutôt que rassemblé Ils ont décompté les jours dans leur « prison » dorée australienne, mais dès ce vendredi (ou samedi pour d’autres), les joueurs de tennis sont libres ! Libérés de cette quarantaine stricte qui a provoqué chez certains, il faut bien l’avouer, une crise d’enfants gâtés. Même si on veut bien concevoir que ce n’est pas top pour des sportifs de haut niveau de se retrouver enfermés dans une chambre d’hôtel. Mais en remettant tout dans la perspective de la crise sanitaire, les plaintes du début se sont vite confondues en excuses (exemple avec Alizé Cornet). Le circuit devra tout de même se refaire une image plus positive auprès du grand public et certainement des Australiens choqués de voir autant de caprices. En plein coronavirus, on avait cru, sans doute naïvement, à un tennis mondial réunifié autour de sa cause. Ce dernier épisode de la quarantaine a encore plus divisé les clans et les opinions… [scald=27898263:sdl_editor_representation] 2 Le circuit avait trop vite oublié qu’il était aussi basé sur des privilèges Tout le monde n’abordera ainsi pas la première levée du Grand Chelem, le 8 février, de manière équitable. Certains à l’instar de Kimmer Coppejans, 72 joueurs et joueuses au total, viennent de vivre un isolement strict sans même pouvoir ouvrir la fenêtre de leur chambre. La faute à pas de chance et à trois avions « contaminés » lors de leur arrivée, voici deux semaines, « Down Under ». Ils n’ont même pas pu saluer leurs autres paires qui ont pu, eux, s’entraîner et sortir 5h par jour à Melbourne. Et encore moins croiser, les cadors comme Djokovic, Nadal, Thiem, Barty, Osaka ou Serena Williams placés dans des conditions moins étouffantes à Adélaïde où ils ont offert, ce vendredi, une exhibition de rentrée pour… tout oublier ? Stop à l’hypocrisie ! Même en conditions normales, le tennis reste un sport de privilèges, avec ses cadors qui bénéficient des meilleurs courts, des meilleurs horaires, des meilleures conditions, etc. Car ce sont aussi eux qui font vivre le tennis, le rendent populaire et font tourner les planches à billets. Hormis son tout premier match, Rafael Nadal a disputé toutes ses autres rencontres (101 donc) sur le Central ou le Suzanne Lenglen à Roland-Garros… Le talent, ça se paye. La pandémie exacerbe les différences : « il faudra faire avec », résume un David Goffin devenu fataliste. 3 Le retour à des conditions plus normales et… du public Reste qu’il y a désormais toute cette semaine pour se « refaire une santé » pour tous les joueurs réunis à Melbourne avant d’en découdre lors de ce fameux Open d’Australie qui marquera le vrai début de la saison 2021. Enfin libre, ce n’est pas qu’une image. La quarantaine passée, voici donc des joueurs sains, avec zéro cas de coronavirus autour d’eux et ainsi un retour à une vie plus normale ! Ce qui n’empêchera pas le réflexe des gestes barrières, mais ils seront vécus autrement. C’est presque incroyable à imaginer après cette « annus horribilis ». Avec, aussi, le retour d’un public (aux alentours de 35 % de la capacité) dans les stades. L’US Open s’était déroulé totalement à huis clos alors qu’une jauge de… 5000 personnes par jour avait été finalement acceptée à Roland-Garros. L’air de rien, c’est un grand coup… d’air frais qu’on attend de vivre du côté des Antipodes. 4 Les cartes sont rebattues et la suite de la partie n’est toujours pas claire Qui a réussi à tirer le meilleur de cette quarantaine ? Qui est vraiment prêt pour cette reprise ? Qui se sent déjà capable d’enchaîner des matches et donc des victoires ? Qui craint les blessures ? À quelles surprises va-t-on fatalement assister ? Novak Djokovic, dont le leadership a encore été remis en question depuis sa position de « privilégié » à Adélaïde, est-il vraiment le grand favori à un… 9e sacre à l’Open d’Australie ? Qui se souvient encore que c’est Sofia Kenin qui s’était révélée l’an dernier à Melbourne, côté féminin ? Jamais une saison de tennis n’avait démarré avec autant d’incertitudes. Et la suite n’est pas plus claire car on sait déjà que le tournoi d’Indian Wells (mars) est reporté, ou annulé, alors que celui de Miami (fin mars, début avril) est toujours en pointillé. Et on ne parle même pas des interrogations concernant la tenue des J.O. de Tokyo. Les joueurs peuvent oublier la quarantaine à Melbourne, mais toujours pas le coronavirus… 5 La reprise des cadors et des Belges : qui joue quoi et où ? Clairement, et hormis l’exhibition de ce vendredi à Adélaïde, c’est à Melbourne que le tennis mondial va revivre, à partir de ce week-end et de la semaine prochaine. Côté masculin, dès mardi, c’est l’ATP Cup, réduite à 12 nations, qui va occuper les cadors comme Djokovic, Nadal, Thiem, Medvedev, Zverev etc. Les autres joueurs seront répartis dans deux autres tournois ATP 250 simultanés, le « Great Ocean Road Open » et le « Murray River Open », disputés aussi à Melbourne Park donc, de lundi à dimanche prochain. Des tournois allongés à 56 participants pour permettre aux joueurs, qui ont vécu un isolement strict comme Kimmer Coppejans, d’y participer. On retrouvera aussi David Goffin, tête de série nº1 du « Great Ocean Road » devant le Russe Karen Khachanov et l’Italien Jannik Sinner. Bye au 1er tour, le nº1 belge devrait reprendre mardi ou mercredi (tirage au sort ce samedi). Deux tournois aussi simultanés (WTA 500), et à Melbourne, pour les filles : le « Yarra Valley Classic » qui débute ce dimanche, et le « Gippsland Trophy » qui démarre lundi, avec notamment les joueuses qui étaient en isolement. On y retrouvera engagées, les cadors, mais aussi les Belges comme Mertens, Van Uytvanck, Flipkens, Minnen et Bonaventure. 6 Les Australiens avantagés à domicile ? Ce n’est pas une certitude Avec un retour partiel du public… local et l’absence de quarantaine puisqu’ils étaient déjà sur place, les Australiens (on pense principalement à De Minaur, Kyrgios, Millman et Tomic côté masculin et à Ashleigh Barty côté féminin) pourraient être les vrais avantagés de la situation actuelle. Sauf que ce n’est pas tout à fait vrai. Puisque ne venant pas tous de l’État de Victoria (comme De Minaur qui a remporté le tournoi d’Antalya la première semaine de janvier ou Tomic qui a dû franchir les qualifs à… Doha), certains sont tout de même passés par la mise en quarantaine. Kyrgios (47e mondial) et Barty (nº1 !) seront particulièrement à suivre, à domicile, mais on rappellera tout de même que le dernier match officiel de Kyrgios remonte au… 26 février à Acapulco et qu’on n’a plus vu Barty sur un court depuis sa demi-finale à Doha, le 28 février ! « Le reste de l’année, les Australiens ne sont pas vraiment avantagés par le calendrier qui se joue loin de chez eux, dès lors… » a résolu le Bulgare Grigor Dimitrov. L’adaptation reste, plus que jamais, le maître mot de la saison. [scald=27898264:sdl_editor_representation]

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