Le Standard sauve son Top 4 à Ostende

Mbaye Leye savait que ses débuts comme entraîneur ne seraient pas éternellement idylliques, que son équipe, qui vient de lui livrer une copie parfaite depuis son arrivée (douze points pris sur douze), finirait par perdre des points, voire perdre tout court. « Car c’est la loi du football ». Un football si sévère, cruel parfois, mais souvent juste avec ceux qui ne parviennent pas à réunir tous les ingrédients nécessaires dans la quête du succès. Pour la première fois depuis l’arrivée du Sénégalais, le Standard a été mené au score dans une rencontre. Autant dire que ce déplacement à Ostende ne fut, comme attendu, pas une partie de plaisir pour le club liégeois. Mais pour la première fois, les joueurs du Standard ont eu l’opportunité de prouver qu’ils avaient quelque chose dans le ventre et qu’ils étaient capables de réagir même dans la tourmente. Il aura fallu un petit coup de pouce du banc et des hommes clés du moment, mais ils y sont tout de même parvenus. « C’est ce match-là qui me plaît le plus comparé aux quatre victoires précédentes », assure Mbaye Leye. « Quand je vois une équipe en face qui est normalement joueuse mais qui à un moment donné, n’a fait que lancer de longs ballons devant, je suis assez satisfait. On a continué à jouer au football en deuxième période malgré le deuxième but d’Ostende. » « J’ai 24 joueurs » À la Côte, Mbaye Leye avait décidé d’emmener tout son groupe pour ne laisser personne sur le côté. Mais face au KVO et à trois jours du choc à Bruges (vainqueur dans le derby quelques heures plus tôt), le coach liégeois n’a pas pu contenter tout le monde et a donc dû poser des choix forts. Cinq changements par rapport à l’équipe victorieuse contre Charleroi dimanche, on a vite compris qu’il y avait là un besoin de faire souffler certains. « J’ai envie que tout le monde joue et là, c’était l’occasion de donner ce temps de jeu. Ce n’est pas par rapport au match de Bruges, parler de ce match serait manquer de respect à Ostende. J’ai 24 joueurs à ma disposition, alors je les utilise. » Ainsi, Selim Amallah, l’un des hommes en forme de ce début d’année, avait laissé sa place tout comme Maxime Lestienne, Nicolas Gavory, Nicolas Raskin et Joao Klauss. L’occasion pour Abdoul-Fessal Tapsoba, Jackson Muleka, Gojko Cimirot, Mehdi Carcela et Kostas Laifis de démarrer la rencontre. Peut-être sont-ce ces multiples bouleversements qui ont longtemps perturbé le Standard et particulièrement le côté gauche « couvert » par le duo Tapsoba-Laifis. Alors que le Burkinabé s’est emmêlé les pinceaux à plusieurs reprises, le Chypriote s’est lui laissé piéger par un pressing peut-être trop ambitieux. La première alerte de Bätzner, qui lui a chipé le ballon pour partir seul vers Bodart, aurait dû le rappeler à l’ordre. Mais dépassé par la course d’un Jelle Bataille supersonique, le défenseur liégeois n’a pas pu que constater les dégâts et, au bout de cette action, Fashion Sakala n’a laissé aucune chance au portier du Standard à bout portant. Si le Standard a touché deux fois plus de ballons qu’Ostende, distillant deux fois plus de passes, le KVO a pourtant, avec un jeu plus direct et des contre-attaques éclaires, le plus souvent animé la rencontre, obligeant notamment Bodart à se détendre sur une tentative puissante de Gueye en première période. Une activité débordante qui a tranché avec la maladresse et les approximations liégeoises, à commencer par celles de Gojko Cimirot. Une énième hésitation du Bosnien sur un ballon aérien, combinée à une glissade malheureuse de Lestienne, a crucifié les Rouches qui semblaient retrouver des couleurs depuis la pause et les montées au jeu d’Amallah et Klauss. Le Belgo-marocain a d’ailleurs été décisif en trouvant les gants d’Hubert qui n’a pu que repousser le cuir dans les pieds de Michel-Ange Balikwisha, auteur de son sixième but cette saison en championnat. Insuffisant face au onzième de Fashion Sakala, qui pensait avoir offert un succès précieux à Ostende suite à ce cadeau de Cimirot à l’heure de jeu. C’était sans compter sur un dernier ballon donné par Hugo Siquet, encore lui, qui a trouvé le bout du pied de Merveille Bokadi dans les arrêts de jeu. « Ce n’est pas simplement du jusqu’au-boutisme, nous les avons repoussés dans leur propre camp et ça a payé », insiste Mbaye Leye. Le Standard revient de loin, lui qui était éjecté du Top 4 en cas de défaite à Ostende. Il en fait toujours bien partie, à dix journées de la fin de la phase classique.

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