Tennis: David Goffin «à nouveau gonflé à bloc»

Il est libre Dav’! Comme tous les autres joueurs qui peaufinent leur forme, encore cette semaine, à Melbourne en vue de l’Open d’Australie qui débute lundi, Goffin savoure sa quarantaine terminée et ce retour, un peu irréel, à la vie normale. L’État de Victoria entame sa 26e journée sans coronavirus et c’est tout le tennis mondial qui revit en même temps. Un «bas les masques» enviable dont nous a parlé le nº1 belge au moral aussi retrouvé après avoir terminé l’année 2020 avec le moral dans les chaussettes, rabaissées par cinq défaites d’affilée… [scald=27903118:sdl_editor_representation] 16h à Melbourne, avec un soleil encore brûlant, 6h dans le matin froid de Belgique: le décalage n’est pas que horaire entre David Goffin et la presse belge. Rapidement, on se rend compte que le Liégeois vit presque dans un monde parallèle, celui de l’État de Victoria qui, grâce à un confinement très strict, est parvenu à sortir le virus de ses frontières et de ses esprits. Bien vite, les images du tennis qui revit en Australie avec des stades ouverts au public, sans masque, vont nous rendre jaloux et même perplexes. Bien vite, le retour à la vie normale, partout… David, racontez-nous votre sortie de quarantaine à Melbourne? J’ai été libéré (sic) samedi à 7h30 au matin. Et la première chose que j’ai faite, c’est prendre le petit-déjeuner sur une terrasse. J’avais emmené mon masque, au cas où, car je ne savais pas trop quoi faire. J’attendais de voir… Mais, ici, hormis dans les transports en commun, les gens sont sans masque! On se retrouve dehors comme avant. On se promène et il fait beau en plus: ça fait du bien! On avait entendu dans les hôtels que les habitants, ici, avaient très mal pris les plaintes des joueurs en début de quarantaine… Mais on a aussi mangé au resto avec l’équipe, le soir, et on n’a pas ressenti de gêne. On a vite retrouvé les habitudes et l’accueil australien. C’est là qu’on se rend compte que la quarantaine était bien nécessaire, même s’il n’y a pas que les restos, évidemment… Vous étiez de ces joueurs très critiques par rapport à «l’emprisonnement» imposé de 14 jours? J’ai eu la chance d’éviter la quarantaine stricte vu que notre vol pour arriver à Melbourne, à la mi-janvier, ne comptait pas de contaminé. J’ai donc bénéficié des 5 heures de sortie par jour pour les entraînements et les soins. Avec Germain (NDLR: Gigounon, son nouveau coach), Fabien (Bertrand, son préparateur physique) et Stéphanie (sa fiancée), on a varié les sorties, même si j’étais évidemment le plus souvent avec Germain pour le tennis. On a bien géré ça! Ça s’est donc bien passé me concernant et je suis content et satisfait. Même si je dois reconnaître que deux semaines à l’hôtel, comme ça, c’est long avec parfois un trop-plein d’énergie pour rester dans une chambre. [scald=27903121:sdl_editor_representation] Êtes-vous aussi satisfait de votre préparation dans ces conditions? Franchement oui! C’est quand même unique de pouvoir s’entraîner ainsi deux semaines dans les conditions et sur le site même du futur Grand Chelem. Avec comme partenaire d’entraînement Grigor Dimitrov (NDLR: le Bulgare est actuellement 19e mondial), on a vraiment bien bossé. Encore ici, j’ai jusqu’à mercredi pour parfaire ma préparation, en toute liberté, avant de renouer avec la compétition. J’ai de très bonnes sensations et j’espère évidemment pouvoir les reproduire en match. Comment est l’ambiance à Melbourne Park avec… six épreuves organisées cette semaine en vue de l’Open? On se croirait déjà en plein Open d’Australie, en fait, avec les terrains fort occupés et tous les joueurs qu’on croise. On ne sait plus trop qui joue quoi (NDLR: en plus de l’ATP Cup qui débute ce mardi, l’ATP organise deux tournois 250, préparatoire à l’Open). Mercredi, vous disputerez donc le «Great Ocean Road Open» en tant que tête de série nº1, face au Hongrois Attila Balazs (93e) ou le jeune talent espagnol Carlos Alcaraz (145e). Ce dernier est présenté comme le futur Nadal… Vous le connaissez? Pas du tout… Même si j’ai suivi ses bons résultats l’année dernière en Amérique du Sud. C’est un jeune qui monte, bien encadré par l’ancien nº1, Juan-Carlos Ferrero. Il s’est qualifié via Doha et faisait partie, malheureusement pour lui, des joueurs placés en quarantaine stricte, comme Kimmer Coppejans. On verra comment il se sent. Il doit d’abord gagner son premier tour… S’il passe, ce sera un bon match pour moi, un match d’emblée difficile pour lancer cette tournée. Justement, quelles sont vos attentes, ici, et puis à l’Open d’Australie? Même si j’ai déjà connu un bon début d’année à Antalya, du moins pour la confiance, c’est un nouveau départ ici. Comme je l’ai dit, les entraînements se passent très bien, il va falloir maintenant poser tout ça en compétition. J’espère avoir des matches et après m’accrocher le plus loin possible. Je ne veux pas encore parler en termes de résultats car ce n’est pas comme si je me sentais déjà en roue libre. Comme chaque début de saison, ça va être dur, avec un combat à chaque match. Mais j’ai bon espoir que ça se passe bien. On vous souhaite un superbe parcours qui pourrait vous mener jusqu’en finale… samedi, alors que l’Open d’Australie débute déjà lundi. Ce ne serait pas trop d’un coup? Je préfère arriver un poil fatigué et en pleine confiance, que l’inverse! Je ne me pose pas cette question, en fait. Ça ne me fait pas peur: il n’y aura pas de calcul. Vous en êtes aussi à plus de deux mois de votre nouvelle collaboration avec Germain Gigounon, votre ami. Oui, et cela se passe aussi très bien. Germain m’a bien cerné, je n’en doutais pas du tout. Il sait comment je suis et il lit vraiment bien tout ce qui me concerne. Il me comprend parfaitement et, parfois, il n’y a même pas un mot entre nous car il sait exactement ce dont j’ai besoin. Maintenant, ce n’est pas pour cela que tout va couler de source, mais on est sur la bonne voie, sur le bon chemin. Vous attendez-vous à des surprises lors de cette reprise un peu spéciale, tout de même? Des surprises, il y en a toujours. Mais je pense d’abord que tout le monde s’est bien reposé et bien préparé. Tout le monde sera prêt, à nouveau gonflé à bloc! Ce n’est pas comme lorsqu’on s’est retrouvé presque en octobre, à Roland-Garros, avec des préparations différentes selon les confinements des pays d’origine, avec pas mal de fatigue et de frustrations à la clé… La Fédération australienne a nommé chaque tournoi du nom d’un haut lieu touristique local, afin de rebooster aussi cette économie, vous-même avez-vous déjà parcouru la «Great Ocean Road» (NDLR: merveilleuse route du sud qui longe les récifs escarpés australiens)? Non, même si j’y ai déjà songé et que tout le monde, ici, conseille cette journée ou cette journée et demie de découverte. Il paraît que c’est magnifique et à faire une fois. Mais priorité au tennis! On verra bien, après, si on a encore un peu de temps…

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