Gal Gadot, alias Wonder Woman: «Que chacun puisse choisir ce qu’il a envie d’être est libératoire»

Diana Prince traverse le hall et les regards des hommes s’attardent sur elle. Wonder Woman entre en action dans un centre commercial et capture les gros méchants : elle en soulève un par la jambe et fait un clin d’œil à une petite Afro-Américaine. En 2017, le blockbuster sur la superhéroïne avait encaissé 822 millions de dollars (678 millions d’euros), rompant ainsi le plafond de verre qui séparait les femmes cinéastes des grandes productions : tout le mérite revient à la réalisatrice Patty Jenkins, mais également au charisme de Gal Gadot. [scald=27916641:sdl_editor_representation] [scald=27916640:sdl_editor_representation] Avec ce nouvel opus, Wonder Woman 1984, on prend vite conscience par les réseaux sociaux du phénomène généré ces dernières années : des milliers de petites filles se sont affichées en portant les bracelets de soumission et le lasso doré de la vérité. Le film se déroule dans les années 1980 et le méchant est le turbocapitalisme américain, incarné par Pedro Pascal. Il devait être le premier film à sortir en salle en janvier 2021. Aux Etats-Unis, il est sorti simultanément en salles et en streaming fin décembre. Le troisième volet est déjà en préparation. [scald=27916642:sdl_editor_representation] [scald=27916643:sdl_editor_representation] [scald=27916638:sdl_editor_representation] Dans cet environnement vintage truffé de messages et de sentiments, le meilleur atout du film est à nouveau Gal Gadot, l’actrice israélienne de 35 ans. [scald=27915650:sdl_editor_representation] Que vous a apporté Wonder Woman et qu’avez-vous apporté au personnage ? Je pense lui avoir donné mon côté chaleureux. J’ai essayé de la dépeindre comme quelqu’un qui, certes, a des pouvoirs extraordinaires, mais qui a un cœur humain. Elle est pleine d’amour, d’empathie et de compassion, mais également vulnérable, ce qui la rend accessible. Quant à moi, eh bien, elle a littéralement changé ma vie ! Le premier film m’a donné accès à une popularité inimaginable et une responsabilité qui m’offre également la possibilité de faire changer les choses. Dans ce deuxième volet, le pouvoir doux et avisé de Diana Prince est encore plus mis en avant. Quand j’ai vu la scène du film où Diana, lorsqu’elle était enfant, participe aux Olympiades des Amazones, j’ai pleuré comme une fontaine sans pouvoir m’arrêter. Je n’étais plus l’actrice, la productrice, la femme, mais la petite fille de 10 ans issue de la banlieue israélienne qui regardait une autre petite fille de son âge faire des choses incroyables. J’ai grandi en ne voyant que des personnages masculins faire ce genre de prouesses. Ce film permet à la prochaine génération de rêver plus grand et de n’imposer aucune limite à son potentiel. Cela vaut notamment pour vos deux filles. Oui, mais aussi pour les garçons. Je pense que c’est libératoire que chacun puisse choisir ce qu’il ou elle a envie d’être. L’émancipation des femmes passe également par une prise de conscience chez nos garçons : le changement se fait ensemble. Ce film est universel et il s’adresse à tout le monde. Je n’oublierai jamais ce petit garçon qui, lors de la projection du premier film, hurlait à sa maman : ‘Quand je serai grand, je veux être comme elle.’ Et je me souviens que ma plus jeune fille, en regardant La belle au bois dormant , a dit à son père : ‘Je ne veux pas être comme elle, elle ne fait que dormir en attendant un baiser.’ [scald=27916639:sdl_editor_representation] Quel était votre modèle en grandissant ? Depuis l’adolescence, Madonna est mon idole. Pour sa fierté d’être une femme, pionnière, originale et provocatrice. Elle a eu la force de s’imposer, sans devoir s’excuser pour ce qu’elle était. Je l’ai toujours aimée, elle et sa musique. Les combats dans le film ressemblent à des danses. Avec Patty, nous cherchions quelque chose de différent des batailles des superhéros masculins. Nous sommes allées voir un spectacle du Cirque du Soleil et nous avons compris que nous cherchions de la grâce, pas de la brutalité. J’ai étudié la danse pendant des années. Wonder Woman ne combat pas pour tuer, mais pour aller de l’avant. Vous avez tourné de nombreuses scènes sans doublure. J’ai été formée à l’armée : réveil à l’aube et discipline absolue. J’ai appris à utiliser les armes et à courir sur des kilomètres. Le tournage est éreintant, mais nous sommes suivis par des nutritionnistes et des entraîneurs remarquables. Comment s’est passée l’immersion dans les années 80 ? Quand Patty m’en a parlé, j’ai trouvé que c’était une idée fantastique sur le plan visuel et musical. Mais un thème du film, courir tous les risques pour s’enrichir à tout prix, et la parabole sur l’avidité sont à mon sens très contemporains. Vous êtes également la productrice du film. C’était une grande expérience ! Et elle m’a été utile, car j’ai ouvert ma propre boîte de production. Sans rien dévoiler, avez-vous jamais regretté d’avoir exprimé un souhait, comme c’est le cas pour Wonder Woman ? Je ne désire pas grand-chose, uniquement l’essentiel : que mes proches soient en sécurité, en bonne santé et heureux. Note : une première version de l’article donnait une date de sortie au 12 février sur les plateformes de streaming. En Belgique, la date de sortie n’est pas encore définie.

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