Affaire Mawda: un autre regard sur le procès, «Jargew D., le prévenu que personne n’a entendu»
Privé de scène, le théâtre trouve d’autres moyens pour rester branché sur le pouls de la société. Après avoir assisté au procès Mawda, trois artistes du KVS questionnent l’équité de la machine judiciaire et la déshumanisation des plus faibles.

Elles ont assisté à toutes les audiences, décortiqué les prises de parole, analysé la position physique des prévenus dans le tribunal, comparé les temps de parole, relevé certains symboles. Du procès consacré au décès de la petite Mawda, elles ont tout suivi, jusqu’au verdict rendu ce vendredi à Mons (lire ci-dessus). Au départ, ce travail d’observation de Kristin Rogghe, Marie-Aurore d’Awans et Pauline Beugnies devait seulement nourrir un spectacle prévu à l’automne au KVS, théâtre flamand à Bruxelles.
Pourtant, heurtées par ce qu’elles considèrent comme une inégalité de traitement entre les protagonistes, les jeunes femmes ressentent la nécessité impérieuse d’évoquer ce qui, d’après elles, n’a pas été entendu. « En comparant ce qu’on a vécu avec ce qui est sorti, on sentait qu’il y avait une histoire qui n’était pas du tout relayée », précise Kristin Rogghe. « Une déshumanisation des migrants qui se poursuivait jusqu’au tribunal. »

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir4 Commentaires
Je n'ai pas suivi l'affaire en détail, mais il me semble que très vite après les faits, le débat public, organisé par les parents, les associations, les syndicats de police... , et relayé par la presse, s'est porté sur la culpabilité du policier. Ceci peut expliquer ce qui est relevé par ces actrices Par exemple, avant de lire cet article je pensais que le procès ne concernait que le policier
Tout ça est très gentil mais omet l'élément essentiel qui sous-tend toute cette affaire, à savoir que l'un des prévenus était un policier à la carrière par ailleurs irréprochable et "coupable" (puisque le tribunal l'a reconnu comme tel) d'une erreur d'appréciation dans le cadre d'une opération tendue qui a conduit à un accident de tir aux conséquences tragiques. Il n'y avait donc dans son chef ni intention de blesser ni préméditation. Les deux autres prévenus étaient quant à eux des individus qui, à des fins d'enrichissement personnel et vraisemblablement dans un cadre de criminalité organisée, proposaient des "services" dangereux et mettaient délibérément en péril la vie de leurs "clients". Au-delà de ce que ces comédiennes veulent dire sur les "Blancs" privilégiés et les Irakiens discriminés, il y a donc une différence de poids entre ce dont les divers individus concernés étaient accusés. Quant au fait qu'un interprète ne parlent la langue d'un prévenu "qu'à 80 %" (???) on se demande comment on peut évaluer cela et, si c'était réellement le cas, pour quel raison les avocats des prévenus concernés ne l'ont pas soulevé à l'audience.
Quelle que soit la différence entre ce dont les uns et les autres étaient accusés, tous étaient présumés innocents avant d'être jugés coupables (ou pas, l'un des prévenus Irakien est acquité, contrairement au policier) au début du procès. Tous avaient les mêmes droits. Comme toujours, ils est utile de prendre avec recul et esprit critique les narrations par les uns et les autres du déroulement du procès, mais je n'en trouve pas moins cet exercice salutaire de la part de ces commédiens. Non pas pour disqualifier de facto une justice qui serait "de classe" ou "de race", mais pour éclairer d'un regard moins technique la façon dont s'est déroulé ce procès. Leur but ne semble d'ailleurs pas être de contester le verdict, mais bien de questionner la procédure, celle par laquelle des humains jugent d'autres humains.
Tout ça est très gentil mais omet l'élément essentiel qui sous-tend toute cette affaire, à savoir que l'un des prévenus était un policier à la carrière par ailleurs irréprochable et "coupable" (puisque le tribunal l'a reconnu comme tel) d'une erreur d'appréciation dans le cadre d'une opération tendue qui a conduit à un accident de tir aux conséquences tragiques. Il n'y avait donc dans son chef ni intention de blesser ni préméditation. Les deux autres prévenus étaient quant à eux des individus qui, à des fins d'enrichissement personnel et vraisemblablement dans un cadre de criminalité organisée, proposaient des "services" dangereux et mettaient délibérément en péril la vie de leurs "clients". Au-delà de ce que ces comédiennes veulent dire sur les "Blancs" privilégiés et les Irakiens discriminés, il y a donc une différence de poids entre ce dont les divers individus concernés étaient accusés. Quant au fait qu'un interprète ne parlent la langue d'un prévenu "qu'à 80 %" (???) on se demande comment on peut évaluer cela et, si c'était réellement le cas, pour quel raison les avocats des prévenus concernés ne l'ont pas soulevé à l'audience.