Réforme de l’Etat: Verlinden plaide pour que les Régions et les Communautés soient remplacées
Elle envisage une Belgique fédérale composée de deux entités fédérées (la Flandre et la Wallonie) et de de sous-entités (Bruxelles et la partie germanophone).

La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) plaide pour une réforme de l’Etat basée sur un « modèle 2+2 », ou un modèle à 4 entités. Celle qui est aussi en charge, avec David Clarinval (MR), des Réformes institutionnelles et du Renouveau démocratique a développé cette idée mercredi à l’Université de Gand (UGent), où elle était invitée par le professeur Carl Devos.
Dans premier modèle, la Belgique resterait un Etat fédéral, mais serait composée de deux entités fédérées (Flandre et Wallonie) et de deux sous-entités – deelgebieden – (Bruxelles et la partie germanophone ’Ostbelgien’) au lieu de la formule actuelle à trois Régions et trois Communautés.
Annelies Verlinden a comparé la structure de l’Etat à « une maison dont vous vous demandez si vous devriez la réparer ou simplement la démolir. Pour moi, il n’y a qu’une seule réponse : nous devons construire ». La ministre assure vouloir rechercher un consensus, « sans tabous ». « Les solutions devront venir de chemins de traverse. »
Concrètement, Annelies Verlinden pense donc à un « modèle 2+2 ». « Je remarque qu’il existe de l’enthousiasme à ce sujet des deux côtés de la frontière linguistique. Cela pourrait être rassembleur et créer de la clarté. » La ministre a souligné que la Flandre devait dans tous les cas pouvoir continuer à exercer des compétences à Bruxelles, par exemple, dans l’éducation, la culture et d’autres matières personnalisables.
« Je suis convaincue que la Belgique a encore une valeur ajoutée », a-t-elle encore indiqué. « Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas donner aux entités fédérées les leviers corrects pour qu’elles mènent une bonne politique. Je n’aiderais pas le débat en donnant déjà des réponses trop concrètes, mais il faudra réfléchir sans tabous : nous n’avons remporté aucun prix avec les recettes que nous avons essayées jusqu’à présent. »
Annelies Verlinden espère que cet exercice sera clôturé pour le 200e anniversaire de la Belgique en 2030. « Certains vont peut-être qualifier cela de naïf, mais je choisis cela au-dessus du cynisme. Il faut oser affirme que c’est cela de l’ambition. »
Face aux réactions de partis francophones, la ministre précise
La suggestion de réforme de l’Etat formulée par Annelies Verlinden (CD&V) et basée sur un « modèle 2+2 » a été très mal accueillie par les partis francophones mercredi soir. Face à la bronca, le cabinet de la ministre de l’Intérieur et des réformes institutionnelles a envoyé un nouveau communiqué de presse dans la soirée précisant que l’intention était de débattre d’un modèle « 2+2 » ou d’un modèle « à quatre entités ».
Dans un premier document envoyé aux rédactions en prévision de la conférence qu’elle allait donner dans l’après-midi à l’UGent, le cabinet d’Annelies Verlinden indiquait que la ministre allait suggérer une réforme de l’Etat sur base d’un « modèle 2+2 » avec deux entités fédérées (’deelstaten’ en néerlandais, Flandre et Wallonie) et deux sous-entités (’deelgebieden’, Bruxelles et la partie germanophone Ostbelgien). Le terme ’sous-entité’ n’a pas été prononcé oralement par la ministre à Gand.
Mis à jour le 17 février à 21h12.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir31 Commentaires
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Posté par Smyers Jean-pierre, jeudi 18 février 2021, 17:43
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Posté par Tamo guillaume, jeudi 18 février 2021, 13:29
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Posté par Pire Bernard, jeudi 18 février 2021, 11:07
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Posté par SEIGNEUR YVES, jeudi 18 février 2021, 10:53
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Posté par Patrick Yamedjeu, jeudi 18 février 2021, 10:01
Plus de commentairesQuand tous ces fanfarons qui caracolent à la Une des journaux vont-ils s'atteler à ce que tout le monde réclame, une loi et un débat au parlement pour encadrer les mesures anti-covid?
La Flandre a voulu la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde et a refusé tout élargissement de Bruxelles. Si elle souhaite maintenir les choses en l'état, elle doit, vu les concessions faites par les francophones lors de la dernière réforme de l'Etat, accepter la région bruxelloise comme égale des deux autres. Toute autre hypothèse de travail nécessiterait de revoir ce qui a été fixé lors de la dernière réforme de l'Etat et de remettre sur la table la question d'un élargissement de Bruxelles.
C'est triste à dire mais des décennies de tractations politiques, de réformes de l'Etat improvisées, de querelles linguistiques ont transformé ce pays naguère prospère en un conglomérat anarchique et ingérable. Les compromis à la belge successifs ont créé une situation qui fait de nous la risée de l'Europe. De plus, tous les indicateurs Nord-Sud pointent dans des directions différentes. Si on regarde l'histoire, l'indépendance belge résulte de l'opposition religieuse entre Pays-Bas et Belgique et de la volonté des puissances de l'époque - Grande-Bretagne en tête - de créer un Etat tampon au nord de la France. Ces conditions n'existent plus. La Flandre s'estime assez forte pour être indépendante. Qu'on lui donne donc ce statut. Quant à la Wallonie, sa situation ne permet pas une vie indépendante. Qu'elle rejoigne donc la France, si d'aventure la France veut d'elle, de son déficit abyssal, de sa productivité en berne et de son système de clientélisme politique.
Bruxelles , sous-entité... géographiquement dans l'entité Flandre... Il n'y a plus personne de compétent au CDV ?
A part faire des critiques stériles, que proposent les partis francophones? Rien comme d'habitude. De plus, ils feraient mieux de commencer à réduire le mille-feuille de niveaux de pouvoir : Communauté, Région, Provinces, etc... Côté néerlandophone, tout cela a au moins été un peu optimisé. Côté francophone, c'est le règne de la particratie.