Patrick Declerck: «Je comprends les fans mais je n’adhère pas à la méthode»

Présent dès le début de l’après-midi aux abords du Canonnier samedi pour la réception du Cercle Bruges, le noyau dur des supporters de l’Excel Mouscron n’a guère apprécié le troisième revers d’affilée essuyé par leurs favoris. Des joueurs n’ont pas fui leurs responsabilités et ont échangé avec les personnes présentes, dans un climat hostile. Les joueurs ont dû patienter avant de pouvoir quitter leur parking, qui a été la cible de quelques œufs. « Je peux comprendre qu’il y ait des réactions, mais je ne sais pas si jeter des œufs est la meilleure solution. Je n’adhère pas à la méthode utilisée », commente Patrick Declerck, président de l’Excel Mouscron. « Comme l’a dit Hervé Koffi, l’équipe n’a pas besoin de pression supplémentaire, mais elle doit se sentir soutenue. Les supporters sont divisés. Ce n’est pas facile, mais nous devons continuer à y croire. Nous en avons déjà vu d’autres. Nous n’avons pas mal joué en deuxième mi-temps contre le Cercle Bruges. Le résultat aurait pu être différent si nous avions évolué de la même manière en première période. La défaite fait mal mentalement. Si je compte descendre dans le vestiaire ? Je crois qu’il y a des gens qui ont la responsabilité. Diego Lopez est notre manager sportif et il y a un entraîneur ». Par le passé, c’est Paul Allaerts, le directeur général, qui amorçait le dialogue avec les troupes quand la situation était critique. « Il n’est pas dans la direction sportive cette saison. Et ce n’est pas parce qu’on ne le voit pas qu’il ne travaille pas. Il réalise un tas de trucs que les gens de l’extérieur ne voient pas. Il travaille « comme un maboul », comme on dit à Mouscron ! » Depuis qu’il a pris la succession d’Edward Van Daele à la tête du club en 2016, Patrick Declerck a déjà été confronté à plusieurs crises sportives. « C’est malheureusement le lot du football. J’ai découvert ça dès ma première saison. Vous pouvez basculer de héros à l’homme à abattre en quelques minutes. Il avait fallu un goal de différence. Nous essayons de garder une équipe de D1A à Mouscron, ce qui n’est pas évident du tout. Si nous descendons, il faudra se retourner et reprendre les choses en main. La relégation, ce n’est pas le scénario qui avait été mis sur la table en début de saison. La volonté était de construire quelque chose et de rester en D1A ». La crise sanitaire n’a pour le moment pas impacté les finances de l’Excel. « Nous tenons le coup. Nos recettes liées à la billetterie sont moindres en comparaison avec les autres clubs. Le club n’a pas de dette. Mais quand nous allons à Gand avec un budget de dix millions, soit quatre fois moins que celui de notre adversaire, cela fait aussi une différence. Même si nous donnons notre point de vue, il faut savoir que c’est toujours l’actionnaire qui a raison, c’est lui qui a mis les fonds. Nous avons suggéré des noms au mercato, c’est clair. Christophe Lepoint a déjà prouvé aussi bien au niveau mental que dans son jeu ». Calme et serein, Patrick Declerck veut que son club se serre les coudes dans le sprint final, tout en jetant un regard vers l’avenir. « Je ne veux pas faire dans la nostalgie. À l’époque, Jean-Pierre Detremmerie m’avait demandé de lui succéder, mais je n’avais pas le temps. Ils ouvriraient les yeux comme des boules de billard s’il voyait ce que nous avons fait. C’est en grande partie pour lui que j’ai accepté la présidence de l’Excel, afin de lui rendre hommage. Je me sens totalement à l’aise, je n’ai jamais touché un euro, si ce n’est des frais de représentation. Après, il y a trop de clubs dans la région. J’en avais parlé lors d’un déjeuner avec les dirigeants de Courtrai. Est-ce viable pour la Ville de Mouscron ? Nous devons trouver des gens qui financent le club. Je suis en tout cas toujours très fier de voir n’importe quel joueur évoquer Mouscron. Le Futurosport attire encore, des centaines de jeunes ont dû être refusées ».

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