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Paddock: «Un besoin de faire des choses différentes», explique Didier de Radiguès

Vous connaissiez le motard performant, doublé d’un pilote automobile redoutable. Vous appréciez le consultant de la RTBF sur les Grands Prix moto. Voici l’artiste, le photographe qui se nourrit d’espaces et d’instants figés pour créer des œuvres qui ont la cote. Un monde de nuances, apaisant, après celui dédié à la performance et à la vitesse.

Temps de lecture: 4 min

On savait Didier de Radiguès doté de plusieurs cordes à son arc mais il parvient encore à nous surprendre. Après une très belle carrière à moto, il a empoigné le volant d’une voiture de course avec beaucoup de réussite. Depuis quelques années, on découvre une autre facette du personnage. L’homme qui roulait à 350 km/h s’intéresse à la photographie et réalise des montages qui tiennent de l’art.

« J’ai toujours eu envie de faire des photos », explique Radis. « J’avais huit ans que je me baladais avec un appareil sur le ventre. Un de mes oncles disposait d’un labo pour développer ses clichés. Enfant, j’ai aussi été sensibilité à l’art par différents tableaux accrochés dans la maison familiale. Plus tard, à l’époque des Grands Prix moto, j’ai continué de m’acheter du matériel très performant. Mais pas question d’immortaliser des scènes de courses, des motos qui glissent, des pilotes en pleine bagarre. Par contre, je fixais déjà sur la pellicule des portraits. Les images prises par hélicoptère, notamment de ces villageois qui réalisent des animations incroyables lors du passage du Tour de France, m’ont toujours fasciné. »

New-York, Paris, Singapour...

C’est depuis sa maison aux Bahamas que l’inspiration lui est venue… « Je faisais des photos de la mer à différentes heures. Quand je montrais mes clichés, pas mal de gens me conseillaient de les exposer mais je refusais systématiquement. Je n’avais pas envie qu’on dise que je profitais de ma notoriété pour me lancer dans un nouveau business. »

Aujourd’hui, pourtant, on trouve des traces des œuvres de Didier de Radiguès dans des galeries loin de chez nous. « C’est un galeriste que je ne connaissais pas qui a insisté. Il prétendait que mes réalisations intéresseraient des amateurs un peu partout dans le monde. C’est ainsi que mes photos se sont retrouvées exposées à New-York, Hong-Kong, Singapour, Paris… Avec un succès certain. »

« À peine accrochées et déjà vendues », expliquait le fameux galeriste à de Radiguès. Des œuvres qui se vendent entre 2.600 et 5.000 € selon leur ‘rareté’ puisqu’il s’agit de très petites séries.

« Les grands photographes ne m’ont pas attendu ! Je ne suis pas un photographe-témoin », précise de Radiguès. « Mais avant de prendre une photo, je sais ce que je veux faire. J’ai le sentiment de réaliser des choses inédites, originales. »

Pour y parvenir, l’ancien motard emploie une méthode bien personnelle : il photographie un paysage qui servira de fond à son œuvre : la mer, la plage, la neige font partie de ses éléments préférés. Ensuite, il y ajoute des personnages qui forment un dessin, livrent un message.

Travail de longue haleine

« Il s’agit de personnes réelles que j’ai photographiées dans d’autres circonstances. Dans des endroits publics, lors d’événements populaires, il m’arrive d’employer une perruque, des lunettes pour passer incognito. Avec un téléobjectif, j’immortalise des gens totalement inconnus… ou pas. Sur un MotoGP, j’ai eu l’occasion de photographier Valentino Rossi et Marc Marquez et j’ai déjà utilisé le succès du Salon de l’Auto pour fixer d’illustres inconnus sur la carte-mémoire de mon Nikon. C’est à partir de ce moment que commence un très long travail. J’isole chaque personne de son contexte. Il m’arrive aussi d’ajouter son ombre au sol. Chaque personnage devient un membre du décor qu’il s’agisse d’un dessin, d’un mot, d’une phrase. À quelques mètres de l’œuvre, il est impossible de reconnaître qui que ce soit mais certains, dont Rossi et Marquez, sont repérables quand on approche du tableau. Ce qui est amusant, c’est que des gens me demandent de prendre en photo leurs enfants pour faire partie d’une prochaine œuvre. »

Pour terminer un tableau composé de centaines de personnages photographiés, Didier de Radiguès passe des dizaines et des dizaines d’heures à réaliser le montage. Détail important : il n’y a pas la moindre allusion à ce que fut son premier métier – pilote pour les distraits – à l’exception d’une œuvre intitulée ‘Bike’ où le corps d’une femme représente aussi le châssis d’une moto.

Au fait, il arrive qu’on puisse apprécier l’une ou l’autre exposition de l’artiste chez nous. Comment cela se fait-il ?

« J’ai franchi un cap », sourit de Radiguès. « Maintenant que mon travail artistique est salué en tant que tel, je me fiche pas mal qu’on me reproche de profiter de ma notoriété de pilote puisque ce n’est pas le cas. D’ailleurs, il arrive de temps en temps que des gens m’interpellent et me disent : « Vous êtes Didier de Radigès ? L’artiste ? »

 

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