Le ministre de la Justice veut décriminaliser la prostitution: «Tout le monde gagnera à avoir de la clarté»
La prostitution n’est pas légale en Belgique, mais elle est tolérée. Cette attitude n’est pas seulement hypocrite, elle est aussi dangereuse, estime le ministre.

Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, veut décriminaliser le « travail sexuel », a-t-il indiqué jeudi à la Chambre en réponse à une question de Marianne Verhaert (Open Vld).
La prostitution n’est pas légale en Belgique, mais elle est tolérée. Cette attitude n’est pas seulement hypocrite, elle est aussi dangereuse, estime le ministre. « Parce que nous sommes dans une zone grise, la porte est grande ouverte aux abus, aux maquereaux et à la prostitution forcée », a-t-il ajouté.
M. Van Quickenborne proposera au conseil des ministres de s’engager dans la voie de la décriminalisation. « Tout le monde gagnera à avoir de la clarté. Le travail sexuel est une activité régulière, économique à condition qu’il s’agisse de majeurs qui ont fait ce choix », a-t-il expliqué.
La décriminalisation permettra aux travailleurs du sexe d’exercer leur activité en jouissant d’une protection sociale, en faisant appel à un comptable, etc.
Le ministre libéral veut aussi agir fermement contre les abus. Un plan d’action contre la traite des êtres humains sera bientôt présenté, prévoyant une protection accrue des victimes et une approche plus stricte des auteurs.
« Nous avons la chance de franchir un pas historique pour reconnaître et protéger les travailleurs du sexe, et arrêter les agissements des vautours criminels. Je compte pour cela sur le soutien du parlement », a-t-il conclu.
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Depuis la nuit des temps que ces politicards se prostituent, dodo la saumure c'est de la roupie de sansonnet...
Il est étonnant de lire sous la plume d'un journaliste que "la prostitution n'est pas légale en Belgique". Le fait est que la loi n'en parle pas (ou plutôt n'en parle plus depuis 1948, date de l'abolition des lois qui la réglementaient) et qu'elle n'est donc pas du tout illégale. Du point de vue de la loi, se prostituer, c'est comme boire de l'eau de pluie : la loi ne dit rien à ce propos et c'est donc, par défaut, autorisé. Etonnant donc de lire qu'un ministre voudrait "décriminaliser" ce qui n'est pas un crime. Ce dont il est question ici n'est pas de "décriminaliser" mais de "réglementer", c'est à dire d'en faire une "profession". Et qui dit profession dit surtout que les "maquereaux" (activité qui est quant à elle bel et bien illégale) disparaîtront au profit de "chefs d'entreprises dans le secteur des services sexuels" (les mêmes, mais protégés par les lois voulues par Van Quickenborgne). Une idée de merde, en fait ! On prétend agir "contre les abus" mais on remplace la contrainte violente de la mafia albanaise par la contrainte d'un soi-disant "contrat de travail" que d'aucunes seront bien obligées d'accepter pour manger ou faire manger leurs enfants. Mais puisqu'elles seront "consentantes" et qu'elles auront signé un contrat tout va bien !
En fait, la prostitution en soi n’est en effet ni interdite, ni autorisée, ni réglementée. Par contre, le racolage est, en principe, punissable.
En tout cas, la prostitution démontre que la sexualité hommes-femmes ne s'inscrit pas dans un rapport symétrique. Les lois vont-elles en tenir compte? ou vont-elles nier la réalité?
Développé un peu plus, votre propos reste mystérieusement flou. Voudriez vous dire que de seul la sexualité gay/lesbienne est symétrique. Sous-entendez vous que tous rapport /relation sexuelle est basé sur l'asymétrie et donc la différence, de façon permanente, ou cyclique un peu comme les poses de ces dites relations. Au bien ce n'est pas vraiment de sexualité dont vous parlez, mais bien de relation entre hommes et femmes, qui pour vous alors ne se redirait qu'à son aspect sexuel ou sexué?