Isabelle Jans: «Le Théâtre des Doms est un lieu de confiance»

Avignon Directrice du Théâtre des Doms, depuis 4 ans, Isabelle Jans vient d’y terminer son dernier festival d’Avignon. Arrivée il y a 13 ans dans ce qui allait devenir la vitrine de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le Sud de la France, la jeune femme a travaillé neuf ans aux côtés du premier directeur, Philippe Grombeer, avant de lui succéder. Alors qu’elle a décidé de quitter le sud pour retrouver la Belgique, elle livre son bilan d’Avignon 2015 et, plus largement, de son expérience au Théâtre des Doms. 2015, bonne ou mauvaise année pour les Doms ? Une bonne année parce que la fréquentation a été forte et soutenue sur l’ensemble des spectacles, avec une augmentation nette (mais encore imprécise à cette date) du fameux taux de remplissage de la salle. C’est la première fois que tous les spectacles de la salle des Doms font le plein plusieurs jours d’affilée. Par ailleurs, nous sommes très contents des résultats engrangés par les 3 spectacles programmés « hors les murs ». Cortex, en danse, a reçu un très bon accueil au Théâtre des Hivernales (Centre de Développement Chorégraphique). Désir Fiorini également, dans Tête(s) de Jazz. Et le Poivre Rose, spectacle de cirque à 5 interprètes, que nous avons pu inviter grâce au soutien déterminant du Ministre Rachid Madrane, en charge de la Promotion de Bruxelles, a rencontré largement l’adhésion du public et des professionnels sous le chapiteau de « Midi-Pyrénées fait son cirque ». Nous espérons que ce partenariat sera pérennisé pour mettre en valeur la vitalité du cirque contemporain bruxellois. Comment se situent les Doms par rapport à l’ensemble du Off en 2015 ? Le Théâtre des Doms se confirme comme un lieu de « confiance ». Au fur et à mesure que le Off explose en nombre, des spectateurs et professionnels soucieux de qualité et de créativité se dirigent en priorité vers des lieux dont ils savent que la programmation résulte d’un choix pesé. C’est le cas pour les Doms et d’autres lieux comme La Manufacture, Le Théâtre des Halles, La Caserne des pompiers, Le Girasole, etc. Quel est le spectacle qui a attiré le plus de spectateurs et celui qui a attiré le plus de programmateurs et professionnels ? Sans surprise, Les Misérables dans les deux cas. Parce que le théâtre d’objet rassemble un très large public, que le public fait confiance à l’auteur (NDLR : un débutant nommé… Victor Hugo) et grâce à la relative notoriété de la compagnie, surtout auprès des professionnels. (NDLR : la compagnie Karyatides a déjà à son actif d’excellents Carmen et Madame Bovary) A-t-on déjà des résultats tangibles pour la suite pour l’un ou l’autre de ces spectacles ? Il est trop tôt pour tirer des conclusions, vu que la plupart de programmateurs viennent prospecter à Avignon pour la saison 16-17, la saison prochaine étant bouclée. Mais plusieurs professionnels, sur plusieurs spectacles, ont manifesté des souhaits sérieux de programmation. Ce n’est qu’au printemps 2016 que l’on pourra évaluer valablement les résultats en matière de tournées mais les contacts sont très prometteurs. Les diverses rencontres de midi semblent attirer pas mal de monde. Qui sont les participants ? Que viennent-ils y chercher ? Les nombreuses rencontres organisées dans notre jardin tournent toutes autour du théâtre (lectures, débats, présentations de projets, rencontres d’artistes), de la diffusion ou de l’action culturelle. Les sujets abordés et les personnes invitées sont divers. Chacune attire un public mélangé de festivaliers et de professionnels par le sujet ou par la connaissance des participants. L’apéritif qui suit chaque rencontre permet des prolongements et des rencontres entre participants. GRAND ANGLE, qui vise à mettre en lumière des compagnies dont les spectacles, en raison de leur format, ne peuvent être programmés aux Doms, a connu également une belle progression de fréquentation par rapport à la première édition, dans une formule légèrement différente. Les professionnels qui ont assisté à l’une des quatre séances se sont montrés très intéressés et les artistes sont repartis avec quelques contacts intéressants. A suivre…

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