«Sofagate»: à la recherche d’un modus vivendi au sommet de l’UE
Charles Michel et Ursula von der Leyen se reparlent, pour la première fois après « l’incident protocolaire » du 6 avril à Ankara. Une tentative de déminage d’une relation compliquée est en cours.


Il y a encore et toujours « l’autre dimension » : celle de l’image d’un affront subi par une femme face à « deux sultans », qui a fait le tour du monde. Ce débat-là, sur les inégalités de genre, s’est imposé dans la sphère publique, et il échappe presque à ses protagonistes.
Il y a, aussi, l’évident dysfonctionnement des dirigeants des deux institutions, mis en lumière par « l’incident protocolaire » d’Ankara. Une rivalité malsaine a éclaté au grand jour, entre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et Charles Michel, le président du Conseil européen, l’aréopage des chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats membres. Une guerre de tranchées entre les deux côtés de la rue de la Loi, qu’une opération de déminage va tenter d’apaiser. Détente en vue dans cette guerre froide interinstitutionnelle ?

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir29 Commentaires
non seulement les citoyens européens ne se retrouvent pas dans le dédale compliqué des fonctions et responsabilités de ces messieurs dames mais eux-mêmes ne savent même pas se mettre d'accord. L'organisation de l'europe ressemble parfois a celle de la belgique c'est pour ça qu'on y envoie tous nos "has been"
Le modus vivendi doit surtout consister à recadrer ces deux sinistres apparatchiks qui ont réussi à nous ridiculiser en entreprenant un déplacement qui n'aurait jamais dû avoir lieu chez un gus' en état de faiblesse avancée qui aurait dû, lui, venir ramper chez nous mais a évidemment bien profité d'avoir trouvé plus faible que lui et surtout du très bon paillasson pour s'essuyer les pieds. Et manifestement, dame VDL n'est pas encore contente. Le spectacle déplorable continue.
Il est clair qu'on assiste à un combat de chefs avant tout autre chose. La présidence du Conseil européen est-elle, en terme de niveau de pouvoir, supérieure à la présidence de la Commission ? Qu'en pense le nouveau président américain ? Le Président du Conseil jusqu'à présent était plus un organisateur de réunions de chefs d'Etat, un teneur d'agenda, qu'une personne ayant un certain pouvoir de décision comme c'est le cas du président de la Commission. En tout état de cause, il s'agit de 2 personnages non élus démocratiquement mis là pour exécuter des ordres.
La plus grosse erreur fut d'abord d'envoyer deux représentants pour l'UE, cela ne fait que refléter le bricolage, le brol, l'usine à gaz que sont les institutions européennes. La seconde grosse erreur, c'est d'envoyer deux bisounours dans ce genre de rencontre : même à deux, ils font pâle figure face à des Erdogan, Poutine, Biden ou Xi Jinping qui n'ont qu'à froncer les sourcils pour les épouvanter et les ridiculiser. La dernière grosse erreur, c'est de faire représenter 27 nations par des fonctionnaires non élus démocratiquement : en cas de problème, ils ne sont pas soutenus par la population, bien au contraire.
Le manque de poids politique de Ursula Von der Leyen et de Charles Michel ne vient pas de ce qu'ils seraient "bisounours" ou "gentils" mais bien des institutions. Les présidents Erdogan, Xi, Poutine ou Biden ont de vrai pouvoirs. Les institutions européennes elles, sont tout autres. On pourrait parler des appels de Guy Verhofstadt à une Europe fédérale et se rappeler que chaque appel en ce genre fini en moins de 48 dans les oubliettes des cartes blanches soigneusement classées à prendre la poussière. La France, l'Allemagne et avant cela le Royaume-Uni ne sont certes pas prêtes à cela mais si on le se penche sur les plus petits Etats, on notera que là aussi, au sommet comme à la base, les esprits sont loin d'être murs pour une construction fédérale. Pourtant, l'UE aurait une autre gueule dans les cénacles internationaux, si il n'y avait qu'un seul président de l'UE pourquoi pas élu, si sur de larges pans de la politique, on abandonnait l'unanimité au profit de la majorité (qualifiée ou non), faisant du Conseil un sénat (pondéré) et donnant un vrai pouvoir au Parlement européen. Il y aurait une diplomatie avec un seul représentant UE au Conseil de l'ONU, etc... mais de cela, même les citoyens n'en veulent pas. Dès lors, Von der Leyen et Michel n'ont que les pouvoirs qu'on veut bien leur donner. Ils ne peuvent agir que dans le triple accord du Conseil, de la Commission et du Parlement, autant dire un corset étriqué. C'est cela qui rend les présidents européens ridicules et non le fait qu'ils seraient trop gentils, ce qu'ils ne sont pas plus que leurs homologues, tout juste sont ils plus éduqués que d'autres et ne sont-ils l'un et l'autre que peu adeptes des positions radicales, ce qui n'est certainement pas à mes yeux un défaut, bien au contraire