Finale 2000: «Avec un aveugle sur le banc, cela aurait été pareil»

Emblématique capitaine du Standard à la fin des années ‘90, Didier Ernst a disputé durant sa carrière active trois finales de Coupe de Belgique. Une remportée avec La Louvière après deux perdues avec le Standard, fraîchement sauvé de la faillite par Lucien D’Onofrio et Robert Louis-Dreyfus et en totale reconstruction. Dont celle du 14 mai 2000 lorsqu’après un but rapide de Frédéric Pierre, Genk était monté en puissance pour l’emporter 1 à 4. « On n’avait ni la tête ni les jambes pour le faire », se souvient le médian verviétois. [scald=28030859:sdl_editor_representation] Malgré une cinquième place finale en championnat, le Standard avait en effet connu une saison chahutée avec le remplacement rapide de Tomislav Ivic par son adjoint Zeljko Mijac, puis l’intronisation du duo composé de Jean Thissen et Henri Depireux avant le retour aux affaires d’Ivic juste avant cette finale. Cette instabilité s’était propagée sur le terrain avec une série de 10 succès consécutifs suivie d’une autre de 3 points sur 24 pour terminer le championnat, là où Genk, vice-champion et vainqueur de la Coupe en 1998, champion en 1999, traversait l’une des périodes les plus fastes de sa jeune histoire, même si le fantastique duo formé de Souleymane Oulare et Branko Strupar avait quelques mois plus tôt quitté le navire limbourgeois. Koen Daerden dans le grand bain « Cette finale était particulière pour moi car ce n’était que mon cinquième ou sixième match professionnel », commente Koen Daerden. « Tout avait été très vite. J’avais reçu un coup de fil de l’entraîneur adjoint de l’équipe A (Pierre Denier) le 1er avril qui m’informait que Johan Boskamp, après avoir vu un match des Espoirs à Saint-Nicolas, me voulait dans son groupe. J’ai cru à une blague. J’ai été sélectionné pour aller Lokeren, puis j’ai fait mes débuts à Saint-Trond en Coupe la semaine suivante. Je connaissais une nouvelle expérience chaque semaine, je n’ai pas eu le temps de stresser ou de me poser des questions. Et surtout pas avant la finale. » Lors de laquelle Genk a pu dérouler dès le but égalisateur signé Zoran Ban. « Sur un service en profondeur », se souvient Daniel Kimoni. « C’était la toute première fois de sa vie que Ban était parvenu à prendre un adversaire de vitesse ». « À 1-0, on a perdu pied », raconte de son côté Didier Ernst. « A-t-on marqué trop vite ? Était-on trop euphorique ? Je ne le pense pas. Genk était tout simplement plus fort et plus costaud qu’un Standard qui, en plus, n’était pas en confiance… » Devant 47.000 spectateurs, Zoran Ban, Thordur Gudjonsson, à deux reprises, et Besnik Hasi avaient renversé la vapeur pour inscrire quatre buts à Vedran Runje. « Johan Boskamp, qui était alors notre entraîneur, avait insisté sur le fait que si on prenait un but, le Standard allait reculer, tant Tomislav Ivic prônait un jeu prudent et défensif », confie Daniel Kimoni, qui composait avec Wilfried Delbroek l’axe défensif limbourgeois. « C’est exactement ce qui est arrivé… » Tellement de pression... Emmené par Daniel Van Buyten, Dimas, Liviu Ciobotariu, Laurent Wuillot, Michaël Goossens et Ivica Mornar, le Standard avait pourtant une belle carte à jouer ce jour-là. Mais comme cela avait été le cas de cette finale perdue contre le Lierse (3-1) douze mois plus tôt, rien dans les rangs principautaires n’a fonctionné. « On aurait mis un aveugle avec son chien sur le banc que cela n’aurait strictement rien changé », se souvient Ali Lukunku, monté au jeu à la mi-temps avant de quitter le terrain quelques minutes plus tard, vaincu par une pointe d’élongation. « Lorsque Pierre a ouvert le score, certains se sont dit que ça irait tout seul et qu’on ne pouvait pas perdre cette deuxième finale consécutive, d’autant qu’on venait de mettre une branlée à Genk en championnat (5-1). Les autres se sont ch… dessus, comme face au Lierse un an plus tôt, tant la pression était importante. On avait une équipe solide, mais on n’y était pas tous, sur la pelouse… »

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