Notre comparaison de Genk et du Standard: Klauss – Onuachu, buteurs hors-série

À l’instar d’Igor De Camargo, de Christian Benteke ou de… Marvin Ogunjimi, Cédric Roussel présente la particularité peu commune d’avoir alimenté son compteur-buts pour le compte de Genk (14 buts en 2003-04) puis du Standard (5 buts en 2005-06). Aujourd’hui reconverti en qualité de manager dans une enseigne bien connue d’accessoires sportifs, l’éphémère Diable rouge (2 sélections) porte un jugement avisé sur le duel que se livreront à distance respectable João Klauss et Paul Onuachu. « Et ce d’autant que comme je l’étais à mon époque, ces deux joueurs sont grands, costauds et ne rechignent pas à la tâche pour soulager leurs équipiers et pas seulement marquer des buts », explique-t-il. « Parfois, ça me sidère d’entendre ou de lire que ce ne sont pas de grands techniciens, reproche qui, au passage, est encore attribué à quelqu’un comme Romelu Lukaku. Pour arriver à ce niveau et s’y imposer, il faut du talent et de la technique. À mes yeux, il existe en réalité différents types de techniques. Ces gars-là ne marquent pas autant de buts par hasard : ils sont doués pour conserver un ballon, pour l’arracher en descendant parfois assez bas dans le jeu, pour dévier les ballons de la tête et les mettre au fond. Croyez-moi : toute équipe un tant soit peu ambitieuse se doit d’avoir ce type de profil dans son noyau pour espérer jouer les premiers rôles. En ce qui me concerne, je ne crois pas au schéma d’une équipe qui joue avec un petit attaquant d’1m60 très vif et habile de ses pieds. Je préfère un gars qui ne rechignera pas à effectuer ses tâches défensives. Klauss et Onuachu, dans des registres tout de même légèrement différents, appartiennent à cette caste d’attaquants fort convoités. » Physique et technique Si le premier, Brésilien de nationalité mais davantage allemand par ses qualités physiques et son parcours formatif, n’est arrivé en bord de Meuse qu’à mi-saison, en plein cœur de l’hiver, Onuachu, de son côté, a complètement explosé cette saison au point de justifier aussi bien footballistiquement que sémantiquement son statut de géant de notre championnat. Aujourd’hui, il détonne autant par ses 201 centimètres sous la toise que par les 31 buts qu’il affiche à son compteur personnel. « Si ces deux joueurs excellent chacun dans leur registre, c’est aussi en raison du schéma tactique mis en place par leur coach », poursuit Roussel. « Je serais d’ailleurs curieux de voir Klauss, qui possède clairement l’ADN du Standard, jouer à Genk, une équipe réputée plus joueuse et comptant en ses rangs de meilleurs centreurs. L’inverse serait tout aussi intéressant. Onuachu, qui est un excellent joueur de tête dans une équipe où il manque parfois de taille : pourrait-il changer de registre s’il évoluait à Sclessin ? En attendant, l’un comme l’autre se sacrifient énormément pour leur équipe. Klauss perd sans doute parfois un peu trop d’énergie à chasser le ballon très bas pour soulager son milieu ou sa défense et manque donc de lucidité ou simplement de présence dans le rectangle. Mais si le Standard a bien redressé la tête avec l’arrivée de Mbaye Leye, c’est aussi parce qu’il est arrivé et s’est imposé rapidement et naturellement comme le point d’appui manquant mais nécessaire en zone offensive. Sa complémentarité avec Jackson Muleka fait des étincelles et il a trouvé récemment, en Hugo Siquet, un centreur d’exception qui peut faire augmenter ses statistiques de buteur. » [scald=28038520:sdl_editor_representation] Dans le clan limbourgeois, Paul Onuachu pourrait, sur simple base de ses statistiques, être perçu comme un buteur de sang-froid, aussi égoïste que glacial dès qu’il pénètre dans les rectangles adverses. Or il est davantage que cela. « Même si cela a sans doute servi ma carrière, je suis le premier à regretter que les attaquants soient surtout jugés sur leurs statistiques », explique Cédric Roussel. « Parfois, il m’arrivait d’avoir livré un excellent match sans marquer et de récolter une cote de 5 dans les journaux alors que j’avais parfois un 8 suite à une prestation calamiteuse sauvée par un ou deux buts de raccroc. C’est la réalité du foot moderne et le Nigérian aurait tort de ne pas en profiter. Il possède un profil qui intéresse énormément les recruteurs. Même s’il n’a donné que deux assists, ce n’est pas pour autant qu’il ne pense qu’à lui. Genk souhaite 25 millions pour son attaquant et les obtiendra peut-être. Je ne pense pas qu’il fera de vieux os dans le Limbourg… »

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