WRT, l’élève appliqué de l’endurance

Le paddock de Francorchamps retrouve des couleurs, l’asphalte du plus beau circuit du monde regorge de décibels. Pour la 1ère fois depuis les 24 Heures de Francorchamps qui se sont déroulées les 24 et 25 octobre 2020, il règne une fébrilité certaine au cœur de l’écrin ardennais. Et pour cause : de jeudi à samedi, le célèbre toboggan servira de cadre aux 6 Heures de Spa, cette épreuve qu’on a pour habitude d’appeler la répétition générale avant les 24 Heures du Mans. Sauf que, cette année, le double tour d’horloge dans la Sarthe est reporté aux 21 et 22 août pour cause de pandémie. Pas grave. Ces lundi et mardi, la ferveur était la même sur les 7 kilomètres spadois. Il est vrai que l’endurance, en version protos et GT, renaît de ses cendres. Marquée par le désintérêt des constructeurs ces dernières années (Toyota pouvait se contenter d’apparaître pour triompher), la discipline a revu sa copie en profondeur. Bien sûr, les teams officiels ne sont pas encore nombreux mais il faudra bientôt les deux mains pour compter les candidats à la victoire. Ferrari, après des décennies d’absence, sera bientôt là. Au même titre qu’Audi, Porsche, Peugeot. En plus d’Alpine et Toyota, déjà présents. La redistribution des cartes permet également à des équipes privées d’espérer les faveurs d’un constructeur. Chez WRT, la seule équipe belge engagée dans la manche d’ouverture du championnat du monde d’endurance, on s’applique. Fort d’un sacré palmarès en GT, le team dirigé par Vincent Vosse a franchi le cap en alignant un prototype de la catégorie LMP2 aux Six Heures de Spa. Il ne s’agit d’ailleurs pas de la 1ère course de la formation basée à Baudour. WRT a eu le chic de s’imposer dès sa 1ère participation en ELMS lors des récentes 4 Heures de Barcelone. Et ce week-end ? « Pour l’instant, il est très difficile d’établir une comparaison entre la valeur du plateau de cette manche du mondial et le championnat européen entamé en Catalogne », analyse Vincent Vosse. « Notre équipage n’est pas le même mais celui déployé à Francorchamps (NDLR : Frijns, Habsburg, Milesi) n’a rien à envier aux pilotes qui ont triomphé à Barcelone. Par ailleurs, la course de ce week-end est deux heures plus longue et le règlement nous impose de rouler avec les réglages aérodynamiques du Mans. Ici, nous devons également utiliser un seul type de pneus alors qu’en ELMS, nous avions le choix entre deux types de gommes. Il faut aussi tenir compte de la réglementation sportive, intervenir au bon moment dans la stratégie. C’est un exercice auquel nous sommes rôdés en GT mais avec le proto, nous débarquons dans un nouveau monde. Heureusement, la réussite de cette entreprise est confiée à Thierry Tassin, dont l’expérience et la rigueur sont de précieux atouts. » Le but de cette diversification est clair : WRT aimerait représenter, dès l’an prochain, un grand constructeur automobile sur la scène mondiale. Et comme on connaît les liens qui unissent l’équipe wallonne et les responsables d’Audi, on imagine facilement la suite… « C’est vrai qu’en une décennie, nous avons eu le plaisir d’imposer des Audi un peu partout dans le monde, notamment – et par deux fois – aux 24 Heures de Francorchamps », poursuit Vincent Vosse. « Mais le monde du sport est le reflet de la vie : c’est une perpétuelle remise en question. Si nous voulons mériter la confiance d’Audi, à nous de démontrer que nous sommes performants. » Pas plus tard que ce samedi dans ces 6 Heures où la catégorie LMP2 regorge de teams performants et d’excellents pilotes. Sur sa route, la voiture 31 du team WRT rencontrera notamment le proto de notre compatriote Stoffel Vandoorne, bien épaulé par Tom Blomqvist et, s’il parvient à maîtriser sa fougue, par Seal Gelael. Lundi, ce dernier a vérifié que le Raidillon s’aborde avec respect. Il ne fut d’ailleurs pas le seul à démolir son bolide dans ce virage délicat.

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