Les patrons wallons sentent venir le rebond de l’activité

Deux fois l’an, l’Union wallonne des entreprises (UWE) sonde ses membres, pour évaluer la situation conjoncturelle et, surtout, les perspectives pour les six mois à venir. La dernière enquête, menée entre le 16 et le 21 avril, confirme l’amorce d’une reprise, qui devrait s’amplifier au second semestre. Mais l’organisation patronale met d’emblée en garde contre une lecture trop optimiste : en Wallonie (comme dans les autres Régions du pays), « une épée de Damoclès » est toujours suspendue au-dessus d’une économie « sous perfusion ». [scald=28051554:sdl_editor_representation] La bonne nouvelle, c’est que les entreprises wallonnes sont plus optimistes qu’il y a six mois quant à l’évolution attendue de l’activité économique, des exportations, des investissements et de l’emploi. Certes, tout est relatif, compte tenu du recul enregistré l’an passé – on estime que le PIB wallon en volume a baissé de 5,8 % en 2020. Globalement, le niveau de l’activité devrait donc s’améliorer au cours des six prochains mois. Mais la marée montante ne lèvera pas tous les bateaux. Ainsi, 50 % des entreprises sondées s’attendent à une stabilisation de leur chiffre d’affaires à un niveau relativement bas. Vulnérabilités wallonnes La crise, rappelle l’UWE, a frappé plus durement certains secteurs (notamment l’horeca, la culture, ou encore l’aéronautique et les services aux personnes), mais aussi les plus petites entreprises, qui constituent une part plus importante du tissu économique au sud du pays. La Wallonie était donc plus vulnérable et cela laissera des traces. Ainsi, un cinquième des entreprises qui étaient saines avant la crise avouent aujourd’hui connaître d’importants problèmes de liquidités. Dans un contexte où les capacités de production sont encore sous-utilisées dans l’industrie, la reprise des investissements des entreprises devrait dès lors être très progressive. Sans doute la reprise attendue chez nos partenaires européens (elle-même tirée par le net rebond attendu aux Etats-Unis et en Chine) soutiendra-t-elle les exportations wallonnes. Celles-ci sont toutefois concentrées sur quelques produits et sur un nombre restreint de gros exportateurs. [scald=28051555:sdl_editor_representation] L’emploi a été largement préservé l’an dernier, l’ONSS n’ayant dénombré « que » 5.500 pertes d’emploi nettes en 2020. Ce nombre devrait s’accroître en 2021, alors que la réduction attendue des effectifs dans les secteurs les plus touchés devrait être plus que compensée par une légère hausse dans certains secteurs, comme l’industrie, la construction et les technologies de l’information et de la communication (TIC), explique l’UWE. Voilà pour le scénario optimiste, qui, au niveau macroéconomique, se traduirait par un rebond de 4,2 % du PIB wallon en volume. De sorte que l’économie wallonne renouerait avec son niveau d’activité prépandémique dans le courant de l’an prochain. La clef, c’est la vaccination L’économie cependant reste sous perfusion – en février, selon les dernières données disponibles, 99.000 travailleurs wallons étaient en chômage temporaire. L’UWE n’exclut pas, à ce stade, une nette hausse des faillites et des pertes d’emploi, précisant que les entreprises avouant des difficultés financières emploient quelque 85.000 personnes. Les patrons wallons insistent donc pour que les différentes mesures de soutien ne soient pas supprimées trop tôt. Reste l’épée de Damoclès – comprenez que la reprise pourrait être entravée par la lenteur de la vaccination. Le mal n’est pas wallon – contrairement à ce qu’affirment certains politiciens du nord du pays – mais européen, précise l’UWE. Qui pointe le rythme bien plus rapide de la vaccination aux Etats-Unis, où 54,2 % des plus de 18 ans ont reçu au moins une dose ; et 37,3 % sont totalement vaccinés – contre, respectivement, 26,5 % et 9,7 % au sein de l’Union européenne. [scald=28051553:sdl_editor_representation] La Wallonie (31 % et 9 %) fait certes un peu mieux que la moyenne européenne et jeu égal avec la Flandre. Mais il faut accélérer le tempo : c’est la clef de la reprise, insistent les patrons wallons.

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