Énormes pertes pour les villes hôtes de l’Euro 2020

L’influence négative de la pandémie sur les finances du football, comme celles de tous les autres secteurs d’ailleurs, est évidemment loin d’avoir livré tous ses chiffres. « Pitchinvasion.net », un guide non officiel de l’Euro 2020 à l’attention des supporters, a publié les résultats d’une étude destinée à mesurer l’impact économique du virus sur les recettes des villes hôtes du prochain tournoi continental (11 juin-11 juillet 2021). Itinérante pour la toute première fois, la manifestation se déploiera dans 11 villes, de Bakou à Séville (qui a remplacé au pied levé Bilbao). À un bon mois du coup d’envoi, à Rome avec Turquie-Italie, l’incertitude règne en maître sur le taux de remplissage des stades, une affluence dépendant des mesures et latitudes des autorités locales, de l’évolution et de la gestion de la pandémie aussi. D’autant qu’il n’est pas évident de jauger le degré de motivation des supporters à se déplacer aux 4 coins de l’Europe, et au-delà même, pour suivre les pérégrinations de leur équipe favorite. La seule certitude pour les villes hôtes, c’est que celles-ci devront revoir leurs recettes espérées à la baisse… À l’exception de Budapest (4 matches) : la capitale magyare a pris le pari d’ouvrir pleinement son stade ; pour elle, par conséquent, l’impact serait nul. La recette de 20 millions €, inaltérée, en ferait, selon l’étude, la 3e bénéficiaire du tournoi, avec, à l’autre bout, Amsterdam (4 matches) et ses 3,1 millions € de rentrées. « Remplissage de 25 % » Sur la base du nombre de spectateurs annoncé, variable, encore une fois, d’un pays à l’autre, le rapport a chiffré à 194 millions le manque à gagner cumulé pour les 12 villes. En l’occurrence, celui-ci a comparé les recettes attendues pour juin prochain en fonction des restrictions avec les bénéfices que ces mêmes villes auraient perçus dans des conditions normales. Toutes les dépenses des « Euro-touristes » ont été prises en compte (nuitées, restauration, etc.), à l’exception des frais de transport. Londres (8 matches) devrait afficher le meilleur chiffre d’affaires du tournoi avec 27,3 millions €, en contrepartie, la « City » paiera aussi le plus lourd tribut aux occupations partielles des stades avec un manque à gagner estimé à 65,8 millions €. La deuxième ville la plus touchée serait Dublin, avec une différence de 25,3 millions € suivi de Glasgow, – 19,3 millions €. Précisons que Dublin a finalement dû se retirer – c’est pourquoi, l’Euro voyagera dans 11 villes et plus 12 comme initialement prévu –, mais a bien été considéré par l’étude. Son manque à gagner est évidemment de 100 %. À l’inverse, Saint-Pétersbourg, qui hérite de 3 rencontres supplémentaires (4+3, 7 au total) avec la défection de Dublin (son 4e match a été déplacé à Londres), peut s’attendre à un bonus de 13,3 millions € pour un gain total de 25,7 millions €: 844.000 € de plus que planifié ! « On estime que le tourisme en Europe a perdu un milliard d’euros par mois cette dernière année », a commenté l’équipe de Pitchinvasion, « Cet Euro pourrait lui apporter quand même une bonne bouffée d’oxygène. L’étude démontre que les villes hôtes, malgré les restrictions liées au Covid, pourraient enregistrer un bénéfice cumulé de 117 millions €. Quand l’Euro avait été reporté, l’espoir était de pouvoir l’organiser dans des conditions normales. Un an plus tard, on estime que la plupart des stades rouvriront avec un taux de remplissage de 25 %… »

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