Un parcours spéléo ouvre aux grottes de Han

Il faut bien commencer quelque part. Impossible de se lancer à corps perdu dans l’exercice de la spéléologie sans formation, ni entraînement. Mais, pour se faire une idée de ce que peut être la discipline on peut jeter un œil curieux vers les Grottes de Han. Le domaine va en effet ouvrir, dès mai, son tout nouveau parcours spéléo. Attention, ça tache. [scald=953743:sdl_editor_representation] L’idée peut être résumée en quelques mots. « Un parcours accessible et amusant », c’est Guy Evrard, le conservateur des grottes qui le dit. Et il a raison. Il suffit de quelques pas dans le tout nouveau parcours spéléologique de la grotte pour s’en rendre compte. Bien vite, un premier « Bong ! » bien sonore indique qu’il vaudra mieux baisser la tête pour continuer à avancer. Heureusement, le casque amortit bien le choc. On regarde ses pieds puis on s’engouffre, à la lueur de la lampe frontale. Sans elle, on n’y voit goutte. [scald=953740:sdl_editor_representation] La gadoue Aucun guide n’est là pour indiquer la route. Des catadioptres sont disséminés tout le long du parcours pour éviter de s’égarer. En théorie, quand on se tient à côté de l’un d’eux, on aperçoit le suivant. Mais bien souvent, on en aperçoit deux, ou trois simultanément. On crapahute, on glisse, on s’agrippe, on se concentre, s’accroupit, on rampe… Et bien vite, on est dégueulasse, couvert de boue. Heureusement, le domaine fournit la panoplie complète (casque-bottes-salopette-lampe) du parfait petit spéléologue. La boue, a priori, rien d’anormal. C’est que pendant une bonne partie de l’année, le parcours pensé pour les spéléos en herbe est sous eaux. « En fait, on marche dans le fond de la Lesse », explique Guy Evrard. Du coup, au sol s’accumulent des branches de bois flotté à l’entrée du parcours et des cailloux de toutes sortes tous le long du chemin. Des cailloux mais aussi pas mal de boue, et quelques flaques d’eau. On y retrouve même régulièrement des ossements, eux aussi charriés par l’eau « Pas humains hein, je vous rassure », rigole l’Ardenais. Bref, il y a quelques « déchets », mais aucun aménagement, tout ici est naturel. « Tout ce qui se trouve ici est tel qu’en 1817, lorsque le passage a été emprunté par les découvreurs de la grotte alors qu’ils en sortaient. On a quand même nettoyé les déchets d’origine humaine amenés par la Lesse », explique le conservateur. [scald=953741:sdl_editor_representation] L’eau, justement, il faudra bien que les responsables du domaine composent avec. « En règle générale, aux alentours des vacances de Pâques, l’eau quitte la cave. Mais évidemment, de grosses pluies durant les mois d’été peuvent inonder certaines portions ». L’accès au parcours est alors impossible. Par ailleurs, pour que le parcours se déroule dans des conditions optimales, l’accès est restreint à 30 personnes par heures. Pour ces raisons, les organisateurs recommandent de réserver.« Il est possible de faire le parcours sans réserver mais, c’est prendre le risque qu’il soit fermé en raison de la météo ou que l’affluence soit trop forte ». Accessible à tous sauf… Même si l’attraction est pensée pour être accessible au plus grand nombre, elle reste très fortement déconseillée aux personnes cardiaques ou à celles qui souffrent de claustrophobie. « Les personnes à mobilité réduite ne peuvent pas y accéder. Même si l’optique est de proposer une activité pour les 7 à 77 ans, si on n’a pas la condition physique qui permet de marcher deux heures dans la forêt, il vaut mieux ne pas trop se risquer ». Il reste malgré tout possible d’être un claustrophobe qui s’ignore, dans ce cas, on s’en rend compte rapidement puisque les premiers mètres de marche dans la grotte obligent rapidement à passer dans des accès plutôt étroits et dans le noir le plus complet. « Un des responsables du comité, a directement fait demi-tour alors qu’on voulait lui montrer le parcours. Il s’est de suite rendu compte que ce n’était pas pour lui ». [scald=953742:sdl_editor_representation] Pour ceux qui se découvrent donc subitement une phobie, ou qui avaient surestimé leurs capacités physiques, des « portes de sorties » permettent régulièrement de regagner la surface. Si le chemin pour s’enfoncer plus en profondeur est balisé de catadioptres blancs, le chemin retour est lui en rouge. On ne peut plus clair… Toutefois, il faut bien reconnaître que même pour le plus encrassé des non-sportifs, le parcours est tout ce qui a de plus accessible et qu’a priori, on n’aura besoin des rouges qu’une fois arrivés au terme de la descente. De nombreuses salles, plus spacieuses, permettent même de souffler, reprendre son souffle, et admirer la roche alentour. La remontée n’est pas plus compliquée. Finalement, la lumière, au bout du tunnel après une bonne heure d’une démarche maladroite, jusqu’à la surface. Alors que les enfants, eux ont tout le loisir de se rêver aventuriers d’un roman de Jules Vernes, à patauger dans la boue.

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