La famille de Lamine Bangoura, étouffé lors d’une arrestation, doit payer 35.000 euros

Le député Ecolo Simon Moutquin a interpellé le ministre Van Quickenborne, ce mercredi en commission Justice, sur le dossier Lamine Bangoura, du nom d’un jeune belgo-guinéen décédé le 7 mai 2018 lors de l’expulsion de son logement situé à Roulers. Il y a deux mois, la chambre des mises en accusation de Gand a prononcé un non-lieu en faveur des huit policiers qui l’avaient immobilisé : une fois menotté aux mains et entravé par des colsons aux pieds, une pression avait été maintenue sur son corps, et un des agents avait été chercher des sangles de déménagement pour maintenir ses bras le long du thorax. Il est mort étouffé par pression sur sa cage thoracique, a conclu le légiste.

Simon Moutquin a dit regretter que dans pareilles conditions, on se prive d’un procès public : « uand il y a des charges suffisantes, il y a réquisitoire de renvoi au fond», lui a répondu le ministre Van Quickenborne, démentant le fait qu’il y en aurait plus rarement dans les dossiers impliquant des policiers et ajoutant que l’affaire Bangoura avait ‘choqué et bouleversé de nombreuses personnes’. Le député Ecolo s’est aussi indigné des lourdes indemnités de procédure à charge de la famille de la victime : « Il est normal de vouloir connaître les circonstances de la mort de son enfant, et on réclame désormais 5000 euros à la famille de Lamine, en plus des 30.000 euros de frais de conservation de son corps qui était sous scellés», a-t-il expliqué. Depuis 2014, a répondu le ministre, c’est au juge de décider si tout, une partie ou aucun de ces frais incombe à la victime. Le député Ecolo a annoncé qu’il reviendrait sur cette affaire, qui n’est pas close puisque la famille a annoncé vouloir aller jusqu’à la cour européenne des Droits de l’Homme.