Bruxelles: «Donnons à Neerpede le statut de parc naturel urbain»

L’avenir s’écrit résolument en vert pour les 300 hectares de nature qu’offre le site de Neerpede à l’ouest de la capitale. Tout le monde s’accorde aujourd’hui sur le sujet, la Région bruxelloise en tête, qui vient de dévoiler le projet PON (Plan opérationnel Neerpede, 2025-2030) visant à protéger et à diversifier la biodiversité sur près de 40 hectares tout en mettant l’accent sur l’agroécologie ou encore sur le développement d’infrastructures sportives et récréatives pour les promeneurs (Le Soir du 21 janvier). [scald=28122939:sdl_editor_representation] Reste que, pour le futur, rien n’est définitivement figé dans le chêne. C’est en tout cas l’avis du député bruxellois et conseiller communal anderlechtois, Gaëtan Van Goidsenhoven (MR) dans l’esprit duquel l’idée a germé de déposer une proposition d’ordonnance afin de doter la zone du statut de parc naturel urbain. « Dès 2008, nous avons regretté l’absence de statut particulier pour Neerpede. Plusieurs pistes ont été évoquées, du biotope urbain au Natura 2000 mais rien ne correspondait vraiment car cette zone accueille aussi des activités agricoles et humaines ». Nature, économie, social, une triple vocation certes vertueuse sur le papier mais qui complique aussi la donne. « Nous sommes dans une sorte de no man’s land juridique alors qu’un statut permettrait à la fois d’encadrer les activités mais aussi d’éviter un vide potentiellement préjudiciable au risque de, par maladresse ou désintérêt successifs, de dénaturer complètement le site dans une ville de plus en plus densifiée ». Qui ne demande qu’à s’agrandir, quitte peut-être à grappiller un jour une partie de ce poumon vert. Impensable, pour notre interlocuteur, de risquer de mettre en péril ce patrimoine « né de la mise en agriculture il y a à peu près 1.000 ans et qui a été à la fois façonné par la nature et par l’homme ». Ce qui nécessiterait donc plus que jamais un encadrement spécifique. Le parc naturel urbain, donc. « Grâce auquel les activités humaines pourraient interagir avec un vrai projet de protection de la nature ». Un concept qui s’inspire d’initiatives du même genre lancées ailleurs, en France par exemple, du côté de Strasbourg où une charte pluriannuelle a été mise sur pied par les acteurs locaux afin de mettre collectivement en œuvre « des projets valorisants les richesses naturelles, historiques et culturelles ». Le parc de la Rouge au Canada Plus parlant encore, le parc urbain national de la Rouge, à Toronto (Canada). Celui-ci s’étend sur près de 8.000 hectares ! « Les autorités ont modifié le cadre légal pour préserver une zone dans laquelle elles étaient confrontées au même constat qui est celui de l’absence d’outil législatif. Elles ont donc créé une protection spécifique pour cette zone formée de paysages naturels, culturels et agricoles. Il s’agit d’une approche qui montre que l’on peut légiférer pour apporter une réponse particulière et il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas le faire en Belgique ». A la clé, une solide protection. « Contrairement aux parcs naturels français, il a en effet été octroyé au parc de la Rouge un véritable statut de protection actif, qui comporte une série d’effets juridiques contraignants et adaptés au contexte global du site ». Autre atout, la participation citoyenne qui devrait accompagner la création d’un parc naturel urbain à Neerpede. « Dans une démarche urbaine, la participation est impérative sinon cela ne fonctionne pas et certainement pas sur le long terme ». S’il salue l’arrivée du projet PON, porté par la Région bruxelloise et en partie financé par Beliris, Gaëtan Vangoidsenhoven persiste et signe. « Il s’agit là de bonnes intentions mais nous avons besoin d’une structure, d’une ossature dont la zone a grandement besoin. Je ne dis pas qu’aujourd’hui on peut y faire n’importe quoi mais la pression urbaine ou encore l’agriculture sont des choses qui doivent entrer en dialogue avec la préservation de la biodiversité. Le risque est que l’addition d’initiatives, peut-être peu ou mal encadrées, puisse nuire à l’intégrité de la zone. Il manque aujourd’hui cette ossature qui permette à cette singularité territoriale d’être pérennisée ». [scald=28122940:sdl_editor_representation]

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