Enseignement supérieur: pour les examens, le présentiel n’est pas le même pour tous

Ah le retour des beaux jours… Les verres en terrasse, les barbecues, Roland-Garros. Du moins pour certains. Depuis quelques jours, les étudiants du supérieur sont aux prises avec leur quatrième session d’examens en « mode covid ». Une fois n’est pas coutume, celle-ci se déroule – contrairement aux trois autres – majoritairement en présentiel, avec toutefois d’importantes variations d’un établissement supérieur à l’autre. Prenons l’ULiège. Comme en janvier, elle fait partie des universités proposant le plus d’examens en présentiel. Au total, 70 % des épreuves s’organisent sur le campus. A Saint-Louis Bruxelles et à l’UCLouvain, on tourne plutôt autour des 60 %. « Tous les étudiants n’ont pas l’opportunité de passer les examens à distance dans de bonnes conditions. L’objectif ultime est d’acquérir les connaissances requises », souligne Isabelle Decoster, responsable de la communication à l’UCLouvain. L’UMons a diminué de moitié sa proportion d’examens à distance pour atteindre 43 % d’examens sur place. A l’autre extrémité, l’UNamur fait figure d’exception, avec seulement 20 % d’examens en présentiel. Même approche à l’ULB, qui a donné la priorité aux élèves de première et deuxième années, ainsi qu’aux années diplômantes. Une même circulaire Pourtant, la circulaire du 15 avril signée par la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), est la même pour tout le monde. La règle générale prévoit que des activités d’évaluation peuvent avoir lieu en présentiel à condition de ne pas dépasser le seuil de 20 % de présence simultanée sur site. Et toujours en respectant les mesures sanitaires habituelles et désormais bien connues de tous, à savoir : le port du masque obligatoire, la distance physique de minimum 1,5 mètre entre chaque étudiante, l’aération des locaux et une durée maximale de trois heures par examen. [scald=28125584:sdl_editor_representation] A ces quelques exceptions près, les établissements sont invités à « organiser les activités d’apprentissage en fonction de leurs priorités pédagogiques. » Selon le nombre d’étudiants inscrits et de l’espace disponible, tous les établissements ne sont pas logés à la même enseigne. « Malgré 60 % d’examens en présentiel, Saint-Louis n’accueillera jamais plus de 15 % de la population académique simultanément », insiste Emilie Flament, porte-parole de l’établissement. Dans le chef des étudiants, le manque d’équité fait mouche. « Pour un employeur, un diplôme obtenu avec des examens en distanciel aura-t-il la même valeur qu’un diplôme délivré la même année académique et où les examens se sont tenus en présentiel ? », s’interroge une étudiante. Un autre : « Il n’est pas cohérent de faire passer un examen en présentiel alors que nous avons toujours eu cours en ligne. » Entre distanciel et présentiel, le cœur des étudiants balance. « Le monde étudiant est très partagé sur la question, pointe Chems Mabrouk, la présidente de la Fédération des étudiants francophones (FEF). Les examens en présentiel posent question du fait que les apprentissages se sont faits en distanciel. Comment se fait-il que des enseignants n’aient jamais voulu revenir sur le campus pour dispenser leur cours, mais qu’ils soient d’accord pour les évaluations ? D’un autre côté, il y a des modalités pratiques qui sont intenables à distance. » Et en cas de quarantaine ? Si les chiffres sanitaires semblent au beau fixe, des cas de quarantaine forcée pourraient bel et bien se produire. Comme à chaque session, les étudiants sont inquiets : pourront-ils repasser leur examen plus tard dans la session ou seront-ils directement conduits en seconde session ? Interrogée par le député Rodrigue Demeuse (Ecolo) sur le sujet, la ministre Glatigny a indiqué que « les établissements devaient trouver des solutions pour éviter que les étudiants ne rompent leur quarantaine en faisant usage au besoin de l’article 79 du décret paysage. » Autrement dit, il leur est possible de prolonger la session en cas de force majeure. [scald=28125585:sdl_editor_representation] Du côté des établissements, on préfère se montrer prudent. « Dans la mesure du possible, une solution sera trouvée afin de permettre aux étudiants concernés de passer leurs examens à une date ultérieure ou sous une forme alternative », insiste Noëlle Joris, responsable presse à l’UNamur. Seule l’université Saint-Louis a fait savoir à ses étudiants qu’une solution serait automatiquement proposée en cas de certificat de quarantaine ou en cas d’appel à la vaccination. « L’examen sera réorganisé le jour même à distance ou plus tard dans la session. » Pour les étudiants des autres universités, il faudra croiser les doigts…

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