Eden Hazard: «Kevin De Bruyne, Axel Witsel et moi, nous pouvons changer le cours d’un match»

Dix-neuf mois (et deux jours) plus tard, Eden Hazard est de retour. Vraiment, de retour. Ce lundi, c’est lui, avec le brassard autour du bras, qui mènera ses coéquipiers vers un ultime combat dans ce groupe B, face à la Finlande (21h). Le Brainois n’avait plus été titulaire avec les Diables rouges depuis le 19 novembre 2019 (face à Chypre). Le rendez-vous de Saint-Pétersbourg sonne donc un nouveau départ pour lui, même si l’intéressé le dit lui-même : il ne pourra certainement pas jouer l’entièreté de la rencontre. Eden Hazard, vous serez titulaire face à la Finlande car votre entraîneur désire savoir combien de temps vous êtes capable de jouer. Personnellement, vous sentez-vous prêt à disputer nonante minutes ? Peut-être pas nonante minutes, on verra comme le match se déroule et quelles seront les sensations. Je vais essayer de donner le meilleur le plus longtemps possible. Si c’est 50 minutes, c’est 50. Si c’est 60, c’est 60… Avez-vous encore une petite retenue dans les duels, vous qui provoquez beaucoup balle au pied ? Le truc, c’est que si j’y pense, je ne vais plus au contact. Mon jeu est fait de contacts donc j’essaye de ne pas y penser. Si je n’y arrive pas, alors je ne dois pas jouer. Sur les deux matches que j’ai joués, je n’ai pas eu de soucis. Tout le monde a été rassuré par rapport à ce que vous avez montré depuis le début de cet Euro. Avez-vous douté, de votre côté, concernant cette aisance technique qui fait votre force ? Je n’ai jamais douté de mes qualités. J’ai eu des doutes quand j’ai été blessé, je me demandais si j’allais pouvoir revenir à 100 % un jour. Vous savez, j’ai cassé trois fois ma cheville, elle ne sera peut-être plus jamais la même qu’il y a dix ans, il faudra faire avec. Mais je sais ce que je peux faire sur le terrain si je suis en forme. Vous vous sentez à 100 % ? Non, je ne pense pas. Je suis prêt à débuter mais dans le plan, il a toujours été prévu que je prenne un peu plus de minutes à chaque fois avant les huitièmes de finale. Ce qui est sûr, c’est que la confiance et les jambes reviennent. Je suis plutôt pas mal en ce moment. Avez-vous peur, justement, que vos adversaires sachent désormais que votre cheville est un point de faiblesse ? À moi à être plus intelligent dans mon jeu pour contrer ça ! Vous sentez-vous plus à l’aise dans l’environnement Diables que dans celui du Real Madrid, où il y a beaucoup de pression ? Il a beaucoup de pression à Madrid, mais en Belgique aussi. Moi, quand je joue, je mets ça de côté. Sur le terrain, je ne me suis jamais mis de pression et je ne le ferai pas non plus dans le futur. Mais vous avez plus une âme de leader chez les Diables qu’à Madrid… Un leader, vous le devenez quand vous jouez des bons matches. J’en ai fait beaucoup plus avec la sélection donc c’est normal. Je sais ce qu’il me reste à faire avec le Real Madrid pour le devenir là-bas. Roberto Martinez a déclaré que les Diables ne doivent pas calculer pour finir deuxième de ce groupe. Qu’en pensez-vous ? Vous savez très bien ce que j’en pense : quand on joue un match de foot, on y va pour le gagner et rien d’autre. Sur quels points la Belgique peut-elle encore progresser dans ce tournoi ? On sait qu’on doit encore travailler. On doit avoir plus de confiance dans ce qu’on peut faire. Le tournoi est encore long et il est clair que l’on veut aller le plus loin possible, donc il y a encore du boulot. Quel a été votre sentiment face au Danemark quand vous vous êtes échauffés avec Kevin De Bruyne et Axel Witsel ? Cela n’a pas dû arriver souvent… Je me suis surtout échauffé avec Axel. On s’est dit qu’à 1-1, au moment où on est monté, il fallait vraiment essayer de changer le match. C’est ce qu’on a réussi à faire donc c’est le principal. On sait que vous adorez faire le « show » sur un terrain. Rejouer devant du public à Copenhague, quel sentiment cela vous a-t-il procuré ? On était très heureux même si c’était contre nous. Il y avait quand même quelques fans belges. Ce que je peux dire là-dessus, c’est que nous aurions bien aimé avoir un stade en Belgique pour jouer à domicile à l’Euro. C’est dommage de ne pas l’avoir eu. Jouer face à des supporters, c’est pour cela qu’on fait ce métier. Le fait de revenir, vous, Kevin et Axel, cela change-t-il le statut de la Belgique dans cet Euro ? Contre la Russie, malgré les absents, nous avons gagné 3-0. Les gars qui étaient sur le terrain ont apporté beaucoup. C’est clair que moi, Kevin et Axel, nous avons de l’expérience du haut niveau. On peut changer le cours d’un match. On est meilleurs avec nous trois sur le terrain, mais nous avons d’autres joueurs qui peuvent aussi faire la différence. Un petit mot sur le départ de votre coéquipier au Real Madrid, Sergio Ramos ? J’aurais aimé continuer à jouer avec lui. Je ne sais pas où il va aller. J’ai joué deux belles saisons avec lui, même si malheureusement j’ai souvent été blessé. Je lui souhaite le meilleur. C’est un gars qui peut encore jouer longtemps, qui est pour beaucoup de gens le meilleur défenseur de l’Histoire.

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