Une avancée pour l’accueil de nos enfants

Un équivalent temps plein et demi pour sept enfants. C’est la norme qui prévaudra désormais en Fédération Wallonie-Bruxelles suite au nouveau contrat de gestion de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) qui vient d’être approuvé par le gouvernement. Les milieux d’accueil disposeront ainsi de personnes supplémentaires pour garder les enfants puisque la norme était jusqu’ici d’une personne pour six enfants. C’est ce qui explique en partie la raison de la suspension de la grève du secteur de l’Enfance qui était annoncée pour ce lundi 28 juin. Il reste que tant l’opposition que les associations resteront attentives à ce que les budgets suivent les décisions. « Le nouveau contrat de gestion de l’ONE place tous les enfants, leur bien-être et leur développement au cœur des préoccupations et des mesures prises », se réjouit la ministre de l’Enfance, Bénédicte Linard (Ecolo). Un contrat de gestion de 515.638.000 euros qui sera augmenté de 60 millions d’euros d’ici 2024, soit 10 % de ce qui est actuellement alloué. 2.500 nouvelles places Pour la petite enfance, ce contrat prévoit encore l’augmentation de places d’accueil, en priorité dans les provinces où le taux de couverture est le plus faible. Et ce, pour un minimum de 2.500 nouvelles places d’ici 2025. Pour rappel, le taux de couverture était de 33,8 % à Bruxelles, pour 38 % en Wallonie. Dans le même temps, sera poursuivie la mise en œuvre de la réforme des milieux d’accueil (Milac). Un subside de renforcement visera le financement des postes de direction et d’encadrement psycho-médico-social, et une stratégie d’amélioration de l’accessibilité des milieux d’accueil, notamment au bénéfice des familles en situation de vulnérabilité. Des milieux d’accueil qui devront intégrer un plan de transition écologique dans leur projet et pour lesquels il est aussi prévu de renforcer l’offre d’éveil culturel. Un statut salarié Et le statut d’accueillantes d’enfants ? On sait déjà qu’au 31 décembre 2020, 884 d’entre elles sont passées au statut salarié. Les 1.360 autres y passeront, elles, d’ici 2025. Les services d’accueil spécialisés de la petite enfance (Saspe) seront, eux, renforcés dès ce mois de juillet. Chaque service disposera de deux équivalents temps plein et demi supplémentaires en personnel d’accueil afin d’améliorer prioritairement leur encadrement durant la nuit. Et pour ce qui concerne les services de promotion de la santé à l’école (PSE), les deux millions d’euros alloués en 2020 et 2021 seront pérennisés pour les années suivantes. Les équipes SOS Enfants pourront, elles, répondre à la hausse des signalements de maltraitance infantile constatés ces derniers mois suite à la crise sanitaire. Une enveloppe de 50.000 euros sera dès cette année allouée à chaque équipe. De manière générale, le nouveau contrat de gestion de l’ONE axera sa priorité à la lutte contre la précarité infantile : « Il n’est plus à démontrer les effets positifs pour tous les enfants d’un accueil de qualité durant les premières années de la vie. » Un jour de congé en plus Quant à l’ONE elle-même, le nouveau contrat de gestion prévoit une modernisation des outils et des pratiques au travers de la numérisation du secteur de l’Enfance. Via le plan de relance européen, ce sont plus de 30 millions d’euros qui seront investis en ce sens entre 2021 et 2026, tandis que deux millions d’euros annuels seront affectés au développement du carnet médical de l’enfant. Quant au personnel, l’Unessa, la fédération qui regroupe plus de 1.000 structures actives dans l’accompagnement et les soins, dont les milieux d’accueil, elle se réjouit de constater que « les partenaires sociaux se sont accordés sur l’affectation d’un budget de cinq millions d’euros structurels. La moitié de cette enveloppe sera consacrée à l’octroi d’un jour de congé supplémentaire aux travailleurs du secteur, ainsi qu’un deuxième jour de congé complémentaire aux travailleurs de plus de 45 ans, avec embauche compensatoire le cas échéant. » Vigilance Ce qui fait que le front commun CNE, Setca et CGSLB a décidé de postposer la grève prévue lundi. Mais Yves Hellendorff, le secrétaire national non marchand de la CNE, prévient : « Il n’y aura ni grève ni manifestation, mais la colère du personnel reste réelle, tandis que la méfiance vis-à-vis de ce gouvernement est majeure. » Un mécontentement que comprend la députée Alda Gréoli (CDH). Elle se réjouit bien évidemment des avancées obtenues, qui attendent toujours que le conseil d’administration de l’ONE les valide, « mais il ne faudra pas que ce nouveau contrat de gestion rime avec la déception quant au budget. Je vois l’ajustement budgétaire qui nous est proposé pour cette année et je ne suis en rien rassurée sur les moyens dégagés. »

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