Tour de France: les Belges s’exportent de mieux en mieux

Le touriste belge aime la France, le coureur également. Au départ de Brest, la liste des engagés recense 22 Belges. Un de plus qu’il y a deux ans, autant qu’en 1994, c’est dire si la performance mérite d’être soulignée. Un contingent sans aucun doute lié à la présence de quatre formations évoluant sous licence belge – Lotto-Soudal, Deceuninck-Quick Step, Wanty Groupe Gobert et Alpecin-Fenix – et de nombreuses individualités reprises ici et là. Si l’on transpose cette « performance » quantitative aux attentes sportives sur les trois semaines, il s’agit là de se montrer ambitieux mais réaliste. A défaut de vainqueur en puissance, le chef de file reste incontestablement Wout Van Aert. Epatant l’an dernier dans son rôle de lieutenant de Primoz Roglic, cueillant deux victoires d’étapes au passage, le récent Champion de Belgique bénéficiera d’un rôle plus libre cette fois chez Jumbo-Visma. De quoi élargir le champ de ses ambitions : étapes, maillot jaune, maillot vert... Nombreuses sont les attentes, tout aussi larges sont ses qualités. Dans son sillage, de manière figurée du moins Tim Merlier, un des rares hommes capables de le déborder au sprint. Après une découverte en fanfare au Giro – victoire d’entrée à Novara – le sprinter de Wortegen-Petegem débute ici avec le même objectif, régler la caste des sprinters. A ses côtés, Jasper Philipsen peut lui servir de poisson-pilote ou de remplaçant le cas échéant. Xandro Meurisse et le débutant Jonas Rickaert ont également été repris au sein de l’ambitieux escadron Alpecin-Fenix. Chez Lotto, les intérêts des Caleb Ewan demeurent logiquement la priorité mais les obsessions offensives de Thomas De Gendt sont reconnues et approuvés par les siens. Philippe Gilbert, qui fêtera ses 39 ans durant le Tour, aura lui aussi à coeur d’effacer la déception de l’été dernier, contraint à l’abandon dès le week-end initial. Jasper De Buyst devrait se charger de lancer Ewan dans la dernière ligne droite, Tosh Van der Sande et Brent Van Moer tenteront de se faire un nom. [scald=28211666:sdl_editor_representation] Précieux pour leur expérience ou leur rôle de lieutenant, certains compatriotes emmènent davantage de chances que d’autres sur bases de leurs qualités. Tiesj Benoot chez DSM et Dylan Teuns sous le maillot Bahrain peuvent conclure une échappée dans une étape de montagne, ce dont rêve peut-être un Loïc Vliegen. A 27 ans, le Hervien de l’équipe Wanty transpire l’enthousiasme et l’envie d’en découdre sur la plus grande course du monde. La sagesse et l’expérience de Jan Bakelants lui profiteront assurément. Rêvons un peu au succès d’un Wallon d’une équipe wallonne au Tour ! Dans un contexte où chaque étape s’assimile désormais à une classique, quelques gars savent pointer les étapes à leurs mesures et saisissent toutes les opportunités. Greg Van Avermaet a connu les joies de la victoire et du maillot jaune, il sait que pour sa formation AG2R, le Tour représente le rendez-vous de l’année. Oliver Naesen, plus libre que lorsqu’il protégeait Romain Bardet, aspire lui aussi à connaitre son heure de gloire. Ancien spécialiste du contre-la-montre, Victor Campenaerts a su se réinventer, il a adapté sa façon de courir, mettant à profit un moteur qui n’a d’égal que sa passion du métier. Un succès sous la pluie au Tour d’Italie a démontré le bienfondé de sa reconversion, Qhubeka a donc décidé de l’emmener sur les routes de juillet. Chez Trek, Jasper Stuyven et Edward Theuns ont coché des options similaires, dotés d’une pointe de vitesse suffisante pour régler un petit groupe sur la ligne. Battu de peu par Van Aert pour le titre national, le second se dit surmotivé après avoir longtemps douté de sa sélection. Dans un registre plus ingrat mais ô combien apprécié par Patrick Lefevere chez Deceuninck, Tim Declercq et Dries Devenyns joueront les gardes du corps ou les locomotives en tête de peloton derrière les échappés. Un statut identique à celui de Jelle Wallays chez Cofidis. A 32 ans, il effectuera son baptême du feu, au sein d’une formation française qui plus est.

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