Ethiopie: dans la région dévastée du Tigré, le viol comme arme de guerre
Le « cessez-le-feu unilatéral » décrété lundi soir par le gouvernement éthiopien n’occulte pas la terrible réalité : au Tigré, en proie à une guerre civile, le viol se développe comme arme de guerre. Quelque 22.500 survivantes ont été répertoriées par les Nations unies. Témoignages.

Quand la guerre a commencé, nous devions fuir, vite. Nous avons quitté notre maison. Mais après quelque temps, nous avons entendu que des soldats vivaient chez nous. J’ai voulu rentrer. Ils ont laissé mes enfants à l’extérieur et ils m’ont violée. » Des larmes de rage coulent sur les joues de Liya (*), jeune Ethiopienne originaire du Tigré. Ses sourcils sont froncés. Elle réajuste le voile aux mille couleurs qui encadre son visage, avant de poursuivre : « Ils étaient cinq soldats. L’un d’entre eux m’a frappée et je suis tombée à terre. Les cinq militaires m’ont violée continuellement pendant trois jours. Je n’avais rien à boire, rien à manger. C’était… cruel et difficile, et c’était rude ». Rapidement, elle passe un mouchoir sur ses yeux soulignés au khôl. « Quand ils me violaient, ils disaient : “Si tu veux partir, tu dois changer de nationalité”. Leur objectif est de débarrasser la Terre des Tigréens.

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Les éthiopiens n'ont pas inventé le viol...