Diables rouges: défense, la tentation du changement?

Impérial. Face au Portugal, et surtout face à Cristiano Ronaldo, Thomas Vermaelen a réalisé une prestation « XXL ». Peut-être la meilleure sous la tunique nationale pour le défenseur de 35 ans. De quoi se projeter sur l’Italie avec une idée d’une logique implacable : reconduire le trio axial qui a mis sous l’éteignoir la division offensive portugaise. Ce serait méconnaître Roberto Martinez. Minutieux, le sélectionneur ne fait jamais des choix au hasard et réfléchit à tous les détails qui peuvent influencer un match. Pour permettre à la pièce de tomber du bon côté. Un exercice particulièrement de mise pour la défense belge où certaines interrogations demeurent alors qu’aux autres positions sur le terrain – si tout le monde est « fit » –, les places et les rôles sont définis. En défense, c’est loin d’être la même histoire. Pour preuve, en quatre matchs dans cet Euro, le sélectionneur a aligné d’entrée quatre trios différents. Et si Alderweireld et Vertonghen sont indéboulonnables, le « match » entre Vermaelen et Boyata – Denayer est derrière dans la hiérarchie – est plus ouvert qu’on ne pourrait le penser après la performance du joueur du Vissel Kobe. 1 Toute l’importance du profil du « neuf » Si on excepte le match contre la Finlande – l’objectif était de donner du temps de jeu à certains d’où la titularisation de Vermaelen –, Roberto Martinez a toujours choisi le défenseur central de son trio selon les circonstances et l’historique de son groupe. A Saint-Pétersbourg, c’est Dedryck Boyata qui a été choisi pour donner la réplique à l’imposant Artem Dzyuba. A Copenhague, c’est Jason Denayer qui a été l’heureux élu pour contrebalancer la vitesse et la mobilité des avants danois dont Poulsen. A Séville, c’est Thomas Vermaelen qui a été préféré à ses deux coéquipiers pour museler Cristiano Ronaldo et lui faire vivre un cauchemar dans les duels. Trois salles, trois ambiances. C’est donc dans le style italien et le profil de son numéro neuf, Ciro Immobile, que l’on peut trouver des éléments de réponses. Avec ce qui caractérise en premier lieu les offensifs de la « Squadra Azzura » : le dynamisme et la mobilité. Dans la même approche que le Danemark. Ce qui pourrait encourager Roberto Martinez a donné un coup de jeune à son trio pour suivre la cadence transalpine dans une joute qui s’annonce, de prime à bord, plus rythmée et enjouée que celle à la Cartuja face au Portugal. D’autant plus avec un Immobile qui aime décrocher pour participer au jeu collectif mais également prendre la profondeur et armer une frappe croisée dès que l’occasion se présente à lui. Il faudra donc un défenseur réactif et toujours au plus près de l’attaquant de la Lazio pour contrer ses tentatives. 2 Le physique de Vermaelen reste un point d’interrogation Avec la Finlande et le Portugal, Thomas Vermaelen vient d’enchaîner deux titularisations de rang chez les Diables rouges. Un petit événement puisque la dernière fois, c’était à l’automne 2019. Soit il y a un peu moins de deux ans. Fil rouge durant une bonne partie de sa carrière en club, les blessures ont également émaillé son aventure internationale avec la Belgique. Pas plus tard qu’en mars dernier, Vermaelen n’avait disputé que 45 minutes face au pays de Galles avant de rentrer au Japon alors que la Belgique avait encore deux rencontres à disputer. Quand on sait les difficultés pour lui de voyager depuis le Japon, c’est tout de même très peu s’il était à 100 % de ses capacités. C’est donc une donnée que le staff et Roberto Martinez suivent de très près pour éviter tout pépin musculaire qui mettrait fin à son tournoi. Et si face à la Finlande, il était pratiquement dans un fauteuil, l’Anverois a, comme les autres Diables, beaucoup donné face aux Portugais en général et Cristiano Ronaldo en particulier. Et dans l’optique d’une demi-finale face à Morata ou Seferovic où Vermaelen aurait le profil indiqué pour s’en occuper, le repos pour être tout indiqué. 3 Trois joueurs sous la menace d’une suspension dont Vermaelen Depuis le changement de règlement initié par Michel Platini, les quarts de finale marquent un tournant dans un Euro. Après ces matchs-là, les compteurs de ceux qui n’ont pris qu’une carte jaune retombent à zéro. Pour éviter qu’un joueur soit privé de finale parce qu’il a pris le bristol de trop lors des demi-finales. Mais il existe évidemment le danger d’être averti face à l’Italie et d’être suspendu pour le tour suivant si votre équipe se qualifie. Trois Diables rouges sont dans ce cas de figure et devront sans doute faire attention face à la « Squadra Azzurra » vendredi soir : Thorgan Hazard, Toby Alderweireld et… Thomas Vermaelen. Si cela ne changera rien dans la réflexion de Roberto Martinez d’aligner les deux premiers cités à Munich, il n’en est sans doute pas de même concernant Vermaelen. Cette menace pourrait avoir son importance même si Vermaelen n’est évidemment pas hors course pour être dans le onze de base vendredi soir.

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