Entre répression et pandémie, Cuba au crépuscule du castrisme
C’est à San Antonio de los Baños, une ville située aux portes de La Havane, qu’a débuté la plus grande protestation contre le régime de ces dernières décennies. Alors que, deux semaines après les manifestations, les premiers procès sommaires se sont ouverts, les longues queues qui se forment devant les magasins à moitié vides de la capitale favorisent la propagation du covid.
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Cuidado, hay chivatones », attention aux mouchards, aux informateurs, prévient Juan, les yeux luisants de colère et la voix dure. Le dimanche 11 juillet, il a été l’un des premiers, avec des centaines d’autres personnes, à défier le gouvernement cubain en défilant dans les rues de San Antonio de los Baños et en scandant des slogans comme « Liberté » et « A bas la dictature ». A partir de là, principalement grâce aux médias sociaux, les manifestations se sont étendues à de nombreux autres centres de l’île des Caraïbes, y compris des zones rurales, où le Parti communiste a toujours bénéficié d’un solide soutien. Située à une demi-heure de La Havane, la ville est entourée de champs d’une terre particulièrement fertile, mais majoritairement inexploitée, car, comme l’explique Juan alors qu’il coupe le moteur de son tracteur préhistorique, il n’y a ni semences, ni engrais, ni outils pour la travailler.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Reconnaissons qu'aucun pays n'aura tenu le coup aussi longtemps à un boycott de nos maîtres à penser. Nos amis vont pouvoir enlever les clôtures de Guantanamo. La question sera d'effacer les traces de ce goulag.
"il est possible d’importer librement des aliments, des médicaments et des produits d’hygiène personnelle dans sa valise sans paiement de droits ni limites" : les touristes qui voulaient aider les Cubains en apportant nourriture et médicaments étaient en effet rackettés, devant payer des taxes sur les produits qu'ils voulaient offrir aux victimes de cette dictature. Pour ce qui concerne l'embargo américain - toujours mensongèrement décrit par les autorités comme le blocus américain - il faut rappeler que les USA sont restés, selon les années, le premier ou le deuxième fournisseur de Cuba, de nombreuses exemptions à l'embargo existant, en particulier pour les médicaments et les vivres. Mais payables au comptant...