Les cavaliers belges médaillés de bronze aux JO: «Un travail d’équipe!»

Ils étaient venus à Tokyo avec la ferme intention d’écrire ou de réécrire l’histoire, et ils l’ont fait ! Quarante-cinq ans après les Jeux de Montréal, l’équipe nationale belge de saut d’obstacles a renoué avec le bronze olympique ! Jérôme Guéry (41 ans), Grégory Wathelet (40) et Pieter Devos (35) ont accompagné la Suède et les Etats-Unis sur le podium dressé dans le majestueux Equestrian Park de Tokyo. Derrière ces trois cavaliers belges – qui n’étaient donc par nés quand le quatuor formé par François Mathy, Edgar Henri Cuepper, Stanny Van Paesschen et le regretté Eric Wauters avaient également conquis le bronze à Montréal –, on pouvait apercevoir : Quel Homme de Hus, Nevados S et Claire Z, leurs chevaux étroitement associés bien sûr à ce succès historique pour l’équitation belge. Et encore un peu plus loin, mais dans l’ombre cette fois : Niels Bruynseels (37 ans), l’Anversois qui, d’abord prévu dans le trio de base, avait été écarté au profit de Pieter Devos, suite à un souci de fer rencontré mercredi en marge de l’épreuve individuelle, à l’issue duquel le sélectionneur Peter Weinberg avait préféré aligner Pieter Devos. La France a craqué Toujours dans l’euphorie de cette médaille de bronze – qui, faut-il le dire, leur a également été un peu « offerte » par Pénélope Leprévost qui a craqué dans son parcours alors qu’une médaille « toute faite » semblait s’offrir à la France –, les trois cavaliers belges n’ont pas manqué d’associer Bruynseels à cette médaille de bronze, ainsi que l’équipe qui contribue au succès de ce sport… individuel. « Nous associons bien sûr Niels à ce succès d’équipe auquel il a pris part de façon incroyable en restant motivé et en restant à nos côtés d’un bout à l’autre de cette aventure », soulignait Grégory Wathelet, coupable de deux fautes dans son parcours alors que Pieter Devos n’avait heurté qu’un obstacle, et que Jérôme Guéry avait signé un sans-faute avant lui. « Pour un rien, cette aventure aurait pu basculer du côté de la déception ou d’une médaille encore plus belle, et cela illustre le très haut niveau du saut d’obstacles aujourd’hui. » Grégory Wathelet : « Mieux le bronze que l’argent » « Comme je vous l’avais dit à l’issue de la qualification, j’espérais entrer en piste avec un maximum de pression car je la gère généralement bien, et elle était alors en l’occurrence synonyme de bonne position au classement », expliquait encore Wathelet. « Mais voilà, j’ai commis deux petites fautes, et celles-ci ne nous ont finalement pas empêchés de conquérir cette médaille de bronze historique ! Nous avons certes été sacrés champions d’Europe en 2019, mais une médaille olympique illustre encore mieux tout le travail d’équipe qu’il y a derrière nos prestations, et puis on sent toute la Belgique qui accompagne cette médaille, et ça c’est une très grande satisfaction. De plus, je préfère à la limite le bronze à l’argent, car l’argent laisse toujours planer l’idée qu’on a raté la victoire de peu… » Jérôme Guéry : « Fier de mon cheval » Sans conteste le plus démonstratif de tous, Jérôme Guéry se remémorait d’abord les derniers instants de la compétition… « C’est vrai qu’on avait l’impression d’être monté dans des montagnes russes à la fin », s’exclamait le résident de Sart-Dames-Avelines. « Puis, quand nous avons compris que le bronze nous revenait, on a sauté dans les bras les uns des autres, comme si on avait gagné ! C’est vrai, nous pratiquons un sport individuel, mais en ce qui me concerne, les Jeux olympiques ont toujours été au centre de mes rêves, depuis tout petit. Le cheval est une grande famille, et pendant cette finale, j’avais l’impression que toute la Belgique était avec nous. C’est un sentiment très fort qu’on ne peut ressentir qu’ici ! C’est la plus belle victoire de l’équitation belge, car sans diminuer bien sûr les mérites du quatuor qui nous avait précédé sur ce podium olympique en 1976, je pense quand même que le sport n’était pas le même à l’époque. Aujourd’hui, l’équitation est un sport de très très haut niveau, comme on a pu le voir aujourd’hui. Nous sommes très fiers d’avoir réalisé cette performance qui va booster notre sport. Et je suis aussi très fier de mon cheval qui, si je ne l’avais pas amené à opposer un refus mercredi dans le concours individuel, n’aurait pas commis une seule faute de tout le concours ! » Pieter Devos : « De 5e à médaillé ! » Enfin, Pieter Devos était celui qui manifestait la joie la plus contenue. Il faut dire que le Diestois était lui aussi passé par une série de sentiments contradictoires cette semaine… « Je dirais même ces semaines, quand on pense que je suis passé 5e de cette équipe (ou 2e réserve) et que je me retrouve maintenant sur ce podium ! Ce que nous avons fait aujourd’hui est phénoménal pour un pays qui est tellement dédié aux sports équestres et aux chevaux en général. Sur un plan personnel, je suis heureux de l’état d’esprit dans lequel je suis resté. J’ai d’abord continué à travailler avec Claire Z, jugée en petite forme, alors que j’étais supposé rester au pays. Puis, on m’a demandé de prendre la place de réserviste qui avait dans un premier temps été attribuée à Yves (Vanderhasselt), finalement resté au pays. Puis, je prends la place de Niels, et me voilà médaillé olympique. C’est fou ! » Un moment fou, qui amène une sixième médaille à la Belgique après les trois en or conquises par Nafi Thiams, Nina Derwael et les Red Lions, ainsi que l’argent de Wout van Haert et le bronze de Mathias Casse. Une médaille qui a cependant une valeur plus que symbolique dans le monde équestre, puisque la Belgique y occupe la… 1ère place au classement des nations !

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