Covid Save Ticket: le foot essuie les plâtres d’une première expérience à très grande échelle

Nom de code dans les couloirs de la Pro League : CST, pour Covid Save Ticket. Soit l’accès direct pour un retour au stade dans des conditions plus proches de la réalité. À dater de ce vendredi 13 – date involontairement choisie pour conjurer le mauvais sort ? – les autorités du foot belge mettront en œuvre l’Arrêté Royal du 24 juin dernier pour encadrer la deuxième vague – sans mauvais jeu de mots – du retour des supporters dans les stades. Explications. 1 Trois accès possible dans les stades Chaque supporter de plus de 12 ans devra montrer patte blanche pour pénétrer dans le stade du club dont il arbore les couleurs. Et ce, sans aucune dérogation possible. Pour ce faire, un certificat attestant d’une vaccination complète depuis 2 semaines (version papier ou via l’application https ://covidesafe.be/#what), un test PCR négatif de moins de 48 heures ou un certificat attestant d’une guérison après avoir contracté la maladie il y a moins de 180 jours. Les tests antigéniques ne seront pas considérés comme valables. Chaque spectateur sera donc tenu de présenter l’une de ces trois attestations avec le billet d’entrée ou l’abonnement. Le contrôle sera effectué par des stewards, selon l’autorisation accordée par le Cabinet Fédéral de Santé Publique. « Au départ, nous nous étions heurtés à la législation interdisant ce type de contrôle par un steward, explique Stijn Van Bever, responsable de la cellule Covid à la Pro League. Seuls les agents travaillant pour une société de sécurité agréée par le Ministère de l’Intérieur pouvaient effectuer cette tâche de police. Or, dans les faits, il s’est avéré que cette disposition était tout bonnement impayable, que ce soit pour le milieu du football ou le monde culturel. Imaginez un grand festival ou une journée complète de 9 matchs de championnat en D1A : cette dernière requiert, en prenant compte les diverses capacités des stades, un contrôle par 200 agents de sécurité en fonction pour 5 heures au minimum. Une facturation moyenne à 80 euros de l’heure/personne par une société spécialisée reviendrait à 80.000 euros par journée de championnat, rien que pour les contrôles d’accès. Soit 3,2 millions sur une saison de 40 matchs ! En temps de crise, il fallait se montrer raisonnable et permettre aux stewards des clubs, rémunérés selon la législation sur le défraiement du personnel aidant des clubs, de prendre cette tâche en charge. » 2 Les supporters adverses toujours persona non grata Au contraire de la France, par exemple, où la Ligue 1a autorisé les déplacements de supporters, la Pro League campe sur ses positions. Histoire de ne pas additionner les problèmes liés au contrôle sanitaire et à la sécurité. Une approche prudente largement cautionnée par les forces de l’ordre, comme on nous le confirme en off à la cellule foot du ministère de l’Intérieur. « De la sorte, plus de 90 % des personnes se rendant dans le stade seront satisfaites, ce qui n’est déjà pas mal par les temps qui courent, détaille Stijn Van Bever. Pour la suite, il est prévu que le CA de la Pro League se penche sur le dossier du retour des supporters adverses au début du mois de septembre, lors de la trêve internationale dévolue aux trois prochains matchs des Diables rouges. 3 La vente des tickets à nouveau autorisée mais laissée à l’appréciation des clubs et toujours sous condition du CST Si l’on n’est pas abonné à un club, pourra-t-on acheter un billet pour assister à un ou plusieurs matchs ? L’autorisation de remettre en vente – on-line ou au guichet – des tickets est d’abord du ressort des autorités compétentes, à commencer par les communes dont les bourgmestres ont le pouvoir de prendre des décisions en ce sens ou de maintenir l’interdiction en vigueur. Mais à la veille de l’entrée en vigueur du CST, une tendance se dégage : les grands clubs dont la capacité d’abonnement est évidemment plus proche du taux de remplissage de leur stade, ne vont pas tous forcément rouvrir l’accès à des tickets dans un premier temps. Ce sera le cas au Standard, à Anderlecht, à Genk et à Gand mais pas à Bruges qui affiche pratiquement sold out rien que sur ses formules d’abonnement sur ces deux dernières saisons. À Eupen, au CS Bruges et à Seraing, où l’on n’atteignait même pas la jauge fixée en début de championnat, les frais inhérents à la remise en route de la billetterie seraient trop importants pour en obtenir un bénéfice. Du coup, on se réfugie pudiquement derrière l’argument de la prudence par rapport à un flux plus tendu de supporters. 4 Les VIP et les loges restent sous le coup de la législation Horeca Si les supporters recouvreront un espace de liberté en plein air, qu’est est-il du carré VIP ? Réponse de Stijn Van Bever : « Aucun problème pour les sièges outdoor, mais tout ce qui se trouve à l’intérieur comme les loges ou les salles de réception est soumis à la législation en vigueur dans l’Horeca. C’est-à-dire obligation de consommer assis à une table de 8 personnes maximum, et le port du masque maintenu en cas de déplacement au bar, par exemple. ». 5 Des tribunes pour les non-vaccinés mais pas dans tous les stades Lors de l’avant-dernière séance du Conseil d’administration, la question de l’accès des personnes non-vaccinées ou qui ne le sont pas encore totalement est revenue sur la table. Du côté de Charleroi, on a imaginé une solution destinée à ne pas faire des mécontents. « À partir du moment où la tribune dévolue aux visiteurs allait rester vide en raison de l’interdiction faite aux supporters adverses de se déplacer, autant la rentabiliser en faisant plaisir à ceux qui ne sont pas vaccinés, explique Pierre-Yves Hendrickx, le DG du Sporting carolo. Les règles actuelles avec notamment des bulles de 8 et le port du masque restent d’application dans cette tribune, avec un accès évidemment séparé des trois autres. En raison de la période estivale, je ne pense pas qu’il faille s’attendre à ce que cette réouverture marque un énorme afflux de supporters en plus, quel que soit le type de tribunes utilisées par les gens, mais l’important, grâce au CST, était de pouvoir marquer le coup et de redonner un sentiment de liberté aux supporters vaccinés, notamment au niveau de l’accès aux buvettes. »

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