Un Standard sans âme et sans jeu humilié à l’Union

1 Comment le Standard a-t-il pu tomber aussi bas et vivre une telle débâcle ? Quand le Standard se plante, il ne le fait pas à moitié. Après les cinq buts concédés face à l’Antwerp, en voilà quatre de plus des œuvres de l’Union. À la nuance près que si Michael Frey avait exploité, le 8 août à Sclessin, toutes les possibilités anversoises, Casper Nielsen et ses équipiers auraient pu, samedi soir dans un stade Marien en folie, ajouter quelques buts supplémentaires. C’est dire si la différence de niveau était importante entre une équipe unioniste collective, dynamique et ambitieuse, et une formation liégeoise sans (en)vie, sans âme, sans personnalité et sans jeu. « L’Union a réalisé un super-match, dans lequel nous ne sommes, nous, jamais rentrés », analyse Mbaye Leye. « L’équipe bruxelloise nous a été supérieure dans tous les domaines… » Arnaud Bodart, capitaine en l’absence de Kostas Laifis, était bien plus cash : « On n’était pas là sur le terrain, pas là dans les duels, nulle part… » Face à l’Union, qui a mis dans son match tous les ingrédients qu’il fallait, de la qualité de son jeu collectif à l’intensité, en passant par l’enthousiasme, la vitesse d’exécution et l’appétit, le Standard a été secoué comme un prunier, complètement dépassé par les événements, à l’image de Moussa Sissako et Daouda Peeters, pour ne citer qu’eux. « Je ne vais pas commencer à pointer l’un ou l’autre du joueur du doigt », lance Leye. « C’est un off day collectif… » Qui a fortement déplu à Bodart, auquel certains ont reproché la mauvaise relance sur Siquet, au départ de la phase qui amène le but du 2-0. « Le ballon revenait sans cesse », a-t-il confié au micro d’Eleven. « J’ai essayé de prendre mes c… en main pour trouver des solutions au pied. Peut-être que je devrais dégager les ballons bien loin… » Ambiance. 2 Le plan de jeu mis en place par Mbaye Leye est-il en cause ? À l’Union, Mbaye Leye a revu son dispositif en décidant de densifier son milieu de terrain, de façon à réduire les espaces et ne pas se laisser déborder par l’entrejeu bruxellois. Mais l’option du losange en reconversion offensive, avec Daouda Peeters dans le rôle de sentinelle derrière Cimirot, avec Raskin et Bastien un peu plus déportés sur les flancs, s’est révélée être un fiasco, tant les trois derniers cités ont paru complètement paumés sur le terrain. D’où la question : fallait-il changer un système de jeu qui, au Beerschot et face à Ostende, avait globalement donné satisfaction et avait permis de rapporter un maximum de points ? « Je voulais amener la même chose que contre Ostende, avec la même organisation, le même dynamisme et les mêmes positions », répond Leye lorsqu’on lui demande quelles étaient ses intentions. « Il ne faut pas se poser la moindre question par rapport à cela. C’est simplement un jour où rien n’a marché comme il le fallait. Cette prestation n’était pas digne de ce qu’on a fait depuis le début de saison ». À l’arrivée, à l’image de l’équipe liégeoise, ce plan de jeu, articulé autour de quatre joueurs axiaux, n’a pas tenu la route face à celui élaboré par Felice Mazzù. Ni défensivement, car le Standard n’a jamais été en mesure de juguler la pression bruxelloise, ni offensivement, Klauss et ses équipiers étant incapables de se créer la moindre occasion en 90 minutes. En cause, essentiellement, un jeu qui, tout à l’opposé de celui de l’Union qui a toujours joué vers l’avant, a manqué cruellement de profondeur, dès l’instant où Raskin, Cimirot et Bastien demandent systématiquement le ballon dans les pieds. Preuve que le système n’a pas fonctionné, les trois changements opérés au repos, sans résultat tangible. « Rien n’a fonctionné et tout le monde est fautif », a encore glissé Leye, pour englober tout le monde dans cet échec retentissant et privilégier une unité inexistante sur le terrain. « Les joueurs, le staff… » 3 Quelles conséquences ce fiasco peut-il avoir ? Mbaye Leye a beau défendre son pré carré en affirmant qu’« il ne faut pas tout jeter car les joueurs ont réalisé de bonnes choses depuis le début de saison » et que c’est « un match à vite oublier », la débâcle de samedi ne restera pas nécessairement sans conséquences. « Perdre deux fois de la sorte, contre l’Antwerp et l’Union, c’est la honte », assène Arnaud Bodart. « Ce n’est pas digne du Standard. Il va falloir faire quelque chose, sans quoi cela va encore se reproduire ». C’est à craindre, effectivement, au vu de la façon dont Standard, dès qu’il a été mené au score, a baissé pavillon. En attendant, à l’heure d’aborder une première trêve internationale durant laquelle 13 joueurs quitteront Sclessin pendant une bonne semaine, la pression populaire va, comme toujours dans ces moments-là, s’intensifier autour de Mbaye Leye et de ses joueurs, mais aussi de la direction liégeoise, à quelques heures de la clôture du mercato. « Après un bon début de saison, on va aujourd’hui parler de catastrophe », philosophe Leye, qui sait comment ça fonctionne en bord de Meuse et qu’on y passe vite d’un extrême à l’autre. « La seule chose à faire, c’est se remettre au travail… » Pour préparer le derby du 12 septembre à Seraing qui, avec des moyens financiers bien limités, aura l’occasion en cas de succès de dépasser son voisin au classement.

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