Le pyschologue: «Pas sûr que ces actions vont favoriser la conscience environnementale»

Est-ce que les opérations de nettoyage comme celles qui auront lieu ce week-end en Wallonie participent bel et bien à sensibiliser ? La question est intéressante, mais il est difficile d’y répondre scientifiquement, car je n’ai pas connaissance d’études empiriques l’ayant abordée. Or, d’un point de vue plus théorique, je ne suis pas sûr que l’action ait un quelconque effet sur l’amélioration de la conscience environnementale. Principalement parce que la plupart des gens – qu’ils participent ou non – considéreront le nettoyage des déchets comme un moyen d’aider les personnes qui ont été victimes d’une calamité, donc comme un acte de solidarité avec des personnes se trouvant dans une situation très difficile, plutôt que comme un effort pour investir dans l’amélioration de l’environnement. S’il y a un lien avec l’environnement, ce sera dans la mesure où les inondations peuvent être considérées comme un signe du changement climatique, mais il reste à voir si ce sera la principale motivation pour donner un coup de main au nettoyage. Il est possible, mais peu probable, en outre, que les images des montagnes d’ordures qui doivent être déblayées fassent prendre conscience à certains de la quantité de déchets produits et du peu de durabilité de ce que nous utilisons, mais il ne s’agira que d’un effet très indirect, qui n’aura probablement qu’un impact très limité sur la promotion d’un mode de vie moins axé sur la consommation et plus durable. Pour atteindre ce dernier objectif, nous devrions non seulement continuer à sensibiliser les gens aux effets néfastes du consumérisme, mais aussi leur montrer ce qu’ils peuvent faire eux-mêmes concrètement pour réduire les déchets ainsi que leur faire comprendre que cela ne demande pas de grands efforts. Est-ce que d’autres méthodes pourraient mieux fonctionner pour atteindre cet objectif de sensibilisation ? Il n’existe malheureusement pas de solution miracle ou de meilleure méthode. Il est important de réaliser que, comme tout comportement humain, un comportement pro-environnemental tel que la réduction des déchets est influencé par une série de facteurs, psychologiques et autres, et que, dans l’idéal, il faut cibler simultanément le plus grand nombre possible de ces facteurs. Il ne suffit pas de sensibiliser les gens à la nécessité de réduire les déchets, il faut des mesures qui aident les gens à le faire, moins comme une obligation qu’en tant que comportement intrinsèquement motivé, socialement renforcé et facile à réaliser.

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