Deux étudiants de l’ULB sur cinq connaissent des fins de mois difficiles
Un problème qui touche davantage les étudiants d’origine modeste, puisqu’un jeune issu d’une famille plus pauvre sur deux est en difficulté financière.

Deux étudiants de l’Université libre de Bruxelles sur cinq déclarent connaître des fins de mois difficiles, voire très difficiles, d’après une étude réalisée par l’Observatoire de la vie étudiante de l’ULB et publiée mercredi. Mieux cerner la situation économique des étudiants permet, selon l’université, « de développer les réponses les plus adaptées pour répondre aux besoins » des jeunes précarisés.
L’enquête, menée fin 2020 au plus fort de la crise sanitaire, a récolté quelque 4.300 réponses auprès des étudiants de bachelier, de master et de master de spécialisation. Les conclusions qui ont pu en être tirées ont été rendues publiques mercredi. Deux étudiants sur cinq déclarent connaître des fins de mois difficiles et un étudiant sur deux vit au quotidien une ou plusieurs privations matérielles essentielles (chauffage, matériel pour étudier, etc.). Un problème qui touche davantage les étudiants d’origine modeste, puisqu’un jeune issu d’une famille plus pauvre sur deux est en difficulté financière, contre un ratio de 1 sur 3 pour les étudiants d’origine modeste.
Au-delà du manque de confort de vie qu’implique cette précarité, le problème impacte également la réussite. Selon les données avancées par l’étude, parmi les plus précaires, 79,8 % ratent régulièrement les cours, car ils doivent travailler, contre 47,3 % des plus aisés. Un écart de note de 3,6 points se creuse également entre les moyennes des notes annuelles des étudiants les plus précaires et celles des étudiants les plus aisés.
Dans son communiqué, l’ULB tient à rappeler qu’un panel d’aides sociales, « complémentaires aux dispositifs de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui montrent leurs limites », existe au sein de l’université via son « service social étudiants », et qu’elles seront renforcées dès aujourd’hui. Sont concernés, entre autres, la fourniture d’ordinateurs pour lutter contre la fracture numérique, les aides alimentaires, le montant alloué pour lutter contre la précarité menstruelle, ou encore des compensations à l’emploi étudiant sous forme d’allocation blocus pour permettre aux jeunes de se consacrer à l’étude exclusivement durant les examens. Le fonds Rosa avait également été inauguré en mai dernier pour lutter contre la précarité.
« L’ULB mène depuis toujours une politique forte en matière d’aide sociale afin que les études, sources de perspectives d’avenir, des étudiants les plus fragiles ne soient pas mises en péril. Éclairés par les résultats de l’enquête menée par notre Observatoire de la vie étudiante, nous continuons d’agir et d’illustrer les valeurs fondamentales de solidarité et de soutien à la jeunesse de notre Université », a réagi la rectrice de l’ULB, Annemie Schaus, citée dans le communiqué.
Mais encore faut-il que les étudiants pouvant bénéficier de telles aides en fassent la démarche, puisque d’après l’étude, un étudiant sur cinq n’entame pas les démarches nécessaires, se sentant perdu ou pas assez légitime dans les démarches à effectuer.
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Et combien d’étudiants ont recours aux CPAS ? Parce que, on ne le dit pas, de plus en plus d’étudiants, toutes classes sociales confondues, s’adressent aux CPAS pour subvenir à leurs besoins. Cela ne date pas d’aujourd’hui.