La crise covid a renforcé les inégalités en Wallonie

Pas vraiment de quoi se réjouir ! C’est le constat posé à la lecture de la dernière étude de l’Iweps. L’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique vient de publier son Indice de la situation sociale de la Wallonie (ISS), 8e du nom. Comme à chaque fois, il compare son évolution à celui du PIB régional par habitant. Et le moins que l’on puisse écrire est qu’il n’y a pas lieu de se réjouir. Cet ISS est composé d’une série d’indicateurs (et de leur évolution dans le temps) rassemblés en deux blocs. D’une part, des indicateurs d’état (32) comme l’espérance de vie, le taux de suicide, le pourcentage de malades chroniques, le taux d’adultes disposant au mieux d’un diplôme de l’enseignement primaire, le taux d’emploi, etc. De l’autre, des indicateurs de déséquilibres (10) concernant l’accès à l’emploi des jeunes, les genres, le niveau de formation, l’accès au logement, etc. Bref, un croisement de ce qui mesure le niveau de bien-être et les écarts de qualité de vie au sein d’une société. Tout cela forme un ISS global. [scald=28509296:sdl_editor_representation] Celui-ci a évolué positivement, passant de la base 100 en 2004 à 106,3 en 2019. Toutefois, son évolution a été moins positive que celle du PIB qui, sur la même période, est passé de 100 à 114,1. « Il y a une augmentation des inégalités », résume Isabelle Reginster, une des coauteurs de l’étude. Cette évolution n’est pas linéaire : l’ISS a stagné jusqu’en 2012, notamment en raison de l’impact de la crise financière, avant que la relance économique ne lui profite, en le faisant grimper jusqu’à 112,4 points en 2016. Depuis, il n’a cessé de baisser. Cette évolution s’explique par une augmentation des déséquilibres ou inégalités sociales (entre différents groupes de la société wallonne). Dans l’accès à l’emploi ou au logement, par exemple. Et cela alors que le PIB par habitant progressait. Puis est arrivé le coronavirus. L’impact du confinement A première vue, le covid-19 devrait avoir un effet positif sur le papier : ramener l’ISS global (109,2) au-dessus du PIB régional, celui-ci chutant à 106,9 points en 2020. Mais ce croisement des courbes cache une réalité moins réjouissante. Ainsi les mesures politiques adoptées durant la crise sanitaire ont joué le rôle d’airbag. Par exemple, les rémunérations des salariés ont reculé de 2,6 % dans les trois régions du pays mais, compte tenu des mesures de soutien apportées par les différents niveaux de pouvoir, le revenu réel disponible des ménages a progressé de 1,9 %. Par contre, elles n’ont pas corrigé les déséquilibres à l’œuvre au sein de la société wallonne, qui continuent de s’aggraver. [scald=28509297:sdl_editor_representation] « Et en particulier concernant trois préoccupations majeures que le confinement a contribué à encore détériorer, insiste Isabelle Reginster. La santé mentale, avec les conséquences que cela peut avoir à moyen et long terme ; la situation des 14-30 ans qui ont particulièrement souffert de la crise ; et celle des publics les plus précaires, dont les caractéristiques se sont encore détériorées avec la crise et du confinement : comorbidité, mal logement (avec les conséquences du télétravail et de l’enseignement à distance), fracture numérique dans un monde plus digitalisé… »

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