Abattage sans étourdissement: le gouvernement bruxellois reporte le débat
Le texte proposé par Bernard Clerfayt, similaire au décret wallon, prévoit un délai d’application pour permettre au secteur de la viande de s’adapter.


Le point sur l’abattage sans rituel, dossier plus que délicat pour la majorité bruxelloise, est reporté à la semaine prochaine. Sans grande surprise. Le ministre bruxellois du Bien-être animal, Bernard Clerfayt (Défi), souhaitait présenter lors du conseil des ministres ce jeudi matin son avant-projet d’ordonnance visant à interdire l’abattage d’animaux sans étourdissement, y compris lors des rites religieux.
Fin septembre, à la suite de l’arrêt de la Cour constitutionnelle validant les dispositifs d’interdiction flamand et wallon, il avait annoncé qu’il mettrait le dossier de l’abattage des animaux avec étourdissement préalable sur la table du gouvernement Vervoort avant la fin du mois d’octobre.
Les discussions ont été sereines sur le fond, mais fermes sur la forme, nous dit-on. Concrètement, Défi est en faveur de l’obligation d’un étourdissement préalable et réversible à l’abattage. Les partenaires flamands de la majorité, Open VLD et Groen, soutiennent la proposition, contrairement à certains socialistes et écologistes francophones.
Des raisons électorales et un « opportunisme politique » pour l’association de défense des animaux Gaia, qui a mené par ailleurs une action ce jeudi. Les partenaires francophones seraient plus enclins à faire passer le dossier au parlement bruxellois. Rappelons que le PS et Ecolo (sauf une abstention) ont voté l’interdiction de l’abattage rituel en Wallonie en 2017. Pas si simple.
La prise en compte de l’ensemble des dossiers liés au bien-être animal a été invoquée en conseil des ministres bruxellois (entendez : pas que l’abattage selon des prescriptions religieuses), avec l’objectif d’intégrer ces sujets à la stratégie pour une alimentation durable bruxelloise « Good Food ».
Un sujet sensible
L’abattage selon les règles spécifiques des religions juive ou musulmane, impliquant principalement que les animaux doivent être pleinement conscients lors de la mise à mort, est un dossier sensible pour le gouvernement bruxellois. D’autant plus que le sujet ne figure pas dans l’accord de majorité négocié en 2019.
Selon nos informations, le texte bruxellois serait similaire au décret wallon. Un délai de mise en application est prévu pour permettre aux abattoirs d’Anderlecht de s’adapter. L’abattage sans étourdissement est en effet une pratique courante dans le seul abattoir bruxellois situé à Anderlecht, et orienté principalement vers la consommation halal bruxelloise : en 2020, 65 % des bovins, 80 % des moutons et agneaux, 85 % des veaux et 100 % des petites chèvres ont été abattus sans étourdissement.
Une potentielle interdiction des abattages sans étourdissement pourrait compromettre l’avenir des Abattoirs d’Anderlecht en tant que dernier acteur de la viande ainsi que de tout son tissu économique local, qui concernerait 200 à 300 emplois directs et indirects, selon Paul Thielmans, porte-parole d’Abattoirs S.
Une discussion économique, à laquelle devra aussi répondre Bernard Clerfayt, également ministre de l’Emploi, avec la secrétaire d’Etat à la Transition économique Barbara Trachte (Ecolo).
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir5 Commentaires
Il ne manque plus que les talibans.
Les islamistes socialo escrologiques ne veulent pas perdre de voix !
Hallucinant ! L'abattoir d'Anderlecht doit s'adapter ou fermer.
Encore un chantage à l'emploi contre le bien-être des animaux.
Manque de courage politique.