Blocage d’autoroute: les grévistes de la FGTB condamnés en appel
Dans un arrêt longuement motivé sur les raisons de la culpabilité, la cour a considéré que les prévenus ont bien commis une entrave méchante à la circulation et que le droit de grève, même s’il est fondamental, n’est pas absolu.

La cour d’appel de Liège a confirmé, ce mardi, la décision que le tribunal correctionnel de Liège avait prise à l’encontre de 17 syndicalistes poursuivis pour entrave méchante à la circulation suite à une grève intersectorielle qui s’était déroulée le 19 octobre 2015. Ils sont déclarés coupables d’entrave méchante à la circulation.
Les 3 accusées et 14 accusés, 11 syndicalistes et 6 responsables, dont Thierry Bodson, étaient présents lors du mouvement de grève qui avait débuté à l’entrée du centre commercial de Herstal. Mais non loin, une action de blocage du viaduc de Cheratte, sur l’autoroute E40, dans les deux sens, était menée et les accusés avaient rejoint le mouvement. Des palettes avaient été incendiées, causant des dégâts au bitume, et le blocage avait entraîné 400 kilomètres d’embouteillages. Il n’y avait pas de couloir de secours laissé pour d’éventuelles urgences, et le pont, en travaux, aurait pu voir sa stabilité menacée par la chaleur, avaient exposé la Région Wallonne et la Sofico (Société de financement complémentaire des infrastructures). Les accusés avaient été identifiés via les photos qu’ils avaient partagées sur les réseaux sociaux (notamment sous l’intitulé « l’équipe de choc ») et les images des journaux télévisés.
Les syndicalistes poursuivis disaient avoir simplement rejoint une action qui était déjà en cours ; ce sont d’autres manifestants, non identifiés, qui avaient brûlé des palettes, avaient-ils ajouté. A la défense, Me Mercier et Me Englebert avaient plaidé l’acquittement, exposant que leurs clients avaient seulement exercé leur droit de grève.
Même s’ils ne sont pas à la base du mouvement, le simple fait d’y participer constituait un encouragement à la perpétration de l’infraction, a estimé la cour. Les responsables syndicaux écopent d’un mois de prison avec sursis et d’une amende (350 euros pour l’un, 250 euros pour les autres, à multiplier par les décimes additionnels). Les autres sont condamnés à 15 jours de prison avec sursis et 200 euros d’amende. Thierry Bodson a annoncé que les accusés allaient porter l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir15 Commentaires
Plutôt que d'emm.... les automobilistes avec des radars à Bruxelles pour faire respecter les limitations stupides à 30 km/h de jour comme de nuit, il faudrait alors aussi sanctionner tous les syndicalistes qui refusent le droit au travail de celles et ceux qui ne partagent pas leur point de vue. Interdire l'accès d'un bâtiment, bloquer les routes et donc REFUSER aux VRAIS travailleurs de pouvoir exercer leurs métiers est contraire à la liberté individuelle que ces "gens-là" ignorent. Si vous voulez manifester et vous plaindre, pourquoi ne pas le faire un dimanche alors?
Ah bon? d'accord, alors il faut aussi poursuivre les transporteurs routiers qui TOUTES LES SEMAINES bloquent des milliers de travailleurs, médecins, infirmiers etc... avec des camions en surcharges avec des chauffeurs esclaves crevés morts au volant pour pas cher. Si ça c'est pas une entrave méchante à la circulation??? et récidivistes en plus!
Les encombrement n'ont rien à voir avec les manifestation de la FGTB !!! Ne confondez pas une nichée de pinson et pincé un nichon !!! La FGTB sait beaucoup de bruit, hélas, pour rien !!!!!
Ce jugement va évidemment dans le bon sens, mais les peines sont beaucoup trop légères. D'une façon plus générale, il conviendrait d'ailleurs de rappeler que le droit de grève est tout simplement le droit de cesser le travail, dans des conditions qui sont d'ailleurs réglementées. Mais faire la grève ne donne PAS le droit d'interdire aux non-grévistes de travailler, PAS le droit de bloquer des espaces publics tels que routes et autoroutes, PAS le droit d'utiliser le matériel de son employeur pour manifester et PAS le droit de commettre des déprédations, ni chez son employeur ni dans l'espace public.
@chalet Alain . Tout-à-fait d'accord. On ne peut mieux dire . Le droit de grève est indiscutable mais ne donne pas droit à tout, en fait ne donne DROIT à RIEN, à part celui d'arrêter de travailler ! J'ajouterais que cela doit rester une décision INDIVIDUELLE et non imposée/obligatoire par les syndicats à leur membres ni a fortiori à tout (autre) citoyen. Certains n'ont tjs pas pigé apparemment...