Yaël Neeman: «Ce n’est pas un livre de réponses mais de questions»
Yaël Neeman n’a croisé Pazith qu’une seule fois. Mais elle a consacré dix ans de sa vie à collecter des témoignages sur cette femme brillante dont, aujourd’hui, il ne reste rien. « Elle était une fois » compile les récits qui rendent cette anonyme inoubliable.
Lisez le premier chapitre.

Née Sylvia mais rebaptisée Pazith, elle a grandi en Israël, à une époque où le rêve d’unification passait par l’hébraïsation des enfants. Elle a porté son nouveau prénom comme on enfile un manteau. Il était à elle, sans jamais être elle. Elle s’y blottissait, sans s’y fondre. Sylvia, c’était la nostalgie d’une culture qu’elle n’a jamais connue. Fille de l’exil, hantée par les fantômes d’Auschwitz, elle a fait partie de cette génération schizophrène qui a pansé, en silence, des blessures qui n’étaient pas les siennes. Et pourtant, on retiendra de Pazith un caractère rayonnant, un rire en cascade derrière lequel se cachent encore des sanglots d’enfants. À la fois joie et tristesse, désir de vivre et pulsion de mort, elle était deux facettes d’une même pièce. Paradoxale, elle voulait s’effacer, tout en laissant une trace. Alors, pour lui faire honneur, Yaël Neeman se fait témoin. Elle s’éclipse. On ne connaît de l’autrice que le « je » grâce auquel on approche Pazith.

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