Bientôt un véritable réseau autoroutier cyclable wallon
Des pistes cyclables larges, éclairées, sécurisées, rapides reliant des points d’intérêt au sein de l’agglomération mais aussi des villes wallonnes entre elles, de Charleroi à Binche, de Namur à Gembloux puis Wavre, jusqu’à Bruxelles. D’ici quelques années, le vélo wallon aura son propre maillage « cycloroutier ».
Prendre le vélo aussi facilement qu’on prendrait la voiture. Pour, de Gembloux, se rendre à Namur. Du Brabant wallon, monter sur Bruxelles. De Flémalle, aller dans le centre-ville de Liège. Ou de Gilly, rejoindre le cœur de Charleroi. À coups de pédales. Via des axes rapides et sécurisés, sortes d’autoroutes cyclables, des « corridors », appelés « Ring » à Charleroi, « Nationale » à Gembloux et « voie verte urbaine » à Namur.
D’ici quelques années (deux pour le premier axe rapide vers la capitale, quatre pour le maillage liégeois) il sera possible de réaliser des trajets plus longs en deux-roues. Grâce à des voies express permettant de relier des points d’intérêts séparés d’une vingtaine de kilomètres de manière sécurisée et rapide. « Le vélo est maintenant un mode de déplacement utilitaire, et pas seulement de loisirs », souligne Sandra Guily, attachée de presse du ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry (Ecolo). Grâce aussi à l’assistance électrique qui permet, dans un paysage au dénivelé plus important qu’au nord, de réaliser de longues distances. Grâce encore à la crise sanitaire qui a (re)mis en selle de nombreuses personnes.
De loisirs, le vélo devient utilitaire
Dans les cartons donc, cinq corridors vers la capitale. Dont deux chantiers prioritaires : le premier reliant Louvain-la-Neuve à Bruxelles en longeant la E411 jusqu’à Rosières (Rixensart) et au réseau flamand et le second joignant Ottignies et Watermael-Boitsfort en empruntant la N275 qui passe par Rixensart et La Hulpe. Les trois derniers permettraient de se rendre dans la capitale depuis Tubize, Braine-l’Alleud et Waterloo.
Un réseau cycloroutier qui descendrait encore le long de la dorsale wallonne, avec le projet d’un corridor N4 depuis Wavre et Louvain-la-Neuve jusqu’à Namur en passant par Gembloux. Pour l’heure, ce qui est prévu, c’est un corridor passant par la N904 qui relie Saint-Servais au carrefour Didi en passant par le village de Rhisnes (La Bruyère), pour se poursuivre sur la N4 avec un tracé sécurisé. « Le tronçon entre Namur et Gembloux pourrait se concrétiser à l’horizon 2023 », précisait le ministre Henry dans un tweet au sortir d’une commission en juin dernier. « Avant le tronçon Gembloux-Louvain-La-Neuve qui pourra se réaliser dans un second temps. »
Le principe est acquis. Reste maintenant une étude détaillée à réaliser. « L’idéal serait une bande cyclable bidirectionnelle d’un des deux côtés de la nationale protégée par une vraie glissière de sécurité », commente Gauthier le Bussy (Ecolo), échevin gembloutois de la Mobilité. « Il y a partout des surlargeurs, il devrait y avoir moyen de faire un aménagement sans impacter la circulation. »
Le chemin le plus court et le plus sûr
Un dispositif applicable jusqu’au sud du pays ? Namur, qui aménage actuellement un corridor appelé « voie verte urbaine » reliant le bas de Saint-Servais, la gare de Namur et la gare de Jambes, a également la volonté de relier la commune d’Assesse, via Erpent, en offrant un parcours sécurisé, fait savoir Hélène Muys, au cabinet de l’échevine de la Mobilité Stéphanie Scailquin (cdH). Avec l’interrogation que constitue la N4 qui devient, après l’embranchement vers la E411, une vraie autoroute avec berme centrale. Un itinéraire bis serait une solution, comme entre Charleroi et Gembloux, où les vélos circuleront sur le Ravel, parallèle à la N29, étroite et très fréquentée par les automobilistes. Pas d’aménagement nécessaire donc. Il ne restera à Charleroi qu’à marquer ou aménager le chaînon manquant pour être reliée à Gembloux.
La ville noire ambitionne également de se rapprocher de Binche et Fleurus grâce à des corridors en préparation, annonce Xavier Desgain (Ecolo), échevin carolo de la Mobilité. Et compte même se doter d’un ring de 24 km pour relier les quartiers les uns aux autres, et donc les écoles, administrations, zones commerciales et de loisirs, halls omnisports, sans devoir passer par le centre-ville. Même volonté à Liège, où quinze corridors vélos sont inscrits dans le projet de ville Liège 2025. De Visé, Seraing, Herstal, Tilff, Neupré, Grâce-Hollogne ou Saint-Nicolas. Avec, comme à Charleroi, des axes de trois à quatre mètres de large, voire plus en cas de mixité avec les piétons. « Afin d’augmenter l’utilisation du vélo, il faut lui donner les moyens de s’imposer comme une évidence dans les déplacements quotidiens », souligne la porte-parole de la ville Joëlle Saive.
Près de 90 millions d’euros
Les communes investissent des dizaines de millions d’euros sur la législature pour aménager des axes express, continus et sécurisés. « Rouler plus loin en sécurité est la raison principale » de ces corridors, poursuit Joëlle Saive. « L’usage trop limité du vélo en Wallonie est clairement lié à l’insécurité routière, les cyclistes sont encore trop souvent “noyés” dans le trafic. L’expérience des villes qui dépassent 10 % de part modale du vélo montre qu’il est crucial de sécuriser les axes cyclables empruntant des voiries trop encombrées, pour franchir un seuil d’acceptabilité des usagers. »
Et la Région wallonne fournit pour ces autoroutes cyclables un budget de 13,74 millions d’euros via l’Europe (RRF – Facilité pour la reprise et la résilience), 25 millions d’euros via le plan de relance wallon et 50 millions d’euros du Plan Infrastructures et Mobilité pour Tous. Avec l’intention d’investir 20 euros par an et par habitant dans la politique cyclable. « Le but n’est pas de saupoudrer mais de créer un ensemble cohérent », précise Sandra Guily. « Il y a un retard évident par rapport à la Flandre. On n’a jamais mis autant dans la politique vélo en Wallonie, mais cela demande du temps de mise en œuvre. » Pour construire un véritable réseau autoroutier cyclable wallon. De Charleroi à Liège. De Namur et au-delà jusqu’à Bruxelles.
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Posté par demoustiez christian, mardi 23 novembre 2021, 18:28
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Posté par Legarou Marcel, jeudi 4 novembre 2021, 16:14
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Posté par massacry olivier, jeudi 4 novembre 2021, 17:09
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Posté par massacry olivier, mardi 2 novembre 2021, 15:31
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Posté par Stassart Guy, mardi 2 novembre 2021, 13:55
Plus de commentairesje ne savais pas que la Wallonie se situait entre Charleroi ( ok , Binche) et Liège ... apparemment entre Charleroi et Tournai, on ne fait de vélo ni à La Louvière, ni à Soignies, ni à Mons ....
On a déjà dépensé des milliards pour supprimer des voies ferroviaires et les remplacer par des ravels et maintenat on remet ça Tout ça pour quelques vélos bien entendu équipés de batteries et fonctionnant donc à l’électricité vert pomme Enfin, coût des autoroutes mis à part c’est mieux que les suv hybrides qu’on vend pour durables et ecolos
Non les ravels non pas couté des millards. https://www.gracq.org/actualites-du-velo/cout-infrastructure-cyclable, https://nordeclair.sudinfo.be/599038/article/2020-07-09/pres-de-8-millions-deuros-pour-les-ravel-de-wallonie-picarde?fbclid=IwAR0hJTT79fKOPO570xAN32O672Q8JbRCkkNdcXRTSaTdNg9-eoBgyzaAc1w.
« Il y a un retard évident par rapport à la Flandre.> CQFD. Il a plus de 10 ans que toute la Flandre possède une cartographie complète des chemins vélos organisés selon les < noeuds routiers>, à quand la même chose en Wallonie? Un tel projet demande beaucoup moins d'investissement, si ce n'est celui de dépasser la logique des fiefs locaux !
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