Alexander De Croo: «Le changement climatique est arrivé pour se venger»
Présent à l’ouverture du sommet mondial sur le climat à Glasgow, le Premier ministre a cherché à montrer que la Belgique prend bien sa part dans la lutte contre le changement climatique.




C’est à 15 heures locales que le Premier ministre belge, Alexander De Croo (VLD) a pris la parole devant l’assemblée de la COP26, le sommet climat qui se tient à Glasgow jusqu’au 12 novembre. « Le changement climatique est arrivé. Et il est arrivé pour se venger. Il frappe à la maison. Egalement en Europe. » Le Premier ministre a rappelé les 41 morts causées en Belgique par les inondations de la mi-juillet. Selon lui, il s’agit des « premiers citoyens belges victimes du changement climatique ». On peut cependant considérer que la surmortalité constatée lors de canicules et vagues de chaleur – près de 1.300 personnes en 2003, selon l’Institut de santé publique – est partiellement liée au changement climatique.
D’autres pays et d’autres continents « avaient déjà payé un prix élevé, a poursuivi De Croo. Mais pour nous c’était lointain. Vu à la télé. Ce n’est plus le cas désormais. » Comme beaucoup d’autres chefs de gouvernement avant lui, De Croo a donc appelé à de l’action. Davantage d’action. « Et cela doit arriver ici à Glasgow », a-t-il insisté. « Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de ne pas agir. D’attendre que la prochaine inondation, la prochaine canicule, ou le prochain feu de forêt tue et détruise. »
La Belgique et l’Union européenne agissent, annonce De Croo. Comme on s’y attendait, le Premier ministre est resté discret sur les bulletins pour le moins mitigés que les instances européennes ont accordés à notre pays. Il a préféré rappeler la décision de son gouvernement de tripler la capacité de production en éolien offshore à la fin de la décennie. De construire une île énergétique en mer du Nord qui permettra de connecter la Belgique avec les autres pays producteurs d’énergie renouvelable de la région. Il a souligné l’ambition belge de devenir « un des plus importants hubs de fourniture d’hydrogène “propre” ».
La Belgique, a-t-il poursuivi, « augmente sa contribution à la finance climatique internationale de 60 % ». Il n’a cependant pas précisé qu’il ne s’agit que de la contribution fédérale. Selon le dernier accord de coopération échu en 2020, elle représente 50 % de la contribution belge. De Croo a enfin confirmé que la Belgique consacrerait 200 millions en cinq ans à diverses actions de lutte contre la déforestation.
L’annonce de De Croo « témoigne d’une volonté de soutenir les pays les plus vulnérables », se réjouit Rebecca Thissen, chargée de recherche au CNCD-11.11.11. « Mais la question à laquelle personne ne veut répondre reste la même : quand la Belgique (fédéral et Régions) va-t-elle adopter un engagement national de financement climat, prévisible et additionnel au budget de la coopération développement ? Le temps des effets d’annonces est dépassé, nous avons besoin d’un accord clair, chiffré et prévisible pour les années à venir. Respecter ses engagements internationaux, n’est pas un enjeu subsidiaire. C’est une question de justice et de responsabilité. »
Le Premier libéral flamand a en tout cas voulu faire souffler un vent d’optimisme dans son discours. « A l’heure où nous parlons, de nombreux esprits brillants travaillent sur des solutions climatiques : dans nos universités de classe mondiale, dans nos entreprises tournées vers l’avenir. Des jeunes travaillant dans le garage de leurs parents trouveront des solutions climatiques que nous ignorons encore. Nous devons aider les personnes et les entreprises à faire cette transition. » Celle-ci, a-t-il conclu, doit être inclusive et embarquer tout le monde. « La transition climatique n’est pas seulement pour les personnes riches dans les pays riches, sinon nous échouerons. »
Pour la Coalition climat qui se réjouit de cette attention pour les aspects sociaux de la transition, « l’innovation technologique, mise en évidence par le Premier ministre, est une partie de la solution, mais c’est loin d’être la seule. Penser que nous résoudrons la crise climatique uniquement via l’innovation est un leurre dangereux. La Belgique doit réduire ces émissions et faire sa part dans l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris. Il est urgent de prendre des mesures concrètes et fortes, et cela implique des changements fondamentaux dans nos comportements collectifs et dans la structure de notre économie ».
Pour De Croo, « nous avons eu beaucoup de temps pour les longs discours et les nobles ambitions. Maintenant, c’est tout le monde sur le pont. Il s’agit de faire le travail pour lequel nous avons été élus ou nommés : protéger nos populations, s’assurer que nos sociétés prospèrent, reconnecter nos économies avec une croissance durable. »
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir24 Commentaires
Dire qu’on va devoir supporter ce cirque jusqu’à la nausée
Si c'est pour dire de telles conneries mieux vaut l'encourager à garder son temps de paroles pour discuter avec sa star du porno ....
Se venger de qui, Alexandre ? Ne fais-tu pas partie de ces catégories qui s'obstinent à conduire l'exploitation de l'Homme et de la planète au profit de quelques-uns ? Quelle indécence alors que de venir nous faire la leçon...
La Belgique aurait connu ses premières « victimes climatiques » lors des inondations de la mi-juillet, selon Alexander De Croo. Raccourci saisissant entre un phénomène météorologique exceptionnel, aggravé par l’urbanisation effrénée et l’incompétence des institutions, et le « changement climatique » ! Mais soit, avec la COP tout devient permis, même la surenchère propagandiste chic et choc, au risque que tout devienne toc ! Les victimes de ces inondations méritent mieux en termes de compassion.
Bravo !