COP26: avant le rush final des négociations, aucun des sujets sensibles n’est tranché
Le 26e sommet mondial sur le climat jouera les prolongations. Et si le souci de limiter les émissions est revenu au-devant de la scène, la question de l’adaptation aux dérèglements climatiques qui frappent le plus durement les pays les plus pauvres est aussi cruciale.


Le sommet mondial sur le climat qui se déroule à Glasgow, la COP26, devrait plier bagages vendredi à 18 h locales. Mais sages ont été ceux qui, instruits de l’expérience, ont anticipé des prolongations : de l’aveu même de l’ancienne secrétaire exécutive de la convention de l’ONU sur les changements climatiques, Christiana Figueres, les débats devraient se poursuivre jusqu’à samedi (au moins). Les sujets soumis aux négociateurs ces quinze derniers jours ne sont pas des plus faciles. Les premiers brouillons de ce que les experts appellent la « décision chapeau » – celle qui englobe les autres, souvent plus techniques – ont commencé à circuler. Et comme on s’y attendait, ne contentent ni les uns ni les autres. Saura-t-on trouver les termes confirmant que l’objectif de maintenir la hausse de la température à 1,5ºC est « toujours vivant » ? A la faveur du retour des Etats-Unis sur la scène climatique, de la pression des Européens et de l’activisme de la présidence britannique qui veut faire de son sommet un succès, le souci de limiter les émissions est revenu au-devant de la scène.
Mais si on se soucie beaucoup de la réduction des émissions – l’atténuation, en jargon –, quelle place donner à l’adaptation aux dérèglements climatiques qui frappent le plus durement les pays les plus pauvres ? Comment les aider, financièrement et techniquement ? « Les questions d’adaptation sont reléguées au second plan », constate Tanguy Gahouma, le négociateur principal du groupe africain. Or, l’esprit de l’accord de Paris prévoit un équilibre entre l’atténuation, l’adaptation et les moyens de mise en œuvre. « On fera certainement plus sur l’adaptation », s’est emporté le commissaire européen Frans Timmermans énervé que des voix mettent en cause le « leadership » européen. « Mais aucune mesure d’adaptation ne suffira, ni aucune technologie, si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions ! »
Un rapprochement sino-américain
Au-delà du constat que les pays développés n’ont pas tenu leur engagement d’accorder 100 milliards de dollars par an aux pays en développement en 2020, comment anticiper et qualifier l’effort supplémentaire qui devra être fait à partir de 2025 ? Et comment éviter que l’aide des pays riches ne soit principalement accordée sous forme de prêts venant aggraver la dette des pays les plus pauvres ? La question reste ouverte.
Comment le texte final dira-t-il que le charbon appartient au passé et que le monde s’engage à en sortir ? La COP26, disent les optimistes, signera la fin du charbon ; d’autres, plus réalistes, estiment que c’est celle qui montrera le chemin vers la sortie. Y aura-t-il un engagement ou un appel à la fin des subventions aux énergies fossiles ? Celles-ci s’élèvent à 11 millions de dollars par minute, a calculé le Fonds monétaire international (13 millions d’euros par an en Belgique). Pas étonnant que la principale délégation à la COP26 soit celle des lobbyistes pétroliers et gaziers – 500 personnes, ont calculé les organisations environnementales. Pas étonnant non plus de voir l’Arabie Saoudite et les pays pétroliers s’activer à torpiller l’idée.
La surprise est venue mercredi soir d’un communiqué commun sino-américain. Sur le fond, pas de surprises majeures, même si les observateurs pointent une promesse chinoise de réduire les émissions de méthane et l’engagement de faire figurer dans le XVe plan quinquennal une réduction de l’utilisation du charbon. Au-delà des détails, les experts relèvent que les deux pays ont réactivé le duo de négociateurs – Xie Zhenhua et John Kerry – qui a largement contribué à l’avènement de l’accord de Paris.
« Malgré les tensions sur d’autres dossiers, leur accord montre que le climat va rester un espace de coopération, au-delà des autres problèmes », se réjouit un expert. « Tout ce que nous faisons ici ne peut fonctionner si les deux grands acteurs s’entendent », estime Gahouma. « Comment faire pour réduire les émissions si les deux pays qui représentent 50 % des émissions mondiales ne s’entendent pas sur marche à suivre ? »
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir8 Commentaires
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Posté par Raurif Michel, samedi 13 novembre 2021, 13:59
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Posté par Drumberg Benoit, samedi 13 novembre 2021, 7:48
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Posté par L. D., vendredi 12 novembre 2021, 22:52
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Posté par lambert viviane, vendredi 12 novembre 2021, 13:18
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Posté par lambert viviane, vendredi 12 novembre 2021, 13:18
Plus de commentairesCe cirque, comme l'écrivent plusieurs lecteurs cela à juste titre, doit continuer, sinon que va faire Greta si on lui retire son jouet ?
Ce n'est pas un scoop ! On le savait depuis le départ que cette COP26 était une comédie pour faire croire au monde que ses soi-disant dirigeants s intéressent au climat . Ils n'arrivent à s'entendre que quand c'est pour se remplir les poches sur le dos de la planète !
Allez ce cirque irrationnel va enfin se terminer.
Fin du woodstock du climat. La petite Greta est déjà en vacances depuis 8 jours .
Fin du woodstock du climat. La petite Greta est déjà en vacances depuis 8 jours .