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Enseignement supérieur: la réforme du Décret Paysage entrera en vigueur en 2022, voici ce qui change pour les étudiants

La réforme doit permettre de lutter contre l’allongement des études.

Temps de lecture: 5 min

Elaborée par Valérie Glatigny, la ministre de l’Enseignement supérieur, la réforme du Décret Paysage devrait permettre de lutter contre l’allongement des études sans hausse des diplomations constaté dans le système actuel. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur dès la rentrée 2022.

Pour la ministre Valérie Glatigny, « les nouvelles règles permettront de remettre de la clarté dans le parcours des étudiants francophones et de mieux les accompagner vers la réussite ».

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« Des changements étaient nécessaires pour inciter les étudiants à réussir les premiers crédits de leur parcours et à décrocher leur diplôme de Bachelier. Nous voulons aider tous les étudiants à franchir la marche entre l’enseignement obligatoire et l’enseignement supérieur, et s’inscrire dans une trajectoire de réussite », a souligné Valérie Glatigny.

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Le décret paysage comporte trois grands axes.

1.

Permettre aux étudiants d’acquérir, dès le début de leurs parcours, des bases pédagogiques solides, d’identifier aussi tôt que possible d’éventuelles difficultés et d’y remédier.

La priorité pour les étudiants sera d’acquérir les 60 crédits de bac 1. Voici les différents cas de figure dans lesquels les étudiants pourraient se trouver à l’issue de leur première année d’études :

– 60 crédits réussis : l’étudiant réussit son bloc 1 et passe en poursuite d’étude.

– De 45 à 59 crédits réussis : l’étudiant pourra anticiper des crédits de la poursuite d’études mais il reste inscrit en bloc 1. Il devra inscrire à son programme annuel les crédits non acquis du bloc 1, et pourra y ajouter des crédits de la poursuite d’études pour lesquels il a les prérequis, pour atteindre un programme de maximum 60 crédits au total. Si un étudiant a réussi entre 55 et 59 crédits, il pourra, sur accord du jury, constituer un programme de maximum 65 crédits.

– De 30 à 44 crédits réussis : l’étudiant reste inscrit en bloc 1. Il devra inscrire à son programme annuel les crédits non acquis du bloc 1. Sur accord du jury, il pourra y ajouter des crédits de la poursuite d’études pour lesquels il a les prérequis, sans que son programme ne dépasse 60 crédits.

– Moins de 30 crédits réussis : l’étudiant devra inscrire à son programme annuel les crédits non acquis du bloc 1. Il devra compléter son programme par des activités de remédiations.

– L’étudiant devra réussir au moins une unité d’enseignement pour pouvoir se réinscrire dans le même cursus.

Par ailleurs, le passage de bachelier en master sera aussi mieux balisé, pour éviter de reporter des difficultés dans la suite du parcours académique. Ainsi, les étudiants à qui il restera maximum 15 crédits de bachelier à acquérir pourront anticiper des crédits de master pour lesquels ils disposent des prérequis, mais ils seront toujours bien inscrits en bachelier, et leur programme ne pourra pas excéder un total de 60 crédits. En effet, il est plus difficile de valider des crédits de bachelier des années après avoir suivi les cours ou tenté de réussir l’examen. L’objectif est d’encourager les étudiants à décrocher en priorité leur diplôme de bachelier avant d’entamer des crédits de master.

2.

Rendre les conditions de finançabilité (droit de se réinscrire dans un établissement) plus lisibles. L’étudiant disposera de 5 années pour obtenir son diplôme de bachelier (6 s’il se réoriente).

Des balises intermédiaires seront instaurées dans son parcours :

– 2 années maximum pour réussir les 60 crédits du bloc 1.

Deux exceptions sont prévues. Le jury pourra décider de permettre à un étudiant de s’inscrire une troisième fois dans la même filière s’il réussit 60 crédits et au moins 50 crédits du bloc 1 au terme de ces deux années. Mais les crédits de bloc 1 restants devront impérativement être réussis au terme de sa troisième inscription. Par ailleurs, le jury pourra décider de permettre à un étudiant qui aurait réussi moins de 30 crédits lors de sa première inscription mais au moins 50 crédits au terme de sa deuxième inscription de s’inscrire une troisième fois dans la même filière. Les crédits de Bloc 1 restants devront impérativement être réussis au terme de sa troisième inscription.

– 4 années maximum pour atteindre 120 crédits.

Un élément de souplesse est introduit pour les étudiants qui se seraient réorientés : ils bénéficieront, au cours du cycle, d’une année supplémentaire, ce qui portera leur total d’années pour réussir un bachelier à 6 ans. Un étudiant qui se serait réorienté après deux années passées en BAC1 pourra, s’il réussit au moins 50 crédits au terme de sa 3ème inscription, rester finançable. Il devra impérativement réussir les 10 crédits de bloc 1 restant lors de l’inscription suivante – suivant la logique de l’acquisition prioritaire des 60 premiers crédits. L’objectif est d’encourager un étudiant qui aurait fait un mauvais choix de départ à poursuivre un parcours académique et à décrocher un diplôme de l’enseignement supérieur dont on connaît l’importance pour réussir une insertion socioprofessionnelle.

Pour le master, l’étudiant disposera de maximum 2 ans pour réussir 60 crédits, de maximum 4 ans pour réussir 120 crédits, et de maximum 6 ans pour réussir 180 crédits.

Le Gouvernement a aussi voulu prévoir un dispositif supplémentaire permettant aux étudiants de recouvrer leur finançabilité perdue. Ainsi, un étudiant en situation de non-finançabilité pourrait être considéré comme à nouveau finançable pour autant qu’il réussisse l’entièreté des crédits composant son programme annuel – qui devra être composé d’un minimum de 45 crédits.

3.

Renforcer les moyens dédiés aux aides à la réussite, qui seront ciblées vers les étudiants qui rencontrent des difficultés, afin de les accompagner vers la réussite et la diplomation.

Le budget annuel dédié aux aides à la réussite passera de 83 millions d’euros à 89 millions d’euros.

Par ailleurs, les établissements devront, avant le début de chaque année académique, établir un plan stratégique d’aide à la réussite listant les activités de remédiation qu’ils mettent en place, et les moyens financiers qui y seront alloués.

Une attention particulière sera portée aux étudiants qui éprouvent des difficultés à réussir les 60 premiers crédits de leur bachelier.

 

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4 Commentaires

  • Posté par Jean Luc, mercredi 1 décembre 2021, 21:55

    Donc, une diplôme universitaire comportant 5 années de cours pourra être obtenu en 10 ans. Qui aura envie d'embaucher un étudiant pareil? Oui, comme boueux, peut-être...

  • Posté par David Questiaux, jeudi 2 décembre 2021, 0:23

    Hé fieu, relis, je donne mon avis sur ton commentaire. Juste mon avis. C’est pas la fin du monde, hein ! Il fallait que tu places un truc sur tous les abrutis du ps ? C’est ça ? Essaye un peu de trouver un diplômé universitaire qui « bosse » au ps. Allez ça va aller. Sur ce, bon match, bonne bière et gros bisous.

  • Posté par Jean Luc, mercredi 1 décembre 2021, 23:19

    @ David Questiaux --- Persévérant? En tout cas, deux fois plus lent et ou plus con, ou moins sérieux que les gens qui terminent leurs études dans les temps. Mais vous avez raison: il trouvera certainement un place, et sévira par ce exemple dans une bonne petite intercommunale ou une belle petite administration, où il pourra continuer à picoler tout en faisant bénéficier le contribuable de sa lenteur et de son je-m'en-foutisme. Vous bossez au PS, peut-être ? En tout cas pas chez McKinsey !

  • Posté par David Questiaux, mercredi 1 décembre 2021, 22:05

    Un étudiant dans ce cas-là n’aura aucune difficulté à être engagé. Ça montre un mec persévérant qui va au bout de son truc. En tout cas, moi j’aime bien ce genre de profil. Je préfère un gars qui le fait en 10 ans qu’en 7

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