Il faut des mesures efficaces pour les enfants, même dans le primaire
Pour réduire la propagation du virus dans les écoles et dans les familles, il est temps de prendre d’autres dispositions. Les enfants sont capables de s’adapter, plaide un collectif d’académiques.

Par un collectif de signataires *
Les soussignés, travaillant dans le secteur de la santé, souhaitent montrer leur soutien à celles et ceux qui, dans notre société, se battent pour surmonter la énième vague de coronavirus. Mais surtout, nous tenons à exprimer notre inquiétude face aux mesures peu claires et insuffisantes prises par nos gouvernements. Ce qui nous frappe en particulier, c’est que des mesures efficaces ne soient pas prises auprès des jeunes en âge scolaire, y compris ceux qui fréquentent l’enseignement primaire. Le primaire joue pourtant un rôle important dans cette phase de la pandémie.
Chacun voit les chiffres augmenter de manière alarmante, mais chaque groupe d’intérêt essaie constamment de ralentir et de faire passer des mesures « contraignantes », telles que la limitation des contacts pendant les loisirs, le télétravail, les masques, les tests fréquents, la vaccination… Mais quiconque a un peu de « bon sens » le voit : de cette façon, nous allons vers un effondrement de notre système de santé ou vers un « lockdown » complet, y compris la fermeture des écoles. Il est peut-être encore temps d’empêcher l’écroulement des soins de santé.
Des mesures efficaces
Parce que nous, parents et grands-parents, voulons éviter que nos (petits) enfants ne voient leur éducation scolaire gâchée, nous demandons que des mesures déjà connues soient enfin prises, également dans les écoles primaires, afin de réduire efficacement la propagation du virus :
1) Les interventions dites « non pharmacologiques » :
– Des tests fréquents avec des tests rapides (par exemple hebdomadaires) pour les élèves et les enseignants. Il faut passer à l’action lorsqu’un test est positif, ce qui veut dire mettre la famille en quarantaine, tester les autres enfants ainsi que les enseignants tous les 2 jours, par exemple.
– La mesure et la surveillance en continu du C02 à l’intérieur des classes, la ventilation et la purification de l’air.
– Le port du masque par tous les élèves et enseignants dans les espaces intérieurs.
– La limitation des activités parascolaires à celles qui se déroulent à l’extérieur. Ou éventuellement à l’intérieur, mais strictement selon les règles énoncées ci-dessus.
2) L’accès rapide des enfants du primaire à la vaccination : le vaccin Pfizer a été homologué pour les enfants par l’Agence médicale européenne. Il est déjà largement utilisé aux États-Unis, en Israël et dans d’autres pays avec des effets bénéfiques et il est très sûr. La vaccination est importante pour protéger nos enfants de la maladie (qui peut être grave pour eux aussi) et va aider considérablement à réduire la circulation du virus.
Le Conseil supérieur de la santé belge approuvera bientôt le vaccin infantile (en tenant compte du fait qu’une deuxième ou une éventuelle troisième dose peut nécessiter une formulation pour la variante omicron). Dès que les doses seront distribuées, les équipes médicales des écoles (et éventuellement d’autres acteurs) pourront les administrer, à partir de janvier, à tous les enfants âgés de 5 à 11 ans.
Chacune de ces mesures peut être contestée, comme le font constamment les ministres de l’Education et de la Jeunesse, mais aussi certains hauts responsables de l’éducation. Selon la littérature médico-scientifique, il est vrai que chaque mesure individuelle a un effet limité et est certainement « contraignante », mais il est avéré qu’une combinaison de ces mesures appliquée de manière cohérente fonctionne bien.
Le Centre américain de contrôle des maladies (CDC) a rédigé un document très clair et fondé à ce sujet, que nous recommandons de tout cœur à ceux qui souhaitent en savoir plus. Voir https ://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/community/schools-childcare/k-12-guidance.html Un autre site intéressant : https ://covsim.hosted-wordpress.oit.ncsu.edu/files/2021/08/covsim-covid-19-school-policies-part-02.pdf
L’intérêt des enfants
En premier lieu, il est dans l’intérêt des enfants qu’ils puissent aller à l’école en toute sécurité, mais il est aussi important pour les parents et grands-parents de ne pas être infectés. Et il est également dans l’intérêt de tous que notre société fonctionne le plus normalement possible.
Mais il faut du courage politique et de la solidarité pour prendre des décisions « difficiles » et appliquer d’autres mesures. Les enfants du primaire s’adaptent volontiers, surtout si les enseignants et les parents présentent les choses positivement. De cette façon, les enfants peuvent se joindre aux adultes. Et qui ne veut pas être « grand » ?…
*Par un groupe de professionnels de la santé et chercheurs issus de différentes institutions académiques belges : Kevin Arien, Sofie Braet, Vincent Bonin, Sofie Crommen, Ilse Dapper, Nicolas Dauby ; Daniel Desmecht, Leo Heyndrickx, Brecht Ingelbeen, Vicky Jespers, Benoit Misset, Emanuelle Papleux, Hans Snoeck, Guido van der Groen, Christophe Van Dijck, Guido Vanham, Veerle Vanlerberghe, François Vermeulen
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Petite question pour laquelle je souhaiterai une réponse: pour protéger les plus jeunes, nos dirigeants ont pris une série de mesure, dont la fermeture des plaines de jeux intérieures, mais comme ils ont laissé l'HORECA ouvert, les plaines de jeu McDo et équivalents devraient donc être restées accessibles; ce qui constitue à mes yeux une concurrence déloyale... Pourriez-vous confirmer/infirmer mon analyse? D'avance merci...
"Les enfants du primaire s’adaptent volontiers, surtout si les enseignants et les parents présentent les choses positivement." Toute la question est bien là, en effet ... Mais qui fait en sorte qu'il en soit ainsi ? Surement pas ceux qui instrumentalisent la situation à leur exclusif profit personnel.