2021: par ici la sortie…

Coucou, les revoilou ! Après les élections de 2019, les écologistes sont sur les starting-blocks pour revenir au fédéral, après deux décennies d’absence. Et, miracle (pour eux), malgré les changements de coalition, les fissures, la lenteur des investissements dans les énergies renouvelables, le passage de la N-VA au gouvernement et autres vicissitudes pour leur projet historique, la loi de 2003, leur trophée de première participation gouvernementale, est intacte. Cabossée mais intacte. Mais, ils ne le savent pas encore, leur Grand Soir n’est pas pour tout de suite. [scald=28712364:sdl_editor_representation] Les tentatives de formation de gouvernement les incluant se suivent et se ressemblent, mais n’aboutissent pas. Au point que revient à l’horizon le plus hostile opposant à la sortie du nucléaire : la N-VA. Contre tous les espoirs de Jean-Marc Nollet et de Rajae Maouane, coprésidents d’Ecolo, le PS a commencé à convoler avec les nationalistes. Et des premiers documents qui circulent, il apparaît que le PS, qui fut parfois défenseur de la sortie du nucléaire (et parfois de sa prolongation), opte cette fois pour la vision nationaliste. Mais les verts ne sont pas prêts à revenir au fédéral sans poursuivre leur grand œuvre. Les négociations capotent. Et l’espoir renaît, et pas un peu : la N-VA est éjectée et, moyennant quelques concessions autour de la loi sur l’avortement que le CD&V voudrait voir discrètement encommissionnée, Ecolo peut prétendre au Graal. Mais les écologistes ont cette fois la délicatesse, indispensable à un accord, de ne pas exiger la fermeture sans condition. Ils parviennent à obtenir un accord de gouvernement qui prévoit comme option privilégiée la sortie du nucléaire à condition que l’approvisionnement soit assuré et que le coût pour les entreprises et les particuliers n’augmente pas de manière substantielle. Victoire en vue ? Au gouvernement, les écologistes s’estiment en relativement bonne compagnie. Les socialistes ont retrouvé leurs élans écologistes, qui avaient permis le vote de la loi de 2003. Alexander De Croo n’est pas un farouche opposant à cette issue, même si son président a fait campagne contre la sortie. Le CD&V est moins rabique qu’à l’époque d’Yves Leterme. Le problème, pour les écologistes, c’est le MR… L’époque, toute récente, où les Charles Michel et Marie-Christine Marghem plaidaient pour la sortie est déjà révolue. Georges-Louis Bouchez, lui, est contre. Un peu pour se faire remarquer, un peu aussi, voire beaucoup, parce que l’alternative du gaz émet du CO2 et parce que des doutes subsistent sur l’approvisionnement, voire, à long terme, sur les prix. Mais l’accord de gouvernement protège plutôt les écologistes, qui pose la sortie comme principe. Pour le président du MR, il serait donc judicieux que les rapports attendus lui donnent raison. [scald=28712269:sdl_editor_representation] Mais c’est, à ce jour, tout le contraire qui se produit. L’étude de l’Université de Gand ne voit pas de danger pour l’évolution des prix. Et celle du SPF Economie conclut à un approvisionnement suffisant. On comprend, dans ce contexte, la remise en cause des rapports et de leurs auteurs par le camp libéral. Victoire en vue pour la sortie du nucléaire ? Au vu des chapitres précédents de cette histoire, nous n’oserions l’écrire. Constatons tout de même que les trois réacteurs qui auraient dû fermer en vertu de la loi de 2003 batifolent encore. Et que tout s’est à ce jour réglé par compromis à la belge, c’est-à-dire jamais par une fermeture, point à la ligne. A quatre ans de l’échéance, la turbine politique tournera-t-elle, cette fois, dans l’autre sens ? [scald=28712268:sdl_editor_representation]

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