André Taymans: «J’ai eu comme professeur le créateur des modules Iles de paix»
André Taymans, le créateur de la détective Caroline Baldwin, signe un polar du développement durable pour Iles de paix.


Auteur belge de la génération
Enfant, chez les louveteaux puis chez les scouts, j’ai vendu des kilos de leurs petits modules. Et en humanités artistiques, j’ai même eu comme professeur le créateur des modules Iles de paix et donc ce projet m’a parlé immédiatement !
L’agriculture durable, cela me paraissait un peu mystérieux au départ. Mais Iles de paix m’a abreuvé de documentation. J’ai reçu un briefing complet qui m’a permis de parfaitement cerner le sujet. Le plus délicat, c’était de mettre en scène un récit dans un pays, l’Ouganda, où je n’ai jamais mis les pieds. Au final, je me suis inspiré des reportages d’Iles de paix sur une famille d’agriculteurs pour dessiner les décors, la façon de vivre, de travailler…
Je me suis attaché à une agricultrice, à son mari, à ses enfants, découverts dans les vidéos d’Iles de paix. J’ai appris à les connaître. Je les ai trouvés admirables. Et pour les personnages secondaires, ils existent aussi, à l’exemple de Francis, l’inventeur de la recette du pesticide écologique.
Le scénario devait tenir en dix pages et, en même temps, rencontrer les thématiques d’Iles de paix, le tout dans un timing de création très serré. Il fallait, par ailleurs, qu’il y ait un « mauvais » comme dans tout bon polar ! Mais je voulais absolument éviter de stigmatiser qui que ce soit au sein de cette petite communauté villageoise attachante, qui travaille dur chaque jour pour s’en sortir. J’ai imaginé une pirouette narrative qui, je l’espère, réjouira vos lecteurs…
J’ai pensé à Hergé dès la première ébauche du scénario. Les tintinophiles noteront que la pirouette finale renvoie aux Bijoux de la Castafiore et au rôle de la pie. J’ai aussi glissé un clin d’œil aux Dupond-Dupont dans un dialogue à propos de l’enquête sur le vol de la clé. Le caractère hergéen de la narration comme du choix de la ligne claire est donc tout à fait assumé.
Elle est née par accident, il y a tout juste 25 ans, dans le magazine (A SUIVRE). La direction m’avait refusé un polar. Mais ils avaient repéré une jeune détective que l’on n’apercevait que dans trois ou quatre cases du projet. C’était Caroline Baldwin. Nous étions dans les années sida et j’ai eu l’idée d’en faire une série dont elle serait la première héroïne séropositive. Casterman a craint une levée de bouclier de la critique comme du public et des victimes de la maladie. Au contraire, tout le monde m’a remercié d’avoir montré qu’on pouvait être atteint du sida, continuer de vivre sans mettre personne en danger et apporter quelque chose à la société. En 2020, j’ai arrêté la série au tome 19, Les Faucons . Aujourd’hui, on publie l’intégrale des aventures de Caroline Baldwin en un seul gros volume, en même temps que le premier album, Moon River, dans un format géant. Et on va éditer les inédits. J’en ai cinq dans mes tiroirs : des albums restés inachevés, que je vais terminer. Le premier s’intitule Double Dames.
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