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Mehdi Bayat s’exprime sur la situation de la Pro League: «Plus jamais de Footballgate grâce aux réformes mises en place» (vidéo)

La démission de Peter Croonen de la présidence de la Pro League a certes évité un conflits d’intérêts, mais elle a plongé l’instance belge dans un nouveau chaos. En tant qu’ancien président de la fédération, Mehdi Bayat est bien placé pour en parler.

Temps de lecture: 6 min

Mehdi Bayat, c’est à nouveau le branle-bas de combat à la Pro League avec la démission de Peter Croonen. Que va-t-il se passer dans les prochaines semaines ?

Peter Croonen a essayé d’être un bon président, ce qui n’est jamais facile quand on est président d’un club et de la Pro League. Je suis bien placé pour savoir qu’il est compliqué de ne pas trop s’approcher de la limite, à savoir celle du conflit d’intérêts. Mais je pense que la Pro League doit profiter de cette démission pour vraiment se structurer, de manière à enlever tout doute dans la tête de tout le monde. Encore aujourd’hui, je vois que de nombreux supporters font l’amalgame entre la fédération et la Pro League. C’est donc l’occasion de bien structurer cet organisme, pour ensuite expliquer plus facilement son rôle et son fonctionnement.

Je pense qu’il pourrait également être intéressant de lui apporter plus d’indépendance. Il est vrai que l’on a déjà eu un président indépendant par le passé et que cela n’a pas fonctionné, peut-être parce que ce n’était pas le bon profil. Donc je pense qu’il sera très important de bien le cibler, si on veut aller dans cette voie-là. Cela dit, avant tout, je trouve que ce rôle de président du conseil d’administration de la Pro League est en réalité moins important que d’essayer de mettre en place un management fort, qui aura beaucoup plus d’autonomie que ce qu’il n’en a eu jusqu’à présent, mais également un conseil d’administration qui doit être fort aussi, qui doit soutenir le travail du management et qui doit surtout comprendre quel est exactement son rôle. C’est un petit peu ce que j’ai mis en place dans mon rôle de président de la fédération belge de football.

Mehdi Bayat prochain président de la Pro League, c’est donc envisageable ?

Absolument pas. J’ai déjà donné plus de cinq ans de ma vie à la fédération, de manière tout à fait bénévole, dans le seul but d’aider le football belge. Je l’ai fait avec beaucoup de plaisir et j’en suis sorti avec le sentiment du devoir accompli, mais ma priorité, désormais, c’est mon club. Je veux avant tout reprendre du plaisir en m’occupant du Sporting Charleroi. Et aussi en m’occupant bien plus de ma famille, que j’ai délaissée pendant trop de temps. Je suis en train de retrouver un certain équilibre qui ne me donne pas envie de devenir président de la Pro League, mais je pense qu’il y a toute une nouvelle génération qui arrive. Moi, même si je n’ai que 42 ans, cela fait déjà 20 ans que je suis dans le football belge. Donc il y a plein de nouvelles têtes qui débarquent, qui ont l’énergie pour occuper ce rôle et surtout cette envie d’apporter leur pierre à l’édifice.

Depuis plusieurs années, on a l’impression que notre football est en plein effondrement, que ce soit à cause de la corruption, du racisme, du hooliganisme… Que peut faire la Pro League concrètement pour redresser le football belge ?

Je dis souvent que le football est le miroir de la société. À cause de différentes préoccupations, notre société est malade. Aujourd’hui, on est dans une phase où il va falloir un leadership fort, pour pouvoir y croire à nouveau. Depuis l’éclatement de l’affaire du FootballGate, on a eu le sentiment que le football faisait tout mal. Les réformes fiscales qui ont été mises en place aujourd’hui et qui vont encore un peu plus fragiliser le football belge, je ne suis vraiment pas sûr qu’elles vont réellement ramener de l’argent au gouvernement. Pourtant, c’est pour cela qu’elles ont été mises en place… Pour moi, c’est simplement un moyen de montrer que le football participe à l’effort collectif pour éviter de revivre une crise comme nous en avons connu. Mais, en réalité, ce qu’il nous faut, c’est un vrai leadership, avec des personnes qui vont se positionner et qui vont essayer de tirer le football belge vers le haut. Non pas en pensant à leur intérêt personnel, parce qu’on a souvent des clubs qui ont voulu occuper les instances de pouvoir uniquement pour leur intérêt personnel. Et, encore une fois, je sais à quel point occuper cette double casquette peut être difficile. Mais il nous faut à notre tête des personnes capables de démontrer que, premièrement, tout n’est pas si mal dans notre football. Vous savez, le FootballGate, c’était il y a trois ans. En autant de temps, nous avons mis en place des réformes qui permettent de ne plus laisser place aux dérives qu’il y a eues. Est-ce qu’il y a eu des dérives ? Oui, il y en a eu. Est-ce qu’elles seront jugées ? Oui. Il y a une instruction qui est en cours, et les personnes qui ont fait des erreurs seront condamnées. Mais surtout, ce qu’il est important de comprendre, c’est que, avant que le jugement n’ait lieu, la Pro League a pris des décisions très fortes. On a mis en place des réformes qui ne pourront plus jamais permettre les dérives qui ont été expliquées par Dejan Veljkovic. Ça, c’est une certitude. Au-delà de ça, il y a d’autres choses qui ont été mises en place. Je pense notamment à la formation des jeunes, secteur dans lequel les clubs ont pas mal investi. Le problème, c’est qu’il n’y a pas eu la communication adéquate autour de ce sujet. Et c’est ce qui fait souvent défaut : de belles choses sont mises en place, mais il y a un manque de communication et d’explication, donc le grand public ne voit que ce qui est mal fait. Désormais, il faudra donc trouver la meilleure structure pour redonner des couleurs au football professionnel en Belgique, en expliquant que beaucoup de choses positives ont été mises en place. C’est ce qui nous permettra, je l’espère, de redresser la situation sur le plan sportif, puisque c’est vrai que nos équipes sont moins compétitives dans les compétitions européennes, et c’est un problème sur lequel nous allons devoir nous pencher.

Enfin, voyez-vous une personne, ou au moins un profil, qui pourrait être ce fameux leader qui pourrait permettre au football belge de remonter la pente ?

Non, et ce serait trop facile d’ailleurs. Je pense que ce sera quelqu’un qui va devoir sortir un petit peu des sentiers et se positionner un petit peu, mais, surtout, de manière naturelle. C’est d’ailleurs un peu comme ça que j’ai été poussé à tous les échelons du football professionnel à l’époque. En réalité, tout cela s’est fait de manière naturelle. Et je sais qu’il y a des personnes compétentes dans le football belge. J’espère juste que l’un d’eux va, à un moment donné, prendre son courage à deux mains pour sortir du lot et devenir un très bon leader pour notre football professionnel.

 

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