La FEB appelle le gouvernement à supprimer ou à bloquer l’indexation automatique
Les entreprises tablent sur un tassement de la croissance au premier semestre. Le patronat prévoit un dérapage de 2 à 3 % de la compétitivité des entreprises à cause de l’indexation des salaires.

La croissance observée l’an dernier va perdre de son élan lors du premier semestre de 2022, estiment les entreprises sondées début novembre par la FEB. Cette baisse de l’optimisme est indissociable de l’explosion des coûts que de nombreuses entreprises ont subie et vont encore subir, souligne vendredi la Fédération des entreprises de Belgique. Concernant les perspectives économiques dans six mois, il y a moins de secteurs anticipant une hausse d’activité : alors qu’ils étaient cinq en mai, ils ne sont désormais plus que trois (l’intérim, les TIC et la construction), parmi lesquels on ne retrouve plus aucun secteur industriel. Plus de 40 % des secteurs de la FEB s’attendent même à une détérioration du climat économique (contre 25 % en mai). Le niveau d’avant-crise semble avoir été retrouvé au troisième trimestre de 2021, la croissance serait dès lors de 5,4 % en 2021. Mais elle faiblirait assez fortement, jusqu’à 2,2 % en 2022.
Malgré ces prévisions un peu ternes, les entreprises semblent déterminées à poursuivre leurs investissements. « Cela reste une nécessité absolue dans la Belgique actuelle », explique Edward Roosens, directeur économique de la FEB. Plus de 50 % des répondants comptent augmenter leurs investissements dans les six prochains mois, contre 15 % en mai. Des moyens seront consacrés notamment à la technologie, la numérisation et au verdissement de la production, selon M. Roosens. En matière d’emplois, les sociétés ne s’attendent pas à de grands bouleversements à moyen terme.
Explosion des coûts
Les entreprises sont par contre confrontées à une explosion des coûts, enchaîne Edward Roosens. En plus de la flambée des prix énergétiques et des prix d’autres matières premières, les entreprises vont faire face dans les mois qui viennent à une forte augmentation des coûts salariaux. L’accélération de l’inflation va provoquer, via le mécanisme d’indexation automatique des salaires, une hausse immédiate des coûts salariaux. La FEB entrevoit un dérapage de 2 à 3 %, en sus d’un handicap absolu de 10 à 11 %. « Cela va mettre en péril la compétitivité et la rentabilité de nos entreprises ».
« La compétitivité est en danger dans ce pays », a martelé le patron de la FEB, Pieter Timmermans. Les sociétés belges risquent d’accuser le coup vis-à-vis des entreprises des pays voisins. « Cela ne restera pas sans conséquence pour nos parts de marché à l’exportation », avertit la FEB. Un assouplissement de la loi de 1996 sur la norme salariale serait « une erreur stratégique », selon l’administrateur délégué. « Nous devons éviter que la Belgique devienne le malade de l’Europe. Nous sommes maintenant dans une phase où il faut passer à l’action », ajoute M. Timmermans. La FEB propose la suppression, le blocage temporaire ou une réforme structurelle de l’indexation automatique des salaires.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir9 Commentaires
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Posté par Raurif Michel, dimanche 9 janvier 2022, 15:00
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Posté par Buchin Stephan, samedi 8 janvier 2022, 20:17
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Posté par Moriaux Raymond, samedi 8 janvier 2022, 9:22
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Posté par Fontesse Philippe, samedi 8 janvier 2022, 6:38
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Posté par COURARD DIDIER, vendredi 7 janvier 2022, 20:20
Plus de commentairesAu lieu de demander la suppression de l'index, pourquoi ne demande t'-il pas la suppression de l'augmentation du prix de l'énergie ??
Ce type est une véritable nuisance et je reste poli.
Et moi, je propose la mise hors la loi de toutes les astuces permettant d'éluder l'impôt et la répression de la véritable fraude (tant sociale que fiscale), laquelle est la vraie responsable du "coût du travail". Quand ce sera fait, on discutera de l'indexation, OK ? Ah mais, oui, je n'y connais rien, voyons. Tout ça est irréaliste. J'en connais bien une qui veut karcheriser les quartiers et un autre qui tire dans le tas pour protéger son compte épargne. Alors, ça montre bien qu'à cœur vaillant, rien d'impossible.
L'indexation des salaires n'est pas la solution car à chaque fois, les prix augmentent par après. Pour moi, la solution serait de diminuer les taxes ou d'avoir des taxes fixes, pas en pourcentage, de façon à avoir le même salaire et les mêmes prix avec un contrôle rigoureux afin de ne pas avoir d'abus. Mais est-ce encore possible vu que nous dépendons de plus en plus de l'étranger car nos politiciens ont vendu beaucoup à des groupes étrangers.
Quand le gouvernement leur a accordé une réduction des cotisations sociales de 33 à 25% sans compensation ni condition, ils n'ont pas fait de bruit et ils ont pris sans dire merci, mais ils n'en ont jamais assez. Sans leurs employés, ils ne sont rien, ils n'existent même pas... Ils serait temps qu'ils le comprennent.