Europol, future NSA européenne de la surveillance de masse?
L’organe de coordination des polices a été sommé d’effacer des données stockées illégalement. Un projet de réforme vise néanmoins à étendre les pouvoirs d’Europol. Notamment vers la collecte massive de données, à des fins de surveillance.


En informatique, on appelle cela une « Big data ark ». Comprenez : une « arche » abritant des masses gigantesques de données. Celle d’Europol, l’organe de coordination des forces de police nationales basé à La Haye, créé au lendemain des attentats de Paris de 2015, est babylonienne : plus de 4 pétaoctets (si le CD-Rom existait encore, il en faudrait plus de 6 millions). On y trouve des données particulièrement sensibles, remontées depuis 6 ans par les polices des 27 Etats membres, au gré de leurs enquêtes. Elles concerneraient plus de 250.000 personnes, supposées avoir un lien, passé ou présent, avec des activités terroristes. Mais pas que…

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir9 Commentaires
Merci M. Laloux ; il est rassurant d'apprendre que le CEPD fait son travail et essaie de contraindre les organes tant publics que privés à se conformer aux lois. Que certains de ces organes puissent s'en exonérer et, pire, revendiquer leurs tactiques de contournement, suscite évidemment l'incompréhension. Mais le plus troublant reste l'indifférence populaire, indifférence qui signe la réussite éclatante du remplacement progressif des liens du Droit par les liens d'allégeance (A. Supiot) : livrez-nous vos données sans réserve, et nous vous promettons confort et protection si possible. Consommation contre 'behavior data', protection contre panoptique - offres jumelles des secteurs privé et public, auxquelles acquiescent en silence les foules stressées qui ne voient pas que, loin de renforcer leur quiétude, l'expropriation des données personnelles permet au contraire des agressions de plus en plus ciblées, efficaces, furtives, imparables contre leur autonomie... Si les agneaux espèrent brouter plus paisiblement en offrant aux loups la pleine transparence sur leurs activités, qu'ils se préparent à vivre sous la menace permanente : on ne construit pas une société heureuse en peaufinant des algorithmes ou en éditant des profils...
Il reste que la lutte contre la criminalité et le terrorisme requiert des moyens proportionnels aux risques. Si ces risques se complexifient en devenant transnationaux, soit on adapte les moyens de lutte, soit on assume les inévitables conséquences et on le dit. Cette honnête transparence n'est généralement pas ce qui se constate chez les imprécateurs de la "dérive panoptique".
Je ne sais pas si j'ai manqué un episode, mais une séquence du "Complément d'enquête" d'hier, sur France 2, m'a stupéfié. On n'y fournit rien de moins que l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Mme Macron et la journaliste apparemment sulfureuse Michèle Marchand, enregistrement fourni par Médiapart, si j'ai bien retenu. Sauf erreur, ce sont un peu les mêmes qui lèvent les bras au ciel à propos des menaces sur la vie privée. Ai-je mal compris ou toutes les vies privées ne se valent pas?
Saskia Bricmont, sc. Po ULB, écolo, 36 ans. n'a jamais travaillé en entreprise, carriériste politique. rien à ajouter.
Pourquoi le fait de n'avoir jamais travaillé en entreprise la disqualifie-t-elle ?